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Artemis I : pourquoi les dernières images de la Lune sont-elles moches ?

La NASA a publié les premières images de la Lune capturées par la capsule Orion. Esthétiquement parlant, elles sont un peu décevantes, mais il y a une bonne raison.

Le 21 novembre, la capsule Orion a réalisé un survol de la Lune à basse altitude afin de rejoindre l’orbite rétrograde qui lui permettra de contourner notre satellite. Les ingénieurs de la NASA en ont profité pour capturer des tas d’images grâce aux multiples caméras embarquées du véhicule, et elles ont depuis été publiées sur la page Flickr de l’agence ; une bonne occasion de redécouvrir notre voisine sous un nouvel angle.

Sur ces clichés, on peut observer la surface torturée du satellite, privé d’atmosphère depuis plus de trois milliards d’années. Contrairement à la Terre, où cette couche d’air est suffisamment épaisse pour faire brûler la plupart des astéroïdes avant même qu’ils ne touchent le sol, la Lune est donc régulièrement scarifiée par les gros amas de roche qui la percutent. C’est ce bombardement permanent qui fait apparaître ces cratères caractéristiques. Ils sont ici particulièrement visibles grâce au positionnement avantageux du Soleil par rapport à la Lune.

Un exercice de calibration pour la caméra de navigation

Les passionnés d’espace seront probablement un peu déçus du résultat. Car à première vue, ces images n’ont rien d’exceptionnel. La qualité globale est assez modeste, et on observe des tas d’artefacts visuels. De plus, nombre de ces clichés souffrent d’un gros problème de saturation. Rien à voir avec les images magnifiques que les amateurs s’arrachent, en somme.

Esthétiquement, elles souffrent même de la comparaison avec certaines images rapportées par les différentes missions Apollo à partir des années… 60. Et lorsqu’on les compare avec les images rapportées par la caméra ultra-performante du Lunar Reconnaissance Orbiter, la différence saute immédiatement aux yeux.

Mais la bonne nouvelle, c’est qu’il ne s’agit que d’un apéritif. En effet, ces images ont été produites à l’occasion d’un test de la caméra de navigation. Cette dernière n’a pas vocation à capturer des images en très haute qualité ; comme son nom l’indique, elle permet surtout d’aider les équipes de la NASA à déterminer la position de l’engin dans l’espace.

Elle doit être calibrée soigneusement pour fonctionner dans ces conditions de luminosité bien particulières. Et c’est précisément l’objectif de ces images ; elles permettront à la NASA d’ajuster la caméra pour qu’elle puisse remplir son rôle correctement lors des prochaines missions Artemis, qui comprendront des vols habités avec des astronautes en chair et en os.

Des photos trop lourdes pour le Deep Space Network

Cette caméra de navigation n’est pas le seul instrument optique à bord d’Orion, loin de là ; la capsule embarque 16 caméras au total. Et certaines d’entre elles, embarquent des capteurs nettement plus performants, capables de prendre des images en très haute résolution et même des vidéos en 4 K.

© NASA

On pourrait donc se demander pourquoi la NASA garde jalousement ces clichés qui s’annoncent spectaculaires, et se contente de nous proposer ces images pas particulièrement enthousiasmantes. La réponse est en fait très simple : ce n’est pas de l’égoïsme, mais simplement une question de faisabilité.

Sur Terre, l’infrastructure web très développée nous permet de transférer des fichiers très volumineux en un clin d’œil. Mais ce réseau n’est pas accessible depuis n’importe où, et la capsule Orion évolue très loin de cette sphère d’influence. Pour communiquer avec la Terre, la capsule doit passer par le Deep Space Network, un ensemble d’antennes spécialisées réparties en Espagne, aux États-Unis et en Australie.

Cette installation cruciale pour les missions spatiales présente quelques limites, à commencer par sa bande passante. Elle est très inférieure à celle des réseaux sur lesquels repose l’Internet terrestre ; le taux de transfert moyen entre un véhicule comme Orion et le DSN reste très faible. À titre d’exemple, le Mars Reconnaissance Orbiter peut par exemple rapatrier 0,5 à 4 mégabits par seconde.

Or, les images en très haute définition capturées par les caméras les plus performantes pèsent généralement très lourd. Il est donc impossible de d’en transférer  des dizaines vers la Terre dans l’immédiat. Cela prendrait un temps considérable; et surtout, cela aurait pour effet de saturer ce réseau. Inacceptable, sachant qu’il est aussi utilisé par de nombreux autres appareils très importants. Pour cette raison, la NASA a choisi de conserver ces données directement à bord de la capsule.

Les plus belles images reviendront avec Orion

Pour récupérer les plus belles images, il faudra donc patienter jusqu’au retour d’Orion. Si tout va bien, le véhicule atterrira dans l’océan Pacifique le 11 décembre prochain. Une fois récupéré, les équipes de la NASA commenceront à l’étudier en détail; ils observeront comment la capsule a supporté ce voyage. Il s’agira d’informations déterminantes pour les spécialistes au moment de préparer Artemis II. Mais les amateurs auront aussi quelque chose à se mettre sous la dent ; c’est à ce moment que l’agence va extraire les images et vidéos en haute résolution avant de les traiter, puis de les publier.

Il va donc falloir patienter encore un peu, mais le jeu en vaudra la chandelle. Car entre-temps, la capsule repassera une nouvelle fois très près de la Lune pendant la manœuvre qui préparera son retour sur Terre. Elle aura donc le temps de capturer un deuxième jeu d’images spectaculaires de l’autre côté du satellite.

Il ne reste donc plus qu’à souhaiter bonne chance à Orion, qui continue en ce moment son périple autour de la Lune. Avec un peu de chance, il ne rencontrera plus de problème technique (voir notre article) et reviendra bientôt les bras chargés de cadeaux pour la NASA et tous les amoureux de l’espace.

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9 commentaires
  1. Peut tu t’expliquer quand tu dit magnifiques montages tu parle de truqué les photos soit plus clair et va jusqu’au bout de ta pensée s’il te plaît.
    Cordialement.
    Pascal.

  2. C’est plus facile à retoucher des photos en basse qualité ^^ pour masquer les bases et autres structures lunaire

  3. Une fois de plus ils noue prennent pour des ignorants. Un Téléphone dernière génération est capable de nettement mieux. Cachez cette le que je ne saurais voire !

  4. Pourquoi c’est si difficile d’expliquer qu’on est jamais allé sur la lune…
    La vérité va sortir avec les futurs missions plus difficiles que ce que l’on pense.
    La fussée actuelle est déjà 2 fois plus grosse que apollon 11.

  5. Je crois rêver, je pense que les Russes auraient dénoncé les Américains s’ils n’étaient pas allés sur la lune en 1969. Et dire qu’ils y en a encore qu’ils croient que la terre est plate.

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