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Les « plus vieux bébés du monde » sont nés aux États-Unis

Les deux jumeaux sont nés d’embryons congelés il y a trois décennies.

Le 31 octobre dernier, des jumeaux baptisés Lydia et Timothy sont nés à Portland, aux États-Unis. En apparence, il s’agit d’une paire de nouveau-nés bien portants et tout ce qu’il y a de plus normaux. Mais ils ont pourtant battu un record sans le savoir ; il s’agit officiellement des « plus vieux bébés du monde ».

La formule a de quoi surprendre. Pour comprendre d’où elle sort, il faut remonter au moment de leur conception. Lydia et Timothy sont nés suite à un processus de fécondation in-vitro, ou FIV.

Cette technique consiste à reproduire le processus qui se déroule naturellement dans les trompes de l’utérus. Cela commence par un prélèvement de spermatozoïdes et d’ovocytes (les précurseurs des ovules) à un moment bien précis du cycle menstruel. Ils sont ensuite mis en contact en laboratoire, ce qui aboutit à la formation d’un minuscule embryon de quelques cellules. Ce dernier peut alors être implanté dans l’utérus de la future mère. Si l’embryon parvient à s’y nicher, elle aura de bonnes chances de mener la grossesse jusqu’à son terme.

Un embryon âgé de 30 ans

Dans de nombreux cas, le processus de collecte a tendance à produire plus d’embryons que nécessaire. Il y a alors deux possibilités. La première option, c’est de donner ce surplus à des institutions scientifiques qui étudient le développement humain. Précisons qu’il s’agit de travaux extrêmement encadrés au niveau éthique. Pour éviter d’éventuelles dérives, il est strictement interdit de maintenir un tel embryon en vie au-delà d’une certaine période lorsqu’il s’agit de recherche scientifique (voir notre article).

L’autre option, c’est de les congeler avec l’accord des parents. Cela peut permettre d’aider un autre couple qui éprouve des difficultés à avoir un enfant. C’est ce qui est arrivé dans le cas de Lydia et Timothy. Et s’ils ont été surnommés les « plus vieux bébés du monde », c’est parce que les embryons à partir desquels ils se sont développés ont été produits… il y a plus de 30 ans, en avril 1992. Un record absolu.

Philip, le père de famille, n’était ainsi âgé que de cinq ans lorsque les embryons qui allaient devenir ses enfants ont été congelés ! Une situation surréaliste pour les parents, même s’ils sont bien évidemment ravis d’accueillir les deux nouveaux membres de leur famille. « Il y a quelque chose d’ahurissant dans tout ça », a-t-il déclaré dans une interview à CNN. « En un sens, ce sont nos enfants les plus âgés, même si ce sont les plus petits », a-t-il ajouté.

Une pratique sûre et contrôlée

À la lecture de ce récit, on peut tout de même se demander s’il est bien raisonnable de travailler avec de vieux embryons. Après tout, il est de notoriété publique que le risque de grossesse compliquée augmente considérablement avec l’âge des parents. On pourrait donc s’attendre à ce que ce constat concerne aussi l’âge de l’embryon.

© Rachel & Philip Ridgeway

Mais d’après John Gordon, le médecin de famille des parents interviewé par CNN, il n’en est rien. « Si vous congelez un embryon 200 degrés en dessous de zéro, les processus biologiques ralentissent et s’arrêtent presque entièrement », explique-t-il. « Être congelé une semaine, un mois, un an, une décennie… ça n’a pas vraiment d’importance », précise-t-il.

Jim Toner, un autre spécialiste de la fertilité cité par CNN, confirme. « Il semble que les ovocytes, spermatozoïdes et embryons stockés dans l’azote liquide ne ressentent même pas le passage du temps », affirme-t-il. Il n’y a donc pas de souci à se faire pour le futur des jumeaux ; ils se portaient bien à la naissance, vont toujours très bien un mois après, et continueront vraisemblablement de grandir normalement.

Les médecins espèrent désormais que ce succès pourra aussi encourager quelques parents, parfois très inquiets à l’idée de recevoir un embryon âgé de plusieurs mois, voire années.

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Source : CNN

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