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Carte Tinker V : Asus pour l’amour du RISC-V

Avec le Tinker V, Asus se lance à l’assaut du marché des nano-ordinateurs, dominé de la tête et des épaules par le Raspberry Pi. Mais le constructeur ne cherche pas à concurrencer directement la vedette incontestée du secteur, il veut plutôt proposer une alternative qui pourrait peser lourd dans l’avenir.

C’est un premier pas discret mais important qu’a fait Asus avec son nouveau nano-ordinateur Tinker V. Contrairement aux puces x86 et ARM, qui équipent la vaste majorité des ordinateurs et des smartphones en circulation dans le monde, l’architecture utilisée par le constructeur pour sa carte est RISC-V. Il s’agit d’un jeu d’instructions ouvert et libre, qui depuis quelques années est au centre de l’attention. Et pour cause : les spécifications RISC-V sont donc open source, elles peuvent donc être utilisées sans contraintes, notamment géopolitiques.

Des ambitions sans limites ni licences

La Chine s’y intéresse ainsi de près pour contourner les restrictions imposées par les États-Unis à l’encontre de son industrie informatique, mais l’Europe également qui cherche à gagner une plus grande souveraineté technologique. Les développeurs et les entreprises ont la possibilité de modifier, d’optimiser et de déployer librement leurs logiciels et leurs produits avec RISC-V, sans devoir payer de licences ni de droits d’auteur.

Si ce jeu d’instructions connait un regain d’intérêt évident, il faut tout de même avoir en tête qu’à l’heure actuelle, RISC-V n’est pas aussi complet que les autres architectures. Néanmoins, les processeurs RISC-V se retrouvent dans de plus en plus d’ordinateurs : supercalculateurs domestiques, intégration dans les systèmes informatiques des agences spatiales…

La communauté RISC-V n’a pas attendu Asus pour concevoir des nano-ordinateurs. Mais c’est la première fois qu’un constructeur ayant pignon sur rue se lance avec une carte destinée aux développeurs aguerris. Pour le grand public, l’adoption du jeu d’instructions n’est pas pour demain : le Tinker V se montre en effet assez spartiate ! Le processeur AndesCore AX45MP à un seul cœur est cadencé à 1 Ghz, il se contente d’1 Go de RAM, et si les sorties sont là (deux séries RS232, deux Bus CAN 6 broches, deux ports Ethernet), la carte n’a pas de sortie écran.

Autant dire qu’il sera bien compliqué de faire avec le Tinker V tout ce dont un Raspberry Pi est capable d’accomplir. Asus destine d’ailleurs son ordinateur à l’industrie IoT (internet des objets) et à ses développeurs. Mais il faut bien commencer quelque part, et cette carte pourrait être le début de quelque chose pour RISC-V. Pour peu que le fabricant n’en demande pas une somme folle (le prix n’est pas connu).

Pour Asus, le lancement du Tinker V démontre l’engagement de l’entreprise envers les technologies IoT et le jeu d’instructions RISC-V, bien entendu. Les clients de la carte sont en tout cas assurés d’un support de 5 années. Et qui sait où sera cette architecture open source d’ici là.

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1 commentaire
  1. “Asus se lance à l’assaut du marché des nano-ordinateurs”… à nouveau. La Tinker board, équipée d’un SoC ARM, a déjà quelques années et sa cible est clairement le Raspberry Pi. Un bel essai que la différence de coût avec son concurrent n’a pas permis de transformer. Cette nouvelle stratégie peut peut-être changer la donne si le prix est adapté à la cible…

    https://tinker-board.asus.com/product/tinker-board.html

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