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Ce cercueil volant à 300 000$ est désormais approuvé aux États-Unis

L’Alef Model 1 vient de recevoir l’aval du régulateur américain de l’aéronautique – mais il va encore falloir patienter avant de voir un tel engin voler entre les immeubles de New York.

Le constructeur californien Alef Aeronautics a révélé les premières images de son Model A, une étrange voiture volante qui vient d’être certifiée par les autorités américaines. Les premiers véhicules pourraient arriver sur le marché en 2025… mais pas sûr qu’ils rencontrent un franc succès.

Ces dernières années, nous avons vu fleurir bon nombre de prototypes de « voitures volantes » plus étonnants les uns que les autres. Mais dans la plupart des cas, ces projets concernaient des appareils dits VTOL (Vertical Take-off and Landing, pour Décollage et Atterrissage à la Verticale) qui n’avaient pas grand-chose à voir avec les automobiles traditionnelles. Leur seul point commun, c’est qu’il s’agissait de véhicules personnels, et non pas de transports en commun comme les avions de ligne.

L’engin d’Alef, en revanche, se rapproche davantage de cette définition. À première vue, il ressemble plus ou moins à une voiture normale à quatre roues. Mais en l’observant de plus près, on remarque le premier indice qui vient trahir sa particularité : une étonnante grille en fibre de carbone qui permet de diminuer la résistance à l’air pendant le vol.

Un eVTOL unique en son genre

À l’intérieur de cette carrosserie quasiment vide, on trouve un ensemble de huit moteurs électriques capables de soulever la Model A pour lui permettre de voler. En théorie, du moins, car l’entreprise n’en a jamais effectué la démonstration pour le moment.  Ce qui permet à cet engin de se démarquer, c’est son mode de fonctionnement assez unique dans le monde des VTOL.

Sur les photos et vidéos présentées par Alef, on constate que le cockpit biplace n’est pas entièrement fixé à la carrosserie comme sur les voitures classiques. Une fois en l’air, il pivote à 90°, puis reste figé dans cette position grâce à un système comparable à celui des stabilisateurs utilisés par les vidéastes.

Cela permet au reste de pivoter à loisir autour de cet axe central pour changer l’angle de poussée. En vol stationnaire, le véhicule reste à l’horizontale, avec les propulseurs pointés vers le bas. Pour avancer, la « carrosserie » n’a plus qu’à s’incliner dans la direction souhaitée.

Dans un communiqué repéré par le Business Insider, Alef affirme que son Model A a récemment reçu l’aval de la FAA, le régulateur américain de l’aéronautique. Techniquement, l’engin est donc autorisé à décoller sur le territoire de l’Oncle Sam. L’entreprise a annoncé en grande pompe que c’était la première certification de ce genre aux États-Unis.

Une certification assez anecdotique

Mais en pratique, cela ne veut pas dire que la Model A est sur le point d’arriver sur le marché — loin s’en faut. Cela signifie simplement qu’Alef est désormais autorisé à faire voler ses prototypes afin de finaliser le développement. Et même si le concept est fascinant au demeurant, il reste beaucoup de chemin à parcourir avant d’arriver à un véhicule mature et commercialisable.

Premier point problématique : la sécurité. Jim Dukhovny, PDG d’Alef, affirme que sa voiture volante est « plus sûre qu’une voiture classique ». Mais il suffit de poser les yeux sur les images pour comprendre qu’en l’état, ce véhicule est très loin de répondre aux normes de l’industrie automobile. Il semble très improbable qu’il puisse garantir la sécurité des passagers en cas d’accident, même à une vitesse raisonnable.

La carrosserie de l'Alef Flying Car
© Alef Aerospace via New Atlas

Alef en a bien conscience, et a conçu la Model 1 pour répondre aux normes américaines des « véhicules à basse vitesse ». D’après New Atlas, elle pourra donc circuler à « environ 40 km/h, ce qui la place dans la même catégorie qu’une voiturette de golf ». Cela limite grandement son intérêt pratique, même si l’engin est conçu uniquement pour évoluer dans un environnement urbain.

Et il y a aussi de quoi se poser des questions par rapport à son comportement en vol. Certes, la vitesse de vol sera probablement très faible. Mais l’absence totale d’ailerons et la structure du véhicule n’incitent pas à l’optimisme quant à la stabilité et aux performances aérodynamiques de la Model 1. Il faudra attendre les premières démonstrations pour être fixés.

On peut aussi être assez dubitatifs quant à l’autonomie annoncée. Alef affirme que son Model A pourra parcourir plus de 300 km par charge en mode voiture, et environ 175 km en vol. Si le premier pronostic semble raisonnable, le second paraît extrêmement optimiste au vu des spécifications de l’engin.

Pour référence, à l’heure actuelle, le record d’autonomie chez les eVTOL est détenu par l’AutoFlight de l’entreprise chinoise éponyme, avec un peu plus de 250 km en une seule charge. Mais il s’agit d’un engin nettement plus aérodynamique et rapide (environ 160 km/h de pointe pendant la démonstration ci-dessous); or, pour rappel, la portance d’un aéronef est directement proportionnelle à sa vélocité. En d’autres termes : plus un engin est lent, plus il faudra dépenser d’énergie pour le maintenir en l’air. Il sera très intéressant d’observer comment Alef va contourner ces obstacles avec un engin qui n’est pas conçu pour voler rapidement.

Une arnaque à 300 000$ ?

Et même si Alef parvient à atteindre tous ses objectifs sur le plan technique, le processus de commercialisation s’annonce très difficile. L’autorisation préliminaire de la FAA n’est que la première étape d’une longue série d’obstacles réglementaires. Et à l’heure actuelle, il est assez compliqué  d’imaginer comment un aéronef individuel de ce genre pourrait s’intégrer sans risque à l’environnement urbain. Personne n’a envie de voir un engin volant à court de batterie s’écraser au beau milieu de la chaussée, et cela impliquera probablement d’établir de nouvelles normes qui pourraient ralentir le processus de commercialisation.

Malgré tout, l’entreprise a déjà lancé le processus de précommande. Et cette voiture pas comme les autres semble avoir suscité un certain intérêt chez les curieux fortunés. Alef affirme avoir déjà enregistré plusieurs commandes pour sa machine à 300 000 dollars. À l’heure actuelle, selon le PDG Jim Dukhovny, les premiers clients recevront leurs véhicules à l’horizon 2025. Un délai qui, là encore, semble particulièrement ambitieux, connaissant les obstacles techniques et réglementaires. Il sera donc très intéressant de voir si Alef parvient à atteindre cet objectif.

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Source : Alef Aeronautics

7 commentaires
  1. Le post le plus aigri que j’ai vu dans ma vie, je trouve que c’est un bon début honnêtement, évidement qu’il va falloir attendre pour avoir quelque chose de vraiment concret, mais je vois aucun intérêt à descendre le projet comme cela !
    C’est un entreprise soutenue par Space X, un beau projet et un bel avenir pour celle-ci !
    La honte de cracher sur des choses pas encore accomplies ainsi que sur le travail de beaucoup de personnes !

  2. Bonjour, je pense qu’il faut toujours croire en ses projets, surtout lorsqu’on a les finances pour aboutir. Concernant ce projet, enfin non pas un véhicule volant mais une véritable voiture, mais à mon humble avis trop compliqué techniquement, pourtant une Armada de techniciens.. Bon, cette voiture volera avant la mienne, il me faudra un peu plus de temps vu 100% seul…avec un peu plus de places et plusieurs modes techniques de fonctionnements, VTOL et bien d’autres…mais strictement rien d’apparant qu’une voiture sportive et en bouquet final..100% autonome comme son maître.

  3. C’est typiquement français de décourager et moquer les gens qui entreprennent ça a l’air de vous étonner, souvenez-vous de Toyota quand ils ont présenté la Prius personne croyait en leur projet loufoque, rendez-vous compte un véhicule hybride alors qu’on a des diesels plein nos routes

  4. La réponse qui tue : supposons qu’ils y ont pensé et que le véhicule pourra se poser avec juste un moteur en moins, si chaque hélice a son moteur.
    Et que se passe-t-il quand le moteur d’un hélico thermique s’arrête ?

  5. @ Maurice CERULLO
    Pour moi le typiquement français n’est pas ça du tout. D’où tenez-vous ça ? De votre cercle social ?

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