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Où va tomber le satellite européen Aeolus ce vendredi ?

Avec le retour du satellite Aeolus, l’Europe compte bien marquer l’histoire avec la première “rentrée contrôlée” d’un satellite.

Ce vendredi l’agence spatiale européenne se lance dans une expérience inédite. Elle va tenter de faire revenir un satellite dans l’atmosphère en « contrôlant » sa trajectoire. Normalement les satellites qui font leur retour sur Terre suivent des trajectoires « naturelles » qui leur permettent de brûler dans l’atmosphère.

Cette méthode, peu coûteuse, présente néanmoins des inconvénients. Il est en effet possible qu’un retour « naturel » entraîne la chute de débris sur Terre. Si le risque est très faible (4 fois plus faible qu’une chute d’astéroïde), il peut encore être réduit. C’est ce que s’efforce à faire l’ESA avec sa mission de retour contrôlé de ce vendredi.

Une première mondiale

Pour l’occasion le satellite Aeolus, qui a terminé sa mission il y a quelques mois va reprendre du service. En utilisant le peu de carburant qu’il lui reste, les équipes au sol ont fait descendre son altitude de 320 kilomètres à 250. D’ici quelques jours elle va encore tomber autour des 150 kilomètres. Les frottements avec l’air vont alors s’accélérer. En descendant sous les 100 kilomètres d’altitude, le satellite va brûler entièrement.

L’ensemble de la manœuvre est prévue au-dessus de l’Océan Atlantique. Ainsi si des débris échappent au contrôle des équipes au sol, ils ne risquent pas de causer des dégâts sur des zones habitées. Aider un satellite à faire une rentrée atmosphérique la plus propre possible est une mission très complexe pour l’ESA.

L’agence spatiale européenne sait que cette grande première a des chances d’échouer. Comme elle l’explique, l’objectif de cette mission n’est pas forcément de réussir à ramener le satellite dans l’atmosphère proprement. « Cette mission doit ouvrir la voie au retour en toute sécurité de satellites actifs qui n’ont jamais été conçus pour une rentrée contrôlée. »

Des précédents inquiétants

En novembre 2022 la chute d’un morceau de fusée chinoise Longue Marche 5B avait entraîné la fermeture de plusieurs couloirs aériens entre l’Espagne et la Corse. Une affaire qui avait alors suscité une vaste polémique sur la façon dont les objets présents en orbite doivent revenir sur Terre.

La Chine est souvent pointée du doigt quand il est question de retours incontrôlés sur Terre. Mais l’adversaire américain et plus spécialement l’entreprise SpaceX n’est pas en reste. En août 2022 des débris d’une fusée Falcon 9 de la société avaient été découverts dans un champ en Australie. À moins de deux kilomètres des habitations.

Pour l’heure aucun drame n’a eu lieu suite à la chute d’un débris spatial, mais le risque augmente de jour en jour. Le nombre de satellites en orbite est en augmentation exponentielle et les différents gouvernements peinent à se mettre d’accord sur un protocole de retour sur. L’Europe espère que la mission Aeolus sera une première démonstration de la faisabilité d’une telle manœuvre, afin de la rendre courante dans les années à venir.

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