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La ruée vers l’or bleu en Europe

L’accès à l’eau potable est de plus en plus menacé. La demande est croissante alors que l’offre diminue, une situation exacerbée par le changement climatique. L’innovation technologique dans le secteur de l’eau est donc plus que jamais cruciale. Des start-ups prometteuses émergent, mais elles se heurtent à des obstacles financiers et réglementaires importants.

L’Europe vient de connaître une période de sécheresse quasiment sans précédent. Les industries sont contraintes de fermer ou de détourner de l’eau d’autres sources pour maintenir leurs activités, tandis que des manifestations ont éclaté à cause des pénuries d’eau, comme en Espagne. Les experts prédisent que la demande mondiale en eau douce dépassera l’offre de 40 % d’ici la fin de cette décennie. Au vu du contexte, l’optimisme n’est donc pas vraiment de rigueur, mais la technologie peut, peut-être, nous donner un petit espoir.

Les start-ups européennes face à la crise de l’eau

De nombreuses start-ups technologiques européennes se mobilisent pour faire face à cette crise. On trouve parmi elles, la suédoise Orbital Systems, qui a développé un système de douche inspiré par la NASA, recyclant l’eau dans un circuit fermé. Cette « douche du futur » permettrait d’économiser jusqu’à 90 % d’eau et 80 % d’énergie par rapport à une douche classique. Shayp, une start-up belge, propose de son côté un logiciel de détection de fuites d’eau dans les bâtiments, basé sur l’intelligence artificielle. Cette solution permet de classer automatiquement les fuites par ordre d’importance, permettant ainsi de réduire la consommation d’eau de 20 % en moyenne.

L’agriculture, qui représente environ 70 % de tous les prélèvements d’eau douce dans le monde, est un autre domaine dans lequel la technologie de l’eau peut faire une différence. La start-up allemande Constellr, spin-off de l’institut Fraunhofer, a développé une flotte de microsatellites capable de collecter des données thermiques et hyperspectrales à haute résolution sur la température de la surface terrestre. Ces données servent à créer des cartes de « stress » des cultures et de disponibilité de l’eau à un niveau très détaillé, aidant ainsi les agriculteurs à optimiser leur consommation.

Malgré l’urgence de la situation et l’innovation technologique prometteuse dans le secteur de l’eau, les investissements restent encore bien en deçà des besoins. En 2021, sur les 50 milliards d’euros investis globalement dans les technologies climatiques, seulement 430 millions, soit moins de 1 %, étaient alloués aux technologies de l’eau. Les start-ups qui œuvrent dans ce domaine sont confrontées à des difficultés d’accès aux financements, en raison notamment du fait que l’eau est largement considérée comme un bien public et non comme une opportunité d’investissement. Et puis les services publics d’eau potable, souvent gestionnaires de l’eau, manquent d’appétit pour l’innovation.

Et pourtant, il y a des signes d’espoir. Les investissements en capital-risque dans les start-ups de la technologie de l’eau en Europe ont presque doublé entre 2021 et 2022, passant de 135 millions de dollars à 275 millions d’euros. En outre, de plus en plus de start-ups entrent dans ce secteur, et des fonds spécialisés, tels que PuraTerra à Amsterdam et Emerald Technology Ventures en Suisse, réalisent des levées de fonds de plus en plus importantes. Il faudra probablement accélérer dans ce secteur, alors qu’on s’attend à une nouvelle séquence de sécheresse en Europe cet été.

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Source : The Next Web

10 commentaires
  1. et pendant ce temps là on trouve Evian, Perrier, San Pellegrino etc à l’autre bout du monde.
    J’ai pas besoin d’acheter un Perrier à 3€ au Bangladesh alors que y a de l’eau locale à 15 centimes.
    Ici l’eau du robinet n’est pas potable, mais on utilise des filtres, tels que ceux d’Unilever. Ca marche très bien.
    Je ne suis pas expert, mais on dirait que l’Europe ne cherche pas au bon endroit.

  2. je plussoie a fond a ton commentaire …. j ajouterais qu a l echelle mondiale , coca nestle cest pas des anges non plus….certains habitants de pays aux dirigeants peu scrupuleux n ont presque plus assez d eau pour vivre….mais c est légal hein lol

  3. Le niveau des mers va monter avec le rechauffement climatique, c’est parait-il inexorable. Faut “juste” se bouger pour arriver à “dé-saler” l’eau de mer de facon simple et économe en énergie, ca limitera l’augmentation du niveaux des mers et donnera de l’eau à tout le monde.

    Musk il fait quoi ? Il peut donner quelques milliards pour ca.

  4. déjà si on économiser l’eau, la plupart des datacenters sont refroidit avec de l’eau potable.
    mais il y a pas que c’a on arrose les fruits et légume avec de l’eau potable alors que c’est pas nécessaire du tout si on nettoyer nos fruit et légume avant de les manger (je le fais déjà bio ou pas).
    les piscine aussi, il suffit de ce laver après.
    aussi il faudrait une norme pour qu’on est 2 entrée d’eau une potable et une non potable.

    dé-saler l’eau c’est déjà possible mais coute trop cher.

    aussi faire respecter les restriction d’eau, exemple cette été il y a plein qui on vider et rerempli leur piscine alors que c’était interdit.
    il pourrais donner des amende grâce au compteur d’eau il pourrais le savoir.
    interdire aussi la vente de piscine comme cette été, d’un coté ont disait de pas remplir les piscine et pourtant on vendait en magasin des piscine bleu.

  5. @paco et pour d’autres :
    le dessalement de l’eau de mer de façon simple et économe en énergie comme tu le cites serait de copier et reproduire une fois de plus le cycle naturelle d’évaporation de l’eau et de condensation par la pluie, de manière passive sur la biosphère, mais artificialisé cette fois-ci à travers une système de bâchage passif fermé donc, qui évaporerait l’eau grâce à la chaleur du soleil puis la recondenserait ensuite lorsque la T° chute toujours dans une boucle à thermosyphon naturel. Le souci puisqu’il se pose de la même manière pour le photovoltaïque ou le captation solaire thermique, c’est LES SURFACES de captage allouées pour répondre à une demande de masse à l’échelle de plusieurs pays ou d’un continent tel que l’Europe puisque c’est le sujet évoqué et le point géographique traité dans l’article. Imaginons les km² de ses systèmes qu’il faudrait installer pour sustenter la demande en eau potable dessalée de manière écoresponsable et non à l’aide d’un système actif à osmose inverse avec chauffage et filtration qui dépense certes énormément d’énergies fossiles, mais qui comporte un avantage certain c’est sa compacité et exploitation direct et ce malgré un compte à rebours du tarissement des gisements de captage ou puits de forage à termes.
    Système passif = lent et inertiel à fortiori si la taille des échangeurs augmente. Et pas beaucoup de monde qui puise derrière donc questionner le besoin avec modestie voire frugalité en perspective si on s’oriente vers ses systèmes de production.
    @wandapanel, chui d’accord mais pourrait-on au moins préserver les piscines publiques et bains publics ou alors faut raser du monde ? Telle est la question.
    D’une manière générale dose de rappel  :
    si vous ajoutez la chaleur provenant des compresseurs des PAC des datacenter rejetée au niveau du condenseur que ce soit sur une boucle d’eau ou directement en aérothermie sur le medium extérieur (source chaude cette fois car une pompe à chaleur inverse les sources par rapport à un moteur ou une machine themodynamique classique), on en revient au même problème surtout sur des grandes villes, capitales voire mégalopoles, on augmente une T° et par conséquent une contrainte enthalpique supplémentaire ou de la chaleur subsidiaire au système (car par ailleurs cette électricité vient bien de quelque part et n’est pas totalement vertueuse puisque versatile, disparate, autant dans sa production non seulement géographique mais aussi temporel sur une année à saisonnalité variable (intermittence, diffusivité, foisonnement et stratification).

  6. La guerre de l’eau a commencé, pas au Sahel, ici entre l’Espagne et le Portugal : l’Espagne a construit un barrage sur l’un des 5 fleuves qui dessert le Portugal en passant par l’Espagne… Pour que l’on ait des fruits et légumes hors saison poussés hors sol???

  7. C est vrai.. Y a pénurie d eau en France et qu à Madagascar, on importe pour soit disant ces expatriés qui ne font pas confiance à l eau locale, or ils n ont pas tous les moyens d acheter ces importations qui sont beaucoup (voir 3 fois) plus cher que les locales que nous utilisons sans problème..Je vous conseille de garder votre eaubpour vos biens

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