Passer au contenu

Projet Silica : Microsoft stocke des données sur du verre pour des milliers d’années

Microsoft développe une technologie futuriste de stockage de données sur plaques de verre dans le cadre du « Projet Silica ». Avec une durabilité estimée à plusieurs milliers d’années, cette méthode pourrait révolutionner le stockage de données en termes de longévité et de coûts.

Microsoft Research, la branche de recherche et développement du géant du logiciel, mène actuellement des tests pour stocker de grandes quantités de données sur des plaques de verre, le « Projet Silica ». Selon les chercheurs, cette méthode pourrait permettre de stocker des informations pendant des milliers d’années sans dégradation.

Comment ça marche ?

Les données sont stockées dans le verre grâce à des pixels tridimensionnels appelés « voxels ». Contrairement aux méthodes de stockage classiques comme les disques durs magnétiques, ces plaques de verre « stockeront des données pendant des milliers d’années et créeront un stockage durable pour le monde entier », selon Microsoft.

Ant Rowstron, ingénieur émérite sur le Projet Silica, souligne les limites du stockage magnétique : « Un disque dur peut durer cinq ans. Une bande, eh bien, si vous êtes courageux, elle peut durer dix ans ». De plus, ces supports de stockage nécessitent d’être recopiés régulièrement, ce qui augmente la consommation d’énergie et les coûts opérationnels sur le long terme.

Le stockage de données sur du verre n’est pas une idée nouvelle. Au 19e siècle, des négatifs photographiques étaient stockés sur des plaques de verre. L’ambition de Microsoft est d’aller beaucoup plus loin en stockant plusieurs téraoctets de données sur une petite plaque de verre. Une fois les données inscrites, elles ne peuvent plus être modifiées.

Microsoft a décrit le processus en quatre étapes : écriture avec un laser ultra-rapide, lecture avec un microscope contrôlé par ordinateur, décodage et enfin, stockage dans une bibliothèque. Cette bibliothèque est « passive », c’est-à-dire sans électricité, les coûts d’entretien sont donc minimaux. Après plusieurs années de perfectionnement, l’équipe est maintenant capable de stocker plusieurs téraoctets sur une seule plaque de verre qui pourrait durer… 10.000 ans !

Elire Group collabore avec l’équipe du projet Silica pour appliquer cette technologie à son « Global Music Vault » à Svalbard, en Norvège. L’objectif est de créer une archive permanente résistant à des conditions extrêmes comme les impulsions électromagnétiques et les températures extrêmes, tout en étant écologiquement durable. Cette archive s’ajouterait à d’autres dépôts comme la Réserve mondiale de semences du Svalbard et l’Arctic World Archive, fournissant un répertoire complet pour le patrimoine musical mondial.

Bien que la technologie soit encore en cours de développement et qu’elle nécessite plusieurs étapes supplémentaires avant d’être commercialement viable, les avantages du projet Silica sautent aux yeux : durabilité, soutenabilité et efficacité en termes de coûts. Cela pourrait faire date dans l’évolution du stockage de données, en répondant aux enjeux de longévité et de durabilité.

🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.

2 commentaires
  1. Je ne pourrais pas le retrouver mais je me souviens avoir lu a la fin des années 90 un article de scientific american sur un labo qui expérimentait exactement ce genre de technologie. Ils parlaient de gravure holographique dans un crystal qui pourrait révolutionner le stockage de donnée.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Mode