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Communication laser : la NASA bat un nouveau record avec une vidéo de chat

En streamant une vidéo en haute définition d’un adorable chat à plusieurs dizaines de millions de kilomètres de distance, la NASA a montré tout le potentiel de son système de communication laser.

En novembre, la NASA a battu tous les records de distance en termes de communication optique avec l’expérience Deep Space Optical Communications, et son émetteur laser censé poser les bases d’un nouveau moyen de communication pour les engins spatiaux. Mais ce n’était qu’un début. L’agence américaine a battu ce record de distance une nouvelle fois — et surtout, elle a réussi à exploiter les capacités de son système pour transmettre une vidéo… d’un adorable petit chat.

Le dernier record établi par l’expérience DSOC le mois dernier était déjà très impressionnant ; la NASA avait réussi à établir un canal de communication laser entre un télescope californien et son émetteur à une distance de 16 millions de kilomètres. Un vrai tour de force technique.

 

En effet, contrairement à la communication radio qui est beaucoup plus permissive, la communication laser nécessite de viser un point extrêmement précis à une distance faramineuse en prenant un tas de paramètres en compte. On peut citer la rotation de la Terre, les trajectoires relatives du récepteur et de l’émetteur, ou encore le temps de trajet du faisceau. C’est un peu comme envoyer une fléchette en plein milieu d’une cible placée à plusieurs centaines de mètres depuis un véhicule en mouvement.

Avec ce nouveau test, la NASA a quasiment doublé cette distance déjà impressionnante. L’émetteur de l’expérience DSOC a réussi à établir un lien avec la Terre à 31 millions de kilomètres.

267 Mb/s à 31 millions de kilomètres de distance

Mais au-delà de la distance brute, cette nouvelle expérience a surtout permis de confirmer l’un des avantages les plus importants de ce mode de communication : le débit.

Si la NASA déploie autant d’efforts pour concevoir ces plateformes, c’est surtout parce qu’il est possible d’encoder beaucoup plus de données dans un faisceau laser que dans une onde radio. En théorie, cela se traduit par une bande passante nettement plus importante. Ce point n’était pas au programme du premier test. En novembre dernier, la NASA s’était contentée d’envoyer quelques bits de données, simplement pour prouver que la connexion avait bien été établie.

Cette fois, les ingénieurs sont passés à l’étape suivante avec un volume de données plus conséquent. L’agence a réussi à transmettre des données environ 267 Mb par seconde — une vitesse supérieure au débit descendant de la plupart des connexions Internet grand public.

Les ingénieurs derrière le DSOC ont d’ailleurs partagé une anecdote intéressante qui illustre bien cet état de fait. Après avoir reçu les données, ils les ont relayées par Internet au Jet Propulsion Lab, un prestigieux laboratoire de la NASA qui joue un rôle déterminant dans la conception des sondes scientifiques et autres véhicules spatiaux… et cette deuxième connexion était significativement plus lente que le signal capté depuis les profondeurs de l’espace.

Une vidéo de chat en attendant les données scientifiques

À terme, cette technologie permettra aux engins spatiaux de transmettre des volumes de données considérables, comme des images ou même des vidéos en très haute définition. Une perspective très enthousiasmante pour les astronomes et les planétologues. Mais pour l’instant, il ne s’agissait pas encore de données scientifiques. Et pour cause : l’expérience DSOC est intégrée à un engin appelé Psyche qui doit réaliser un premier survol de Mars en 2026. Or, il n’aura pas grand-chose à rapporter avant d’arriver à destination.

Les ingénieurs ont donc profité de l’occasion pour s’amuser un peu ; les données encodées dans le faisceau laser représentaient… une vidéo en haute résolution de Taters, un adorable chat aux prises avec le point rouge produit par un pointeur laser.

Pour le moment, l’expérience DSOC est donc un immense succès. Il ne reste donc plus qu’à attendre que cette preuve de concept se concrétise, et que cette technologie soit mise à profit lors de vraies missions.

En théorie, la première utilisation en contexte opérationnel de cette technologie devrait arriver lors de la mission Artemis II. Et à terme, elle permettra de maximiser le rendement scientifique de sondes spatiales de plus en plus perfectionnées, pour le plus grand plaisir des chercheurs.

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Source : NASA / JPL

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