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NASA : la capsule d’OSIRIS-REx est enfin ouverte, la poussière d’astéroïde est à portée de main

Des chercheurs du monde entier vont bientôt recevoir des échantillons de l’astéroïde Bennu, et pourront l’étudier de plus près pour remonter aux origines de notre système solaire.

Mieux vaut tard que jamais. Plus de trois mois après le retour en fanfare de la capsule d’OSIRIS-REx, les équipes du Johnson Space Flight Center de la NASA ont enfin réussi à faire sauter le verrou du conteneur. Ils vont désormais pouvoir s’attaquer à la chambre de collecte principale qui contient la précieuse poussière d’astéroïde, et en envoyer des échantillons aux quatre coins du monde pour qu’ils puissent être analysés plus en détail.

Pour rappel, la sonde OSIRIS-REx était partie pour une grande excursion sur Bennu, un petit astéroïde riche en carbone particulièrement intéressant pour les chercheurs. Le 25 septembre dernier, il a enfin conclu sa mission par un survol de la Terre à l’occasion duquel il a parachuté sa capsule de collecte sur notre planète — un superbe paquet cadeau scientifique que la NASA attendait depuis sept ans.

Mais très vite, les troupes de l’agence américaine se sont retrouvées confrontées à un “problème” assez réjouissant : le TAGSAM, le système de collecte d’OSIRIS-REx, a si bien travaillé que la chambre de collecte a carrément débordé. Les opérateurs ont donc pu récupérer les quelques dizaines de grammes de matériel qui s’étaient échappés de la chambre principale. Mais cette dernière continuait de faire de la résistance. En effet, 2 des 35 vis utilisées pour sceller le cœur du TAGSAM refusaient de céder, empêchant la NASA de récupérer le plus gros du butin.

De nouveaux outils inventés pour l’occasion

Ces éléments auraient pu être facilement démontés à l’aide d’un outil standard, comme une visseuse à choc professionnelle. Mais l’agence n’avait malheureusement pas la possibilité d’utiliser ce genre d’équipement. En effet, dès leur arrivée, les échantillons ont été placés dans un boîtier stérile hermétique. Seule une poignée d’outils bien spécifiques, approuvés au préalable à travers un protocole très strict, sont autorisés à y pénétrer. Une précaution qui permet de préserver l’intégrité des échantillons.

Or, aucun des outils initialement approuvés n’a réussi à dompter ces deux vis récalcitrantes. La NASA a donc été forcée de développer de nouveaux outils spécifiquement pour l’occasion. Et chacun d’entre eux devait respecter un cahier des charges très restrictif.

« En plus des défis liés à l’utilisation de matériaux bien spécifiques pour protéger la valeur scientifique de l’échantillon d’astéroïde, ces nouveaux outils devaient aussi pouvoir fonctionner dans cet espace restreint, ce qui limite leur taille et leur poids », explique Nicole Lunning, prétrologue du centre Johnson. Ils ont ensuite dû être rigoureusement testés et validés. Enfin, l’équipe de spécialistes a aussi dû s’entraîner à les utiliser dans un environnement de test. Tout un programme.

Outil Osiris Rex
Un des nouveaux outils qui ont permis aux spécialistes de la NASA de faire céder la capsule rapportée par OSIRIS-REx. © Robert Markowitz / NASA Johnson Space Center

Heureusement, ces efforts ont fini par payer. Le 10 janvier, les nouveaux outils ont enfin fait céder les attaches restantes. Cela signifie que la NASA va enfin pouvoir finir de déballer son paquet cadeau cosmique pour accéder à la chambre principale, ce qui devrait être une opération triviale. « C’est un grand succès qui témoigne de l’ingéniosité et de l’investissement sans faille de notre équipe », se réjouit Dante Lauretta, responsable de l’équipe.

Dans le vif du sujet

Si la NASA est si enthousiaste, c’est parce que la capsule d’OSIRIS-REx contient du matériel extrêmement précieux. En effet, l’astéroïde Bennu est suspecté de s’être formé il y a environ 4,5 milliards d’années, en même temps que notre système solaire. En l’analysant de plus près, les chercheurs pourront donc retracer l’histoire de notre voisinage cosmique.

La NASA a déjà ouvert la voie avec des analyses préliminaires sur le matériel qui s’est échappé de la chambre. Ce processus a déjà produit de très beaux résultats ; les chercheurs ont par exemple confirmé la présence d’eau et de molécules organiques — à base de carbone.

Mais pour aller plus loin, l’agence compte aussi sur plusieurs dizaines d’autres laboratoires de pointe qui prévoient des analyses bien plus poussées. Tous ces chercheurs rongent leur frein depuis trois mois en attendant que la NASA leur envoie des échantillons.

Maintenant que la capsule a cédé, elle va enfin pouvoir dispatcher de la poussière d’astéroïde aux quatre coins de la planète pour passer à la vitesse supérieure. Il conviendra donc de suivre les travaux de ces institutions, car les résultats les plus intéressants devraient commencer à tomber dans un futur proche. L’étude de Bennu ne fait que commencer !

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