Passer au contenu

CERN : un nouveau robot-chien va patrouiller à l’intérieur du LHC

Le CERNquadbot sera d’une aide précieuse pour les équipes techniques de l’immense accélérateur de particules.

Le robot à quatre pattes le plus célèbre au monde est sans doute Spot, le cyberchien de Boston Dynamics. Mais l’entreprise américaine n’est pas la seule à travailler sur ce genre d’engins. Le 6 février, c’est l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire, plus connue sous le nom de CERN, qui a dévoilé le fruit de ses travaux dans ce domaine.

Ce robot, baptisé CERNquadbot, est le tout dernier pensionnaire du fameux Bâtiment 937, le cœur battant de la recherche en robotique du CERN. Ce site de recherche basé à Prévessin-Moëns, dans l’Ain, a déjà accouché d’une sacrée collection de robots divers et variés. Mais c’est le premier à disposer de quatre jambes, ce qui lui offre un supplément d’agilité considérable. Il pourra ainsi se rendre utile dans des environnements où ses cousins seraient bien incapables d’avancer.

Les chercheurs de la prestigieuse institution de recherche européenne ont déjà une idée assez claire des missions qu’ils vont lui attribuer. Il sera notamment déployé dans les tunnels du fameux LHC — le plus grand accélérateur de particules de la planète. Le communiqué du CERN explique qu’il leur permettra de contrôler tout un tas de facteurs qui jouent un rôle crucial dans les opérations.

Le complément parfait du TIM

Évidemment, le LHC est déjà truffé de détecteurs et de systèmes d’intervention, y compris des robots. On peut citer le TIM, un robot monté sur un monorail au plafond du tunnel circulaire de 27 kilomètres où réside l’accélérateur. C’est un engin précieux qui est capable de surveiller toute cette énorme installation avec une efficacité redoutable.

En revanche, il est moins utile lorsqu’un problème survient en dessous des lignes de faisceaux où des particules voyagent à une vitesse très proche de celle de la lumière. En cas d’incident critique, le TIM est totalement impuissant. Mais désormais, il n’aura qu’à déployer un quadbot qui pourra se glisser aisément dans la zone de vérité. De quoi apporter des compléments d’information précieux pour les opérateurs, qui pourront ainsi décider de la marche à suivre plus rapidement. Les deux engins sont donc parfaitement complémentaires.

« Les TIM sont utilisés pour surveiller les longs corridors du LHC depuis le plafond, et peuvent couvrir de grandes distances sans avoir besoin de se recharger. Ils peuvent déployer ces quadbots à en endroit précis pour collecter des informations sur des zones spécifiques auxquelles ils ne peuvent pas accéder », explique Chris McGreavy, un des ingénieurs en robotique qui ont conçu la machine.

Le LHC tourne à plein régime

Convaincues par le concept, les troupes du CERN ont déjà commencé à plancher sur les prochaines générations. Ils développent notamment de nouveaux outils et algorithmes de contrôle avancés qui permettront aux quadbots de naviguer dans des zones encore plus complexes pour les robots.

Ils citent notamment le détecteur ALICE, un des organes du LHC chargé de détecter des plasmas constitués de quarks et de gluons – un état de la matière susceptible de s’être formé juste après le Big Bang. Il est constitué d’un enchevêtrement d’escaliers et de corridors étriqués et tortueux, à tel point que même les humains ont parfois un peu de mal à se déplacer. Le quadbot, en revanche, n’aura aucun mal à s’y faufiler. Il pourra donc patrouiller dans les entrailles de la bête pour identifier des débuts d’incendie ou des fuites qui peuvent compromettre le fonctionnement des machines. De quoi s’assurer que cette installation de pointe fonctionnera dans les meilleures conditions possibles.

Une contribution précieuse, sachant que le LHC est en ce moment au beau milieu d’une campagne scientifique fascinante. Depuis son redémarrage à l’été 2022, il catapulte des protons à 99,999 999 1 % de la vitesse de la lumière pour générer des collisions à une énergie record de 13,6 TeV.

Grâce à ces impacts qui produisent une cascade d’autres sous-particules, les chercheurs derrière cet immense canon nanométrique peuvent explorer le comportement de la matière à la plus petite des échelles. De quoi travailler sur des thématiques comme le Boson de Higgs — la fameuse « Particule de Dieu » —, les premiers instants de l’Univers, ou encore la nature de la matière noire.

🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.

Source : CERN

2 commentaires
  1. Il peut prendre le risque de se coller contre l’accélérateur de particules lorsque celui ci est en route comme dans Terminator ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Mode