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La NASA va enfermer quatre volontaires dans une fausse colonie martienne

Dans le cadre du programme CHAPEA, quatre personnes vont passer une année entière dans une simulation d’habitat martien pour étudier les tenants et les aboutissants de la vie sur la Planète rouge.

Plusieurs entreprises et agences spatiales mènent en ce moment différents types de travaux pour étudier la viabilité d’une colonie sur une autre planète, et notamment sur Mars. Mais même si de nombreux engins comme Curiosity et Perseverence nous ont déjà beaucoup renseignés sur la Planète rouge, il reste encore de très nombreuses inconnues sur le déroulement d’une telle mission sur le long terme, notamment vis-à-vis de l’équipage.

Pour préparer au mieux toutes ces grandes échéances, la NASA va donc organiser le deuxième volet de la mission CHAPEA, pour Crew Health and Performance Exploration Analog. Pendant une année entière, un quatuor de volontaires va être enfermé dans un habitat de 158 m² imprimé en 3D au légendaire Johnson Space Center, à Houston.

Cette structure, baptisée Mars Dune Alpha, est conçue pour confronter l’équipage à la ribambelle de défis techniques, physiques et psychologiques qui attendront les astronautes sur la planète favorite d’Elon Musk. L’agence pourra ainsi se préparer au mieux lorsque l’heure sera venue d’organiser une vraie mission.

Pas une partie de plaisir

Par exemple, les quatre volontaires devront se débrouiller avec des ressources fortement limitées. Ils ne pourront pas non plus communiquer en temps réel avec les autres équipes ou avec leurs proches. L’agence va en effet reproduire le délai de communication réel, qui peut aller de cinq à vingt minutes en fonction de la position des deux planètes.

Le plus difficile sera de jongler avec ces contraintes tout en s’acquittant de nombreuses tâches techniques et scientifiques. Ils devront simuler des sorties en combinaison dans l’impitoyable désert martien, apprendre à opérer des robots sophistiqués, assurer la maintenance de leur habitat, suivre un programme d’exercice physique dense, et cultiver plusieurs espèces de plantes qui viendront compléter leur régime à base d’aliments lyophilisés.

Ils vont aussi devoir tâcher de maintenir des relations saines et un bon état d’esprit. Cela pourrait sembler anecdotique, mais c’est l’un des points les plus importants du programme CHAPEA. Demeurer aussi longtemps dans un bunker étriqué et pas particulièrement confortable tout en gérant un tas d’activités exigeantes est loin d’être évident. Il est donc crucial de faire l’inventaire des différents points de friction potentiels dès à présent pour éviter une catastrophe humaine lors d’une mission de très longue durée.

Des candidats triés sur le volet

Autant dire que la NASA ne va pas confier cette responsabilité à n’importe qui. Il ne suffira pas d’être passionné par l’exploration et la colonisation spatiales. En fait, l’agence va se baser sur le protocole de sélection des astronautes professionnels. Or, ce dernier est connu pour être extrêmement exigeant. Les candidats devront être en très bonne santé physique et psychologique, et également faciles à vivre. Pas question d’inclure une personne fragile ou toxique qui pourrait miner le moral de ses collègues et compromettre toute la mission.

Au-delà de la motivation pure et de ces critères humains, les prétendants devront aussi disposer d’un important bagage technique et scientifique. Au strict minimum, il faudra pouvoir justifier d’un master dans un domaine comme l’ingénierie, les mathématiques, la biologie, la physique ou encore l’informatique. Quelques exceptions seront toutefois possibles. La NASA explique qu’elle étudiera aussi les candidatures qui mentionnent seulement deux ou trois dans d’études dans ces domaines, à condition que la personne puisse justifier d’une expérience dans un autre domaine pertinent. Par exemple, l’agence prêtera une attention toute particulière aux militaires diplômés d’une école d’officiers, ou aux pilotes de test qui ont accumulé plus de mille heures de vol.

À noter que la mission n’est ouverte qu’aux citoyens ou aux résidents permanents des États-Unis. Mais si vous cochez toutes ces cases, rien ne vous empêche de poser votre candidature à cette adresse. De notre côté, nous attendrons patiemment le printemps 2025, date du début de la mission, pour suivre toutes les péripéties qui se dérouleront dans ce huis clos très important pour le futur de la colonisation spatiale.

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