C’est une révélation qui illustre bien l’état de X depuis le rachat d’Elon Musk. Dans une lettre ouverte adressée cette semaine au président de la Chambre judiciaire Jim Jordan, la présidente de la Federal Trade Commission, Lina Khan a fait de surprenantes révélations. On y découvre notamment que l’homme d’affaires sud-africain a délibérément ordonné à ses équipes de violer un décret légal de la FTC concernant la sécurité et la confidentialité des données.
Désobéir à Musk pour sauver X
Dans sa lettre, la FTC explique avoir conclu un accord de longue date avec la plateforme sociale. Dès 2011, avant même l’arrivée d’Elon Musk dans l’équation, Twitter avait l’obligation légale de “mettre en œuvre et maintenir un programme complet de confidentialité et de sécurité des informations“. Le terme reste relativement flou, mais il concerne en particulier la protection des données personnelles des utilisateurs et la limitation de l’accès des employés à ces dernières. Un sujet particulièrement sensible chez les géants du web.
Sauf qu’en 2022, Twitter est racheté par Elon Musk. L’entreprise change de nom, et subit les bouleversements qu’on lui connaît. Dans une enquête du Washington Post publiée à la fin de l’année 2022, on découvre notamment que le milliardaire avait explicitement ordonné à ses employés de donner un accès complet à toute la plateforme “sans aucune limitation” à certains rédacteurs externes à l’entreprise. Cela comprenait également un accès complet à des documents confidentiels, ainsi qu’à des systèmes internes de l’entreprise. Concrètement, cet accès leur aurait permis de consulter les informations personnelles sur les utilisateurs et les utilisatrices de Twitter, comme les messages directs, les vrais noms et numéros de téléphone.
Sans surprise, la décision d’Elon Musk a alerté la FTC, qui a rapidement pris la décision d’ouvrir une enquête. Reste qu’en interne aussi, les ordres du grand patron ont surpris. Au point de prendre la décision délibérée de les ignorer, pour rester en conformité avec les directives de la FTC. Au final, rapporte l’enquête, qui cite le témoignage d’employés, “les tiers n’ont pas eu d’accès direct aux systèmes de Twitter, mais ont plutôt travaillé avec d’autres employés de l’entreprise qui ont accédé aux systèmes au nom de ces individus”. De quoi limiter (un peu) la casse, en réduisant les risques d’une intrusion externe par la grande porte.
Musk n’est pas tiré d’affaires
Pour autant, la FTC a encore quelques griefs contre Musk. Le fait que les employés de l’entreprise aient ignoré les ordres de leur patron a sans doute permis d’éviter à X/Twitter une lourde condamnation. Rappelons qu’en 2022, le réseau social avait déjà été condamné à une sanction de 150 millions de dollars pour avoir violé un accord avec la FTC, en utilisant certaines informations personnelles de ses utilisateurs pour vendre de la publicité.
Une nouvelle sanction tomberait (très) mal pour l’entreprise. Les finances de X vont mal depuis le rachat. Elon Musk a tenté par tous les moyens de remonter la pente, en créant des abonnements payants et un accès premium à son intelligence artificielle générative pour pallier la fuite de ses annonceurs. Pas sûr que cela suffise.
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« Musk n’est pas tiré d’affaires »
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