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DSA : Pornhub s’attaque à l’Europe au sujet de la protection des mineurs

La guerre est déclarée entre Bruxelles et la plateforme de contenus pour adultes.

Le DSA ne fait pas l’unanimité. En Europe, le texte de loi visant à règlementer les géants du numérique ne touche pas que les GAFAM. Les plateformes pornographiques aussi sont dans le viseur de Bruxelles, et verront bientôt l’étau se resserrer autour d’elles. Dans une enquête publiée il y a quelques jours par le média Politico, on apprend que les trois géants de la pornographie en ligne Pornhub, Stripchat et Xvideos ont entamé des poursuites judiciaires contre l’Union européenne. En cause, leur nomination contestée en tant que très grandes plates-formes en ligne, qui va de pair avec des obligations légales supplémentaires.

Qu’impose le DSA à Pornhub ?

En refusant d’être désignées comme des très grandes plateformes en ligne, les maisons mères de Pornhub et Stripchat Aylo et Technius refusent surtout les nouveaux devoirs qui leur incombent. Dans le cadre du DSA, ces plateformes en ligne qui comptent parmi les plus importantes du monde devront être soumises à des contrôles importants. Le Digital Services Act  impose en effet aux entreprises concernées à mettre en place une bibliothèque publicitaire, accessible publiquement, qui référence l’intégralité annonceurs et publicités diffusées sur leurs sites. Les plateformes X ne sont d’ailleurs pas les seules à contester leur statut, puisqu’Amazon et Zalando, eux aussi, ont fait barrage. Le géant du e-commerce en ligne a d’ailleurs partiellement obtenu gain de cause, en suspendant son obligation de rendre publique sa bibliothèque publicitaire détaillée.

Au-delà des restrictions légales déjà citées, le texte oblige aussi les très grandes plateformes à publier des données détaillées sur les moyens alloués à leur modération. Un sujet sensible et souvent opaque, aussi bien pour les réseaux sociaux que les plateformes pour adultes. Le sujet est vaste, mais il exigera de rendre publiques plusieurs éléments précis, comme le nombre de personnes employées à des fins de modération, ainsi que les langues européennes couvertes par les équipes dédiées.

Pornhub minimise son rôle

Face à ses responsabilités nouvelles, Pornhub joue sur les chiffres. Tandis que les plateformes concernées doivent justifier de 45 millions d’utilisateurs mensuels en Europe, Aylo joue la carte de la modestie. Contrairement aux affirmations de l’UE, Pornhub et Stripchat affirment enregistrer un nombre de visiteurs inférieur, avec seulement 32 millions de “destinataires actifs” par mois sur le sol européen, indique un communiqué adressé à nos confrères du Monde. “La Commission a désigné Pornhub comme très grande plate-forme en ligne en dépit des données complètes et des explications méthodologiques que nous avons fournies pour appuyer nos chiffres“.

Aux côtés d’Aylo et Technium, c’est la société Xvideos qui s’est jointe au combat du X contre l’Europe. Le site ne conteste pas les chiffres de l’UE, mais juge l’obligation de transparence publicitaire illégale.

La protection des mineurs en ligne de mire

Sans surprise, c’est le sujet qui plane sur les géants du X. Le DSA demande aussi aux très grandes plateformes en ligne de prendre certaines mesures supplémentaires pour protéger les mineurs d’un accès prématuré à la pornographie en ligne. Le sujet est sensible, mais il n’est pas nouveau. En étant considéré comme très grandes plateformes en ligne, Aylo et ses concurrents devront répondre de leurs responsabilités, notamment sur la question de l’impossible vérification de l’âge à l’entrée des sites pour adultes.

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Source : Politico

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