Passer au contenu

NASA : à quoi va ressembler la voiture lunaire du programme Artemis ?

L’agence spatiale américaine vient de révéler l’identité des trois startups qui vont se disputer l’honneur de concevoir son prochain rover, un élément crucial des futurs efforts de conquête lunaire.

L’ambitieux programme Artemis de la NASA, qui ambitionne de ramener des humains sur la Lune d’ici quelques années, sera aussi l’occasion de mettre en place toute une infrastructure spécialisée pour faciliter les prochaines étapes de la colonisation lunaire. Instinctivement, on pense tout de suite aux bâtiments et aux systèmes de support de vie qui permettront aux astronautes de se nourrir, de se respirer, et ainsi de suite.

Mais il y a un autre point qui sera absolument fondamental, à savoir la mobilité ; l’agence spatiale américaine vient d’ailleurs de préparer une grosse enveloppe qui permettra de développer différents modèles de véhicules lunaires.

Trois startups sur les rangs

Conformément à sa nouvelle organisation qui repose en grande partie sur des partenariats avec le secteur privé, la NASA a choisi d’attribuer la conception de ces engins, sobrement baptisés LTV (pour Lunar Terrain Vehicle), à trois startups prometteuses : Intuitive Machines, Lunar Outpost et Venturi Astrolab. Sur les 12 prochains mois, elles vont chacune développer leur propre concept de LT : Moon Racer pour Intuitive Machines, Lunar Dawn pour Lunar Outpost, et FLEX pour Venturi Astrolab.

La firme qui réussira à séduire l’agence américaine pourra ensuite prétendre à un second contrat pour construire le véhicule et l’expédier à proximité du pôle sud de la Lune. Pour rappel, c’est dans cette région que la NASA compte construire sa future base, car elle est suspectée de contenir de grandes quantités de glace d’eau. Cet élément pourrait alimenter les systèmes de support de vie, et même servir à la production de carburant pour les fusées qui feront la navette entre la Terre et son satellite.

Ce qui est intéressant, c’est que la NASA ne va pas acheter les véhicules en eux-mêmes. À la place, l’heureux élu héritera d’un rôle de prestataire de service à moyen ou long terme. Ce partenariat ressemble donc à celui que l’agence a déjà construit avec SpaceX. Pour rappel, la NASA n’achète pas les lanceurs Falcon 9 et les capsules Dragon qui permettent de ravitailler la Station Spatiale Internationale ; elle paye une somme forfaitaire à de l’entreprise d’Elon Musk, qui se charge de gérer la logistique des missions.

Un rover télécommandé

Pour l’instant, il est assez difficile de deviner à quoi vont ressembler ces engins, car cela fait belle lurette que les États-Unis n’ont plus développé de véhicule lunaire. En effet, le LTV sera le premier engin de ce genre depuis l’iconique Lunar Roving Vehicule, qui date de… 1971.

Lunar Roving Vehicle
Le LRV pendant la mission Apollo 15. © NASA

Mais le communiqué donne toutefois quelques lignes directrices. On sait par exemple que le rover aura quelques points communs avec son prédécesseur. Comme le LRV, il s’agira d’un véhicule à deux places sans habitacle pressurisé. Les passagers devront donc impérativement être vêtus de leur combinaison spatiale pour l’utiliser.

Mais la technologie a fait des progrès immenses en un demi-siècle, et la NASA attend donc bien plus qu’une voiture lunaire assez rudimentaire. Le LTV devra notamment pouvoir être contrôlé à distance pour mener des missions qui ne nécessitent pas d’intervention humaine. En pratique, il pourra donc se transformer en véritable rover scientifique, un peu comme Curiosity ou Perseverance sur Mars. Cela permettra de continuer la recherche scientifique lorsque les astronautes seront absents ou trop occupés.

Un calendrier encore incertain

L’objectif de la NASA est d’envoyer un véhicule opérationnel sur la Lune avant 2030, afin qu’il puisse être utilisé par les astronautes de la mission Artemis V dès leur arrivée. Selon le calendrier actuel, cette mission correspondra au troisième déploiement d’astronautes dans le cadre du programme Artemis, après les troisièmes et quatrièmes volets respectivement prévus en 2026 et 2028.

Reste à voir si ces délais très ambitieux seront tenables. Car pour l’instant, la ponctualité laisse plutôt à désirer. En janvier, l’agence a par exemple choisi de repousser Artemis II et III. Et puisque la complexité va augmenter progressivement à chaque mission, chacune de ces échéances pourrait facilement glisser de quelques mois, voire davantage.

🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.

Source : NASA

1 commentaire
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *