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Cuisine, cosmétiques… ces produits du quotidien qui contiennent des PFAS

Les polluants éternels sont partout, mais comment repérer leur présence dans votre environnement ?

Ce jeudi 4 avril, les députés examinaient la proposition de loi anti PFAS (prononcez “piface”), visant à “protéger la population des risques liés aux polluants éternels” omniprésents dans le quotidien des consommateurs. Un texte qui pourrait être décisif, mais dont on ignore encore la véritable ampleur. Inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale par Nicolas Thierry et le groupe Écologiste, la proposition vise bon nombre de produits du quotidien, dont l’interdiction pourrait être prononcée dès 2025. Elle a finalement été adoptée à l’unanimité (186 voix pour, aucune contre et 27 abstentions), malgré l’opposition du gouvernement et l’inquiétude des industriels.

Les PFAS, c’est quoi ?

Les alkyls perfluorés et polyfluorés regroupent plusieurs milliers de produits chimiques, accumulés au fil des siècles dans l’environnement et le corps humain. Surnommés polluants éternels en raison de leur impressionnante longévité, ils sont accusés d’entraîner de sérieux problèmes de santé, comme des lésions hépatiques, des maladies thyroïdiennes, de l’obésité, des problèmes de fertilité et des cancers.

Les ustensiles de cuisine, l’eau, les textiles, mais pas que

Très médiatisés depuis quelques semaines, les PFAS ont récemment fait l’objet d’un nouveau rapport de l’Agence de sécurité nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), qui pointe du doigt notamment la contamination de certaines eaux minérales naturelles vendues en bouteilles. Outre l’eau, les PFAS se retrouvent aussi dans certains ustensiles de cuisine contenant des revêtements en Téflon, mais aussi dans les emballages en carton imperméabilisés, comme les pailles en carton, les emballages de pizza. Les cosmétiques et la mode ne sont pas épargnés : les tubes de crème et les tissus imperméabilisés, comme les coupes-vent et les canapés par exemple, sont aussi concernés.

En Europe, une directive qui entrera en vigueur en 2026 permettra officiellement d’interdire ces polluants dans les emballages alimentaires. En attendant, les labels Oeko-Tex ou Green Shape peuvent constituer un indicateur relativement fiable de la présence (ou non) de PFAS dans un produit. Reste que même la garantie “sans PFAS” n’est pas toujours synonyme de sûreté. D’après un test réalisé en janvier 2024, l’UFC-Que choisir a identifié la présence de trois PFAS controversés dans la gamme Renew One de Tefal, en céramique et censée être garantie sans PFAS. Attention donc aux certifications trompeuses et aux arguments marketing. En matière de cuisine, seuls les matériaux bruts comme l’inox, la fonte, le cuivre ou l’acier peuvent garantir l’absence de produits chimiques anti-adhérents.

En résumé :

  • Les PFAS sont présents dans les ustensiles de cuisine utilisant des revêtements en téflon ou en céramique anti-adhérents
  • On les retrouve aussi dans plusieurs eaux minérales conditionnées en bouteilles plastiques (Perrier, Vittel, Contrex et Hépar notamment)
  • Les emballages alimentaires en carton imperméabilisés ne sont pas épargnés : pailles, carton de pizza, boîtes alimentaires…
  • Les cosmétiques aussi sont contaminés, du fait la présence de PFAS dans les emballages plastiques, ainsi le maquillage et les crèmes ne sont pas épargnés
  • 10% des lentilles de contact contiennent des traces de PFAS
  • Côté textile, attention aux tissus imperméabilisés, comme les vestes et les revêtements de canapé. Les vêtements pour bébés aussi sont concernés, de même que les soutiens-gorge, et les vêtements de sport.
  • Les couches, les protections hygiéniques lavables (culottes menstruelles, coupes menstruelles), et les préservatifs lubrifiés

À l’issue d’un débat mouvementé à l’Assemblée, l’adoption du texte de loi anti-PFAS sonne comme une bonne nouvelle pour la santé publique et l’environnement. Reste que le leader des poêles anti-adhésives SEB a reçu une dérogation non négligeable, en obtenant l’exclusion de ces dernières de la nouvelle règlementation.

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1 commentaire
  1. On en fait tout un tapage, comme si c’était le scandale sanitaire du siècle. Par définition, si un composé chimique est nommé “éternel” c’est qu’il ne s’altère pas est ne réagit pas avec d’autres composés. Cela veut dire qu’il ne réagit pas non plus avec notre corps, nos cellules, notre chimie biologique, sinon il ne serait pas “éternel”. Un peu comme une prothèse de hanche en titane, elle reste là, dans le corps, “éternellement”, sans interagir chimiquement avec le corps.

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