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Critique Ninja Turtles : Teenage Years : au bon goût de pizza hawaïenne 🍕

La révolution Into The Spider-Verse a bien eu lieu et de nombreux projets font désormais le choix d’une animation graphique 2D proche des bandes dessinées dont ils s’inspirent. Parmi eux, Ninja Turtles : Teenage Years était sans aucun doute le plus attendu. Cowabunga ?

Pour qui a grandi dans les années 90, tout le monde connaît les quatre tortues d’enfer dans la ville, chevaliers d’écailles et de vinyle. Oui, on sait que ça ne veut rien dire, mais on vient de mettre le générique en tête à toute une génération. Pourtant, il faut remonter à 1983 pour assister à la première apparition de Leonardo, Michelangelo, Donatello et Raphaël entre les mains de Kevin Eastman et Peter Laird pour une bande dessinée destinée aux adolescents dépeignant un univers particulièrement violent. Les Tortues Ninja étaient nées.

©2023 Paramount Pictures.TEENAGE MUTANT NINJA TURTLES is a trademark of Viacom International Inc.

Un succès qui accoucha évidemment d’une expansion de la licence au sein de plusieurs séries animées (dont la plus récente en 2018), de jeux vidéo, de figurines et autres produits dérivés et, évidemment, de films en prises de vue réelle. Les plus anciens se souviendront des deux longs-métrages de 90 et 91 (l’auteur de ces lignes reniera toujours le troisième volet) alors que les plus jeunes, eux, se remémoreront les deux opus produit par Michael Bay en 2014 et 2016. Entre les deux, un film d’animation sortira en 2007. Et c’est sur ce créneau que ce Ninja Turtles : Teenage Years entend se placer en se servant des possibilités offertes par les nouvelles techniques d’animation pour redonner aux Tortues leur aspect papier d’origine.

©2023 Paramount Pictures.TEENAGE MUTANT NINJA TURTLES is a trademark of Viacom International Inc.

Il ne faut cependant pas voir cette nouvelle aventure comme un retour aux sources tant, sous la supervision et la plume de Seth Rogen et Evan Goldberg (Sausage Party), ces Tortues Ninja peuvent être vu comme de pures créations de leurs auteurs avec des choix narratifs qui feront lever plus d’un sourcil aux amateurs de la première heure.

©2023 Paramount Pictures.TEENAGE MUTANT NINJA TURTLES is a trademark of Viacom International Inc.

Ici, nos jeunes tortues vivent une adolescence contrariée, obligées de se tenir éloignées du monde des hommes de peur d’être rejetées. Avec l’aide de leur nouvelle amie April O’Neil, elles élaborent alors un plan : stopper les agissements d’un mystérieux gang de criminels afin d’être vues comme des héroïnes et gagner le cœur des New-yorkais. Les événements prennent une tournure incontrôlable quand il se révèle que le gang est composé de mutants, comme elles.

Vraiment très Teenage Years

Si on pouvait redouter ou espérer (selon les goûts de chacun) que la patte de Seth Rogen et Evan Goldberg offrirait un ton très irrévérencieux, voire régressif au film, il n’en est rien. Le fameux « éternel adolescent » Seth Rogen (comme le dit l’affiche) s’est assagi et nous propose une histoire sur la difficulté de trouver puis d’accepter son identité à l’âge ingrat face à la peur du regard des autres. Non seulement l’idée n’a rien d’original, ayant été abordée par, littéralement, chaque film sur le sujet, mais l’écriture tourne en rond dès la cinquième minute en proposant une narration didactique à l’extrême.

©2023 Paramount Pictures.TEENAGE MUTANT NINJA TURTLES is a trademark of Viacom International Inc.

Le message est surligné tout du long, assumant qu’il se destine avant tout aux principaux concernés. Ce Ninja Turtles : Teenage Years s’adresse moins aux fans de la première heure qu’à une nouvelle génération, créant ainsi un certain malaise pour celles et ceux venus profiter de leurs héros d’enfance et qui se retrouvent laissés sur le pas de la porte. Il y aura bien quelques références pour rappeler qu’on se souvient d’eux, mais on leur fera bien comprendre qu’ils ne sont pas le cœur de cible.

©2023 Paramount Pictures.TEENAGE MUTANT NINJA TURTLES is a trademark of Viacom International Inc.

En parlant des références, il s’agit étrangement du plus gros point noir de ce long-métrage. Ce Teenage Years n’ayant rien de nouveau à dire (même d’une scène d’exposition à l’autre), il va remplir le vide par un nombre incroyablement élevé de rappel à la pop culture. Il n’y a presque pas un dialogue qui se déroulera sans qu’un personnage ne cite un film (quand il ne le montre pas directement), un jeu vidéo, un manga, une célébrité, un monstre emblématique… L’humour méta est génial lorsqu’il est dosé. Ici, le doseur a explosé au bout de dix minutes, rendant la suite lourde et épuisante.

©2023 Paramount Pictures.TEENAGE MUTANT NINJA TURTLES is a trademark of Viacom International Inc.

Sur le fil du rasoir

Pourtant, qu’est-ce qu’on a envie de les aimer ces Tortues Ninja ! Déjà parce que malgré un surplus de personnages les éclipsant parfois beaucoup trop pour un métrage qui leur est consacré (surtout sur le dernier tiers), nos quatre frangins sont très bien caractérisés avec une identité, une personnalité propre. Leur lien familial reste au cœur du récit avec le bon équilibre pour qu’aucun des quatre ne prenne le pas sur ses frères. On sent tout l’amour et la compréhension des auteurs pour la fratrie, élément primordial lorsqu’on réalise un Ninja Turtles.

©2023 Paramount Pictures.TEENAGE MUTANT NINJA TURTLES is a trademark of Viacom International Inc.

Ensuite, il faut saluer la qualité de l’animation avec un aspect croquis bien plus poussé que sur l’exemple Spider-verse. On voit les coups de crayon sur chaque plan tout en ne perdant ni en fluidité ni en énergie. En termes de mise en scène, le métrage est d’une grande générosité, multipliant les idées avec évidemment quelques déchets au passage (certains combats illisibles). Visuellement,  Ninja Turtles : Teenage Years est superbe, rythmé et mixte parfaitement l’aspect sombre des comics avec un style cartoonesque plus enfantin.

©2023 Paramount Pictures.TEENAGE MUTANT NINJA TURTLES is a trademark of Viacom International Inc.

Foncièrement, il est donc difficile de bouder totalement son plaisir devant Ninja Turtles : Teenage Years qui assume un parti-pris singulier avec autant de qualités que de défauts. Un choix qui surprendra, déroutera, plaira ou dégoûtera, mais qui aura toujours le mérite d’exister. Comme la pizza hawaïenne.

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Notre avis

Ninja Turtles : Teenage Years ne fera pas l'unanimité et compense son écriture simpliste et son amas de références cache-misère par un amour sincère pour les Tortues et une animation qui plaira à tout amoureux de bandes dessinées. Une œuvre unique, imparfaite, discutable et enthousiasmante alors comme on dit... go ninja go ninja go.

L'avis du Journal du Geek :

Note : 6 / 10
7 commentaires
  1. rien que le style de l’animation donne envi de le regarder par contre le look de geek maigrichon donné à Donatello 😮‍💨

  2. Vu avec mes fils de 8 et 10 ans, qui ont bien aimé!

    Moi je suis de la génération 80-90, où les 4 tortues avaient le même gabarit, et Donatello mon préféré.
    J’ai aussi un peu de mal avec son allure de geek maigrichon ( et encore, la voix VF passe, en VO, il a vraiment un voix de bébé…)

    C’est pas inintéressant de leur donner des gabarits et des caractères différents, ça permet plus de richesse.
    Je ne sais pas du tout cette évolution vient des comics au départ ou pas.

  3. @moi pas vraiment, d’origine dans les comics elle était bien métisse, elle a changé de couleur sous les pressions des diffuseurs de l’époque.
    Par contre on m’explique pourquoi la nan canon devient un boudin informe?
    Et Donatello, un scientifique donc forcement maigrichon et binoclard??? ben elle est belle l’inclusivité tant voulu par le wokisme…

  4. @didier: Ah ouais t’as raison merci pour l’info c’est vrai qu’à l’origine on dirait qu’elle sort du clip Bad de Jackson 😀

  5. c est marrant tous ceux qui parlent de wokisme, terme non exactement defini par exxellence pour y mettre n importe quoi..
    en quoi ca vous gêne que certains essayent de rendre les films semblable a la réalité ???

    Ensuite le fait qu un geek soit fin et a lunette est un poncif de la nuit des temps (soit comme ca soit gras a pizza) donc rien a voir avec un “eveil” (woke) qui est récent

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