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[Rencontre] Urban Link : Le comics d’un genre nouveau

Cette semaine, on a rencontré Sarah Chantepie, éditrice du label Urban Link d’Urban Comics. L’occasion de parler des personnages féminins et de leur place dans l’univers DC Comics, mais surtout de faire le point sur les sorties de l’année 2021.

Crédits Urban Link

Lancé l’année dernière, le label Urban Link vient compléter le catalogue déjà bien garni d’Urban Comics, en proposant une nouvelle approche du genre, pensée pour les jeunes adultes et les nouveaux lecteurs. L’occasion de (re)découvrir des personnages sous un nouvel angle, tout en proposant une porte d’entrée plus accessible au sein de l’univers DC. “C’est une idée qu’on avait depuis déjà un moment, mais qu’on ne savait pas comment concrétiser”, nous explique Sarah Chantepie, l’éditrice du label. “Le catalogue Urban Comics peut être très technique, voire effrayant pour les nouveaux lecteurs qui voudraient lire des comics. Avec plus de 80 ans d’histoire chez DC, on peut vite se perdre, sans savoir par quoi commencer”.

Découvrir les personnages DC autrement

À mi-chemin entre la collection classique et le label Kids, la collection propose des récits complets, aux airs de romans graphiques young adult. Qu’il s’agisse de Raven, Catwoman, Black Canary ou Harley Quinn, cette Urban Link est l’occasion de découvrir des personnages de l’écurie DC loin de leur carcan de super-héroïnes. “On voulait aborder des thématiques importantes, avec des sujets de société, des questionnements qui peuvent surgir à l’entrée à l’âge adulte. On voulait aussi mettre à l’honneur des personnages féminins méconnus ou trop peu exploités”, explique Sarah Chantepie.

Mettre à l’honneur les femmes dans un domaine qui s’est bien souvent contenté de faire des personnages féminins des alter ego sexy de leur référence masculine. Une idée ambitieuse, mais dans la lignée du virage opéré par DC Comics ces dernières années, rappelle l’éditrice : “Il n’y a pas de volonté de scinder les genres. Par le passé beaucoup de héros masculins ont été mis en valeur par rapport à des personnages féminins, mais aujourd’hui on fait en sorte que ce ne soit plus le cas. C’était simplement important que les héroïnes aient leur place au premier plan du récit. Parce qu’elles ont leur propre personnalité, et leurs propres problématiques. On essaie d’atteindre un équilibre, pour que tout le monde ait sa place dans l’univers DC”.

Dans la veine d’Harley Quinn, qui comptabilise à son actif plusieurs séries de comics, mais aussi un film (Birds of Prey) et une série animée, le label met ainsi à l’honneur plusieurs autres héroïnes de l’écurie DC Comics. Après Raven, Black Canary, et Catwoman, les lecteurs ont pu découvrir en juillet dernier deux nouveaux récits, centrés sur Wonder Woman et Supergirl. D’autres graphic novels centrés sur les personnages bien moins connus de Nora Fries (Mme Freeze), Selina Kyle (Catwoman) et Cassandra Cain (Batgirl) sortiront quant à eux le 21 mai prochain.

Faire rimer comics avec ouverture d’esprit

Avec son nouveau format et son prix unique (14,50€), le label Urban Link innove, et se rapproche d’un lectorat souvent délaissé par le marché du comics : la catégorie young adulte (12-30 ans). “On s’est rendu compte que le young adult fonctionnait très bien sur les romans, mais qu’il n’y avait pas d’équivalent dans le domaine de la bande dessinée. Ça a d’ailleurs été l’une des bases de notre réflexion”, confie Sarah Chantepie. “Les comics doivent évidemment rester un divertissement, mais si ça peut permettre à nos lecteurs d’aborder certains sujets, d’échanger avec leurs proches, c’est un vrai plus”.

Loin des clichés du super-héros en cape et de son sidekick féminin en culotte échancrée, Urban Link s’impose avec justesse sur des sujets que l’on attendait pas forcément. “On voit bien l’évolution du discours général dans les comics”, explique l’éditrice. “Beaucoup de sujets sont abordés, les choses changent, et ça fait du bien d’en parler, de voir que les jeunes générations intègrent certaines thématiques dans leur quotidien. L’exemple le plus frappant c’est avec les personnages d’Harley Quinn et de Poison Ivy, avec leur discours sur l’homosexualité et l’écologie. Pour moi, les super-héros ne sont pas incompatibles avec le féminisme, bien au contraire. Les personnages sont là pour transmettre des messages et des valeurs, et ils sont même l’un des meilleurs outils pour le faire”.

Propulsé par la popularité de DC Comics, Urban Link ambitionne pourtant de dépasser les frontières de Metropolis et Gotham, pour s’imposer sur le secteur des récits indépendants. L’année dernière, le label a lancé les séries Middlewest (récompensé au dernier festival d’Angoulême), Giants, Something is killing the children et Shades of Magic. “Notre but, c’est de varier les genres et les récits, en proposant des titres qui parlent à tout le monde” conclut Sarah Chantepie. L’occasion de découvrir quelques pépites indés comme on les aime, tout en conservant le ton engagé et bienveillant du label.

Les parutions à ne pas manquer chez Urban Link :

  • Harley Quinn : Breaking Glass
  • Catwoman : Under the Moon
  • Teen Titans Raven
  • Wonder Woman : Legendary
  • Supergirl : Being Super
  • Batman : Nightwalker
  • Middlewest (2 tomes sortis)
  • Shades of Magic
  • Giants
  • Something is Killing the Children (2 tomes sortis)

À paraître le 21 mai 2021 :

  • Victor and Nora : A Gotham love story
  • Gotham High
  • Shadow of the Batgirl

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