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Amazon Devices & Services en eaux troubles ?

Alors que la division Amazon Devices & Services n’est pas au mieux, Dave Limp, à la tête de la division depuis plus de 13 ans quitte ses fonctions prochainement.

C’est effectivement la question que l’on peut se poser quand on a appris la semaine dernière que Dave Limp, Senior Vice President d’Amazon Devices & Services, allait quitter son poste dans les semaines à venir. L’annonce est d’autant plus brutale qu’on avait rencontré Dave Limp en mai dernier dans les locaux d’Amazon à Seattle et que la division était resté très discrète sur les nouveautés à venir.

On n’oublie pas non plus l’annonce de l’évènement Amazon Devices & Services qui aura lieu en septembre, ce qui nous fait nous poser la question de l’avenir de la division même. Pourquoi annoncer dès maintenant le retrait de Dave Limp dans les semaines à venir ? Pourquoi ne pas attendre la fin de l’évènement ? On savait déjà que la division n’était pas celle qui rapportait le plus d’argent et que le développement d’Alexa coutait énormément à Amazon. Le tout mis bout à bout ne nous rassure pas.

Dave Limp
@ Dave Limp – Linkedin

L’évènement Amazon Hardware de la rentrée

Comme chaque année, Amazon va tenir à la fin du mois de septembre 2023 son évènement annuel afin de présenter toutes ses nouveautés à venir sauf que cette année, on ne s’attend pas forcément à une grosse révolution. Chose surprenante, l’annonce de cette évènement a eu lieu dès le mois de juillet alors qu’habituellement, Amazon attendait la rentrée pour en parler. Si on ne comprenait pas pourquoi Amazon s’était empressé de faire son annonce si tôt, on s’attend, dans tous les cas, plus à des mises à jour de produits qu’à l’annonce de réelles nouveautés. C’est d’ailleurs ce qu’on avait eu l’année dernières dans les gammes Fire, Echo et Alexa TV. Seule la gamme Kindle avait accueilli un nouveau produit avec le Kindle Scribe (voir notre test ICI).

Amazon Ecosysteme
© JournalduGeek.com

Cette année, on s’attend forcément aux mêmes types de mises à jour, quelque soit la gamme de produits concernés. La seule nouveauté devrait être sans doute une nouvelle génération de Kindle Oasis, à notre avis parce que c’est le produit le plus vieux de la gamme.  que cela soit des produits Fire ou Kindle. Amazon Devices & Services proposera sans doute de nouvelles TV équipées d’Alexa mais on l’a appris entre temps de plusieurs sources différentes, cela ne concernera encore une fois que les Etats-Unis. Si on attend un mot officiel de la part d’Amazon, on pense que les TV Alexa ne verront malheureusement jamais le jour en France.

Du coup, l’évènement de cette rentrée devrait beaucoup plus s’orienter sur les mises à jours logiciels. Typiquement, on peut prendre l’exemple de la Kindle Scribe qui s’est vraiment améliorée avec le temps avec trois mises à jours successives apportant de nouvelles fonctions vitales et corrigeant le tir du lancement. On sera fixé le 20 septembre prochain lors de l’évènement Amazon au HQ2 en Virginie aux Etats-Unis qui vient d’ouvrir.

Alexa, ce département qui consomme

Ce n’est un secret pour personne et depuis 2022, les grandes compagnies tech essaient par tous les moyens d’économiser et forcément, depuis quelques temps, le département Alexa est celui qui est pointé du doigt. En effet et à ce jour, si Alexa reste toujours populaire auprès du grand public, c’est aussi parce que le grand public se contente de peu et des fonctions de base comme la gestion du contenu multimédia à la maison ou encore la gestion de la maison connectée. Alors que la base d’utilisateurs continue de grossir, développer de nouvelles fonctions coute très cher, surtout que souvent, les nouvelles fonctions ne seront utilisées que par une infime partie des utilisateurs finaux.

Il y avait eu des bruits de couloir comme quoi Amazon était en train de transférer des compétences vers des départements plus porteurs, et ce, même si Amazon a toujours voulu se montrer positif en parlant plus d’optimisation que d’économies. Les licenciements de l’année dernière n’étaient finalement que le début et il est fort probable que le développement d’Alexa soit plus que perturbé dans les mois à venir, surtout avec les rumeurs depuis la fin de l’année dernière qui faisait état d’une perte de près de 10 milliards de dollars pour 2022.

Amazon Ecosysteme
© JournalduGeek.com

En mai dernier, alors qu’on était sur place à Seattle, la seule chose qu’on nous a présenté autour d’Alexa était que le service travaillait bien évidemment sur l’Intelligence Artificielle et plus particulièrement celle qui est sur toutes les bouches actuellement, l’IA générative. Mais comme on pouvait s’en douter, il n’y a pas eu de nouveautés présentées autour d’Alexa. La seule nouveauté était liée à une fonction d’Alexa au sein des produits Fire. D’ailleurs, pour les produits Fire, pas de nouveautés non plus et pour la partie concernant Alexa, alors qu’on était chez Amazon, on a juste eu droit à une démonstration de la génération par IA d’un fond d’écran pour un appareil compatible Fire… Oui, on parle bien d’une fonction de fond d’écran pour Fire et ses produits compatibles, le tout commandé par Alexa !

Alors, on rassure tout le monde, cela ne veut pas dire que qu’Alexa ne va pas accueillir de nouveautés ou autres mais que pour l’instant, tout est au ralenti, voire en stand by. De même, Alexa ne va pas disparaître bien évidemment mais comme Amazon risque de réduire drastiquement les équipes autour d’Alexa, cela impactera bien le développement de nouvelles fonctions.

Fire, Echo et Kindle alors ?

Si Alexa est bel et bien la vache à lait du département Amazon Devices & Services, on se sent un peu mieux du côté des produits d’Amazon tout simplement parce qu’ils ne demandent pas autant d’investissement. Pour être honnête, les produits Fire, Echo et Kindle, d’un point de vue purement matériel, ne représentent en rien des innovations sur le marché. Les produits Fire sont connus essentiellement pour leur rapport qualité/prix et les produits Echo sont liés à Alexa. Seul les produits Kindle s’en sortent vraiment parce que la vente de livres dématérialisés est toujours aussi forte !

Tout cela rejoint ainsi la stratégie depuis le début d’Amazon Devices & Services qui était de se faire l’argent quand l’utilisateur final utilisait le produit et non quand il achetait le produit. La différence est subtile mais elle montre comment Amazon en est arrivé là avec son département Devices & Services.

Astro le petit robot

C’était la petite surprise il y a deux ans et en 2023, on ne sait toujours pas ce qu’Amazon a vraiment prévu pour son petit robot. Des échos faisaient déjà état qu’Amazon n’avait pas de vision claire et précise sur le futur d’Astro et c’est dommage dans la mesure où le produit est disponible outre-Atlantique à 1000 dollars tout de même. Et sachant qu’Astro dépend grandement d’Alexa, c’est un peu le serpent qui se mord la queue, puisque sans vision claire et précise, Alexa ne sait pas non plus comment avancer avec certains produits.

Lors de notre virée dans les locaux d’Amazon à Seattle, on a eu la chance de voir Astro et s’il est bien évidemment toujours aussi mignon, ça n’est finalement qu’un produit Alexa sur roues. Mais pire, entre la présentation qu’on a eu en mai dernier et la présentation lors de son annonce, il n’y a quasiment pas eu de nouvelles fonctions. C’est sans doute moins buggé dans l’absolu mais en dehors de correctifs, on n’a pas eu de nouvelles fonctions à nous mettre sous la dent. Il n’est pour l’instant toujours disponible qu’aux Etats-Unis aux alentours de 1500 dollars et vu le peu de développement et les difficultés autour d’Alexa, on ne pense pas le voir un jour en France.

Si le côté mignon est toujours présent et qu’on aime bien ses petites fonctions comme nous apporter des boissons ou encore faire de la vidéo-surveillance active grâce à ses roues, Astro se résume pour l’instant à un Echo Show 10 sur roues et du coup, ça fait cher le gadget.

Le Projet Kuiper, une obligation

Quand on sait que tout ne va pas si bien chez Amazon et plus particulièrement sa division Devices & Services, la firme américaine pourrait tout simplement tirer un trait sur ses projets les plus couteux, non ? On pense notamment au Projet Kuiper, dévoilé en mars dernier. Si les projets comme Fire, Kindle ou encore Echo ne demandent pas trop de ressources, construire un concurrent direct de StarLink de SpaceX, c’est une autre histoire.

Alors pour ceux qui n’ont pas tout suivi, c’est en mars dernier qu’Amazon a annoncé le Projet Kuiper, un fournisseur d’accès à internet par satellites et qui vient donc concurrencer directement celui de SpaceX, StarLink. Quand on parle de concurrence, on va un petit peu vite en besognes. En effet, lors de notre passage à Seattle, on nous a bien précisé que le Projet Kuiper était loin d’être un concurrent direct de StarLink dans la mesure où la solution d’Amazon ne priorisait pas les mêmes cibles. Si le grand n’est pas oublié, ce n’est pas la grand priorité en dehors des zones non desservies correctement d’internet. Clairement, le Projet Kuiper ne s’adresse pasaux zones super denses comme les mégalopoles ou les villes qui ont déjà un accès décent à internet.

Amazon Project Kuiper
© JournalduGeek.com

Le Projet Kuiper est quelque peu plus altruiste, du moins sur le papier, puisqu’il s’adresse vraiment aux zones dépourvus d’un accès haut-débit à internet. On ne doute pas qu’une fois le réseau installé, rien n’empêchera Amazon d’aller concurrencer non seulement StarLink mais aussi les opérateurs continentaux, mais c’est encore loin pour Amazon. D’un point de vue technique et commercial, l’offre de base devrait proposer une vitesse de 100 Mbps alors que l’offre la plus onéreuse proposer une vitesse de 1 Gbps. Amazon est resté très évasif sur les prix. En effet, si on sait déjà qu’Amazon vise un prix autour des 400$ et 500$ pour les récepteurs, Amazon n’a pas du tout communiqué encore sur le prix de ses abonnements. Selon Amazon, les prix varieront en fonction des régions et des pays.

Pour ceux que cela intéresse, le Projet Kuiper utilisera le réseau de satellites LEO (Low Earth Orbit) d’Amazon. On parle au futur parce que les satellites ne sont pas encore en orbite et les premiers devraient prendre leur envol au printemps 2024 prochain. A noter qu’il faudra pas moins de 3236 satellites pour couvrir intégralement la Terre. On a le temps.

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