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Prise en main du vélo Lemmo One Ebike : le futur du vélotaf abordable et léger ?

Lemmo est un nouvel acteur dans l’univers du vélo urbain branché pas trop cher et connecté. La promesse est immense : prendre la place tant convoitée des commuters abordables pour vélotafeurs geeks.

Avec Vanmoof sauvé de justesse par une filiale de McLaren et Cowboy qui explose le plafond des 3k€ avec ses nouveaux modèles, les vélos connectés, au style urbain et sous les 2000 euros sont aussi rares que de la neige en France un mois d’octobre. C’est donc logiquement qu’un constructeur tente le coup. Son nom est Lemmo, le modèle est le One E+Bike (mais on garde One) et il propose une flopée de bonnes idées récupérées de la concurrence, qui manquent de qualité d’exécution pour certaines. Nous l’avons pris en main et voici ce que nous avons pensé de ces premiers tours de roues.

Un vélo, deux cadres, 16 possibilités

Le Lemmo One est disponible en deux variantes : un cadre haut fermé et un cadre bas semi-ouvert. Ce cadre ouvert n’est disponible qu’en taille S qui s’adapte à des personnes mesurant entre 165cm et 185 cm d’après le site. Après notre essai, pour un cycliste de 1,80m, le cadre S est trop petit et un L convient beaucoup mieux, car la selle est alors trop haute et l’appui sur les bras trop important.

Le moteur est situé dans le moyeu de la roue arrière. Deux transmissions sont disponibles : une par chaine (Shimano Deore) à 10 vitesses (11-42) monoplateau et une autre version à courroie. Aussi étrange que cela puisse paraître, il est possible d’acheter le vélo à assistance électrique sans son pack batterie. Lors de l’essai, une personne de chez Lemmo nous a avoué qu’à ce jour, aucun vélo n’avait été vendu de la sorte. Une autre batterie, bien plus petite, assure l’éclairage, le Klaxon et alimente de GPS et la connexion. Elle est logée dans le phare avant amovible.

Donc cela donne deux géométries de cadre, trois tailles disponibles, deux coloris (beige ou gris), offrant deux types de transmissions différentes. Puis pour chaque variante, la possibilité d’acheter le vélo avec le pack d’assistance ou non.

Vanmoof es-tu là ?

Il est impossible de ne pas voir des gênes de l’ancien constructeur hollandais Vanmoof dans ce Lemmo. On commence par le cintre, épuré, qui propose un bouton sur chaque poignée. L’un sert à faire défiler l’assistance, l’autre à allumer les éclairages et activer le klaxon.

On continue par un système de blocage automatique de la roue arrière lors du verrouillage du vélo. Le verrouillage parlons-en : il faut au choix utiliser les boutons du guidon (en appuyant sur les deux en même temps) ou, en cas de configuration via smartphone, d’utiliser son téléphone. Lorsqu’on bouge le vélo en mode verrouillé, une alarme se déclenche et elle ressemble beaucoup à celle des VAE hollandais.

Le design est également très proche de ce que proposait Vanmoof. Le cadre fermé et assez haut oblige à pencher le vélo et se prendre pour JCVD, le cintre droit est épuré, les finitions sont impeccables et les coloris bien choisis. On est dans le style très classique du vélo urbain pour cadre dynamique, mais un classique bien réalisé. L’attrait pour le design dépend de chacun. De notre côté, nous avons beaucoup aimé.

Trop et pas assez connecté

Les vélos connectés sont typiquement le genre d’engins qui créent un clivage chez les utilisateurs. Si vous êtes fan des modèles Tech, sachez que le Lemmo One bénéficie d’une application. Nous n’avons pas pu l’essayer pour le moment, mais elle reprend ce qu’on retrouve chez Bosch ou encore Cowboy : un suivi des activités, le niveau de charge, un suivi GPS, un traçage du vélo en temps réel et un service client en ligne en cas de problème. Comme mentionné plus haut, le smartphone sert de clé pour le vélo. Notez que tant que le Lemmo One n’est pas associé à un smartphone, ce déverrouillage se fait en restant appuyé sur les 2 boutons du vélo quelques secondes et il est donc impossible de le verrouiller.

Côté technologie, le Lemmo One embarque deux batteries. L’une est logée dans le pack électronique amovible dont on reparle juste après. L’autre est intégrée dans le phare avantet alimente le petit écran monochrome, les feux et le Klaxon. Le vélo embarque également un traceur. Le suivi se fait avec l’application. Mais pour que le verrouillage et l’alarme s’activent, le pack batterie doit être fixé au vélo. La bonne nouvelle, c’est que ce système de traçage et d’application est gratuit à vie, pour le moment. Car ne nous voilons pas la face, avec un tel vélo vendu à 2000 euros, il est fort probable de voir ce service devenir payant, sous la forme d’un abonnement. Mais visiblement ce n’est pas à l’ordre du jour.

Visuels extraits du site officiel Lemmo.

Revenons à l’écran monochrome un instant : il est situé sur le tube supérieur comme Vanmoof (encore). Il est cependant plus lisible puisqu’il s’agit d’un écran à l’affichage monochrome positif. Point de vitesse devant les yeux, ce qui dérangera déjà moins que dans une auto.

On regrette d’ailleurs qu’aucun support de smartphone ne soit fourni de série, avec un système de charge à induction. On serait presque dans une version vélo des Tesla, presque.

Un pack batterie nommé Smartpak, amovible et stylé !

Ce pack batterie, parlons-en. Le travail effectué dessus est remarquable. Il est joli, bien intégré au vélo. Il contient l’ensemble de l’électronique nécessaire et forcément la batterie. Cela donne un triangle de 3kg. Le branchement au vélo se fait via un rail et une fixation avec verrouillage de sécurité. Il n’y a alors qu’un câble intégré au cadre qui relie ce pack au moteur de 250W logé dans le moyeu de la roue arrière. Le revêtement en tissu et la lanière intégrée sont en accord avec la philosophie de la marque de ne pas proposer simplement une batterie de vélo, mais une sorte de puissante powerbank de 530Wh en l’occurrence ici et de 65W de puissance et doté de deux sorties (USB-A et USB-C). Lemmo annonce 3,5 heures de temps de charge. Mais nous n’avons évidemment pas pu tester cela en si peu de temps.

Notez que ce pack est vendu seul moyennant 900 euros. Lemmo s’est assuré d’avoir suffisamment de stock.

Rouler avec un vélo de 14 kg ou de 17kg

Bon, parlons de poids, voulez-vous ? Quand on dit léger, c’est en référence aux poids habituels des VAE qui tournent autour de 25 kg. Mais en réalité, le vélo pèse 14kg sans le pack batterie de 3kg. Soit 17kg, le compte est bon. Cela reste en dessous de la moyenne. Mais le poids ne fait pas tout. La géométrie du cadre confère une posture plutôt dynamique. Le cintre droit se termine par des poignées ergonomiques. Les commandes de freins hydrauliques à deux doigts répondent… au doigt et à l’œil.

Le vélo est donc amusant à rouler, agréable, un poil sportif. Les deux types de transmission offrent cependant deux approches différentes. La courroie fonctionne en mode automatique à la manière d’un single speed. Elle est calibrée sur les 5 niveaux d’assistance. Idéale pour du velotaf, elle est limitée en dehors.

La courroie facilite l’entretien, est résistante et ne salit pas les pantalons.

La transmission par chaine est pour sa part nettement plus intéressante si vous cherchez à faire du vélo en plus de vous déplacer. Il y a bien 5 niveau d’assistance, mais les gâchettes permettant le passage de vitesses procurent une sensation plus agréable. Il est également possible de pousser le vélo autour des 35 km/h (l’assistance elle, se coupe à 25 km/h). Au-delà, on pédale dans le vide. Notez qu’il n’y a pas de capteur de couple. Le capteur de rotation n’est pas le système qui délivre le pédalage le plus naturel et on sent on léger décalage entre le coup de pédale et l’arrivée de la puissance. Mais pour le coup (sans mauvais jeu de mots), ce n’est pas autant un problème sur ce type de vélo à poids contenu. Car en cas de grosse impulsion sur la pédale, même si la puissance n’est pas prise en compte, la légèreté du vélo permet d’avoir un répondant en raccord avec l’effort fourni.

Le freinage est très bon, très progressif. Un détail qui a son importance si on souhaite, disons, ne pas s’arrêter de vivre. Ils offrent une belle progressivité.

Une vraie version sans assistance

La grosse particularité du Lemmo One vient de son mode musculaire. Il ne s’agit pas d’un discours pseudo marketing et pour cause. Non seulement le pack batterie peut se retirer, mais en plus, un switch manuel situé au niveau du dérailleur permet de totalement débrayer le moteur et donc libérer la roue de toute contrainte, excepté le poids dudit moteur. Le résultat est bluffant. D’un côté le système à courroie donne l’impression de rouler en single speed. De l’autre, la transmission monoplateau Deore permet au vélo de procurer une véritable sensation de pédalage.

Les applications sont nombreuses : primo le sport sur le chemin du retour après une journée de travail, secondo le loisir avec la possibilité de faire du vélo pour le plaisir sans avoir à s’acheter un autre modèle.

Date et disponibilité

Les différentes versions sont toutes disponibles immédiatement. Comptez 1990 euros pour la version avec pack batterie à chaîne et 2190 euros pour la version à courroie. Les achats se font en ligne sur le site officiel et le vélo est livré chez vous. Les couleurs sont au même prix. Notez qu’il est possible de louer le batterie pack, mais uniquement à Berlin pour le moment.

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Notre avis

Il est encore tôt pour se faire un avis définitif, néanmoins, Lemmo arrive avec des arguments solides et une proposition cohérente dans un marché où de nombreux modèles sont devenus hors budget. Le plaisir est là, les sensations le sont également. Le design est réussi, le système de batterie pack est astucieux et l'aspect connecté plaira aux geeks. Le VAE puise dans les bonnes idées des concurrents et rejoint les modèles équipés en Fazua dans ce concept de vélo + VAE. Le rapport qualité-prix-fun est très bon.

La force a vraiment été de proposer un vélo agréable, léger et dont le prix est bien positionné où la batterie est optionnelle. La partie motorisation prend alors moins d'importance et apparaît comme un plus, lorsque sur la plupart des autres VAE, cette motorisation est l'élément central.

On restera dubitatif sur le service de traçage gratuit à vie et nous sommes curieux de voir ce que donne l'assistance sur nos différents parcours d'essai, dont celui avec une forte pente qui met à mal toutes les motorisations. Mais ce premier contact est clairement positif et ça fait du bien.

Les plus

  • Poids contenu
  • Design réussi
  • Pack batterie pratique et bien pensé
  • Traceur intégré et géolocalisation via application
  • Un VAE qui peut vraiment s'utiliser comme un vélo

Les moins

  • Pas de capteur de couple
  • La transmission par courroie sans intérêt en mode vélo sans assistance
  • Le cadre semi-ouvert n'est pas disponible pour toutes les tailles
  • À voir dans le temps le suivi de l'application et la gratuité du traçage
2 commentaires
  1. bonjour,
    je viens d’acquérir un vélo Lemmo et il n’y avait pas de carte QR code pour la mise en service et celui ne peut donc fonctionner. que puis-je faire ?
    cordialement,
    jérôme

  2. Bonjour
    J’ai commander et payé Lemmo le 23/03 depuis pas de nouvelles pas de réponses de Lemmo a part un accusé de réception , ça devient inquiétant
    quelqu’un a t’il eu une expérience du même type ?

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