Test du Roborock H7, un original aspirateur balai avec ou sans sac

Le Roborock H7 est un aspirateur multifonction, qui permet donc de nettoyer les sols, peut aussi être « retourné » pour aspirer en hauteur et assure également le nettoyage de surfaces à mi-hauteur en détachant son tube d’aspiration.

Le nécessaire pour nettoyer toutes les surfaces, sans plus

En matière d’accessoires, Roborock ne fait pas de zèle. Le fabricant livre en effet le tube d’aspiration, une brosse multifonction pour les sols (qui aspire sur les sols durs ainsi que sur les tapis et moquettes), une mini turbo-brosse utile pour les matelas, coussins et canapés (notamment pour déloger les poils d’animaux) ainsi que deux accessoires pour le mobilier : un suceur allongé et une brossette plate. Chez de nombreux concurrents, ces deux accessoires sont souvent des modèles deux-en-un (brossette et suceur), ce qui n’est pas le cas ici. Ce qui signifie que même si on a l’essentiel pour nettoyer les sols, du mobilier ou même un véhicule, on doit se passer de brossette allongée et de suceur plat.

Enfin, l’ensemble est complété par la base de chargement, le chargeur, une rallonge sous la forme d’un tuyau flexible (utile pour nettoyer l’intérieur d’une voiture par exemple ou le fond des armoires), deux sacs à poussière et le support servant à accueillir un sac. Quant au mode d’emploi fourni, il est bien traduit dans différentes langues dont le français, mais le guide de démarrage rapide fait pour sa part l’impasse sur la langue de Molière ; il faudra se contenter de l’anglais.

Mais des accessoires magnétiques malins

Bon point en revanche pour la station d’accueil et de chargement murale dont les deux côtés sur recouverts d’une plaque métallique, qui peut accueillir très facilement les accessoires, qui sont magnétiques (Roborock nomme ce système MagBase). L’idée (que nous croisons pour la première fois) est assez originale et franchement bonne. De cette manière, les accessoires sont toujours à disposition, faciles d’accès et peuvent même être conservés ailleurs, pourquoi pas sur le côté du réfrigérateur… En tous les cas, c’est une bonne manière de ne pas les égarer au fond d’un placard ou d’un tiroir.

L’affaire est-elle dans le sac ?

L’autre originalité du Roborock H7 réside dans la possibilité de l’utiliser de manière classique, donc sans sac, ou bien avec un sac à poussière. Une possibilité rare dans le domaine des aspirateurs balais, qui peut notamment séduire les personnes allergiques. D’autant qu’avec le sac, on gagne un peu en capacité, celle-ci passant de 500 ml à 560 ml. Cette contenance assez standard pour un aspirateur balai nécessite de vidanger régulièrement le collecteur, surtout pour les possesseurs d’animaux domestiques, les poils ayant tendance à le bourrer rapidement. D’ailleurs, deux félins partageant notre logement, nous l’avons constaté sans attendre. En outre, avant même que le collecteur soit plein, on peine à le vider, du fait de la forme de l’extrémité du bloc de filtration (qui descend bas, jusqu’à la trappe de vidange). Les poils d’animaux s’agglutinent autour du bloc de filtration et peinent à tomber dans la poubelle sans qu’on y mette les mains. Le sac évite ce phénomène.

En contrepartie, on perd un peu de puissance d’aspiration. Cela s’avère assez évident quand le H7 équipé de son sac peine à ramasser le contenu du collecteur que nous avions renversé au sol. Même sans accessoire (avec le seul tube d’aspiration) et en mode boost, il faut insister, en particulier pour aspirer les grains de litière de nos chats.

Autre source d’étonnement : le mode d’emploi traduit en français est très complet concernant l’utilisation et l’entretien mais n’évoque nulle part l’installation du sac. Pour cela, il faut se référer au guide de démarrage rapide entièrement en anglais, ce qui ne conviendra pas à tous les utilisateurs malgré les illustrations. D’autant que l’opération nécessite tout de même quelques manipulations, puisqu’il faut au préalable retirer le bloc de filtration pour mettre en place le sac, ce qui n’est pas forcément d’une évidence criante pour tout le monde. Au passage, notez qu’il faudra aussi trouver une place dans un placard car le bloc de filtration, lui, n’est pas magnétique et ne s’accroche donc pas à la base.

Finalement, si l’idée du sac est bonne, nous restons un peu sur notre faim, que nous utilisions le H7 avec sac ou sans sac, même si les raisons de notre réserve sont différentes. Par ailleurs, les sacs de rechange ne sont pas évidents à se procurer – pour l’instant, ils sont seulement disponibles sur les sites AliExpress et Geekbuying ; sur ce dernier, comptez environ 40 euros pour 12 sacs, conditionnés au minimum par huit.

À l’usage, si Roborock assure avoir optimisé son H7 à différents niveaux pour réduire son niveau sonore, il émet un son aigu qui peut fatiguer à la longue. De plus, sur certains sols durs (comme le parquet, plus que sur le carrelage d’ailleurs), la rotation de la brosse sur le sol est audible et fait grimper un peu le bruit engendré par la session de ménage.

Des performances inégales selon les déchets et les surfaces

Roborock promet que le H7 est plus puissant que son prédécesseur (160 airwatts contre 150 pour le H6). À titre de comparaison, le dernier modèle de Dyson, le V15 (que nous venons de tester) affiche 240 airwatts au compteur. Une différence qui se ressent à l’usage, même si le H7 ne démérite pas. Sa brosse multifonction, équipée de poils en fibre de carbone (anti statiques) notamment pour un nettoyage approfondi des tapis, permet d’aspirer sans problème de la poussière ou des poils d’animaux sur des sols durs. Nul besoin de pousser l’aspirateur en mode boost, la puissance médiane suffisant pour cela. En revanche, le H7 peine à aspirer des déchets plus épais comme la litière d’animaux (cela pourrait aussi être un peu de terre tombée d’une plante, des petits cailloux du jardin…). C’est particulièrement vrai sur les sols durs, où pour tout aspirer il faut passer et repasser plusieurs fois, ce qui est fastidieux. Cela n’est pas seulement lié à la puissance d’aspiration, mais surtout à la conception de la brosse principale.

Sur les moquettes et tapis, le H7 s’en sort mieux. On sent immédiatement qu’il est plus à son aise. De plus, la reconnaissance automatique des tapis fait son effet : la puissance augmente immédiatement, assurant la meilleure efficacité – même si c’est au prix d’une endurance moindre.

Moins endurant que prévu

Roborock a équipé son H7 d’une nouvelle batterie LiPO (pour lithium-polymère), le fabricant promettant qu’à puissance égale, elle est plus compacte. Il annonce jusqu’à 90 minutes d’autonomie en mode éco. Mais il faut rappeler que selon les accessoires utilisés (motorisés ou non) et le mode, l’autonomie peut copieusement varier. En l’occurrence, en mode éco avec la brosse multifonction pour les sols, nous avons mesuré une autonomie de 61 minutes (elle peut effectivement monter à 90 minutes, mais avec les petits accessoires destinés à l’ameublement). Sachant d’ailleurs que cette puissance n’est pas forcément suffisante selon l’état des sols – rien à voir par exemple avec le mode éco du Dyson V15 Detect qui suffit dans la plupart des cas. Pour une séance de ménage classique, nous aurions tendance à recommander l’utilisation du mode intermédiaire, qui lui offre une autonomie moindre qui passe à un peu moins de 36 minutes (avec la brosse multifonction). Cela est suffisant pour nettoyer de petits logements ou de plus grands espaces selon les habitudes – par exemple si on troque les longues séances de ménage par des sessions plus courtes et plus fréquentes. Mais pour une grande maison, cela risque d’être un peu juste. Le mode boost est à réserver aux utilisations ponctuelles, car il fait chuter l’autonomie à un peu plus d’une dizaine de minutes (nous avons mesuré 11 min 20 s avec la brosse multifonction).

Bon point, la charge de la batterie est aussi rapide que promis, à savoir 2 h 30 pour une charge complète. Si jamais le H7 venait à manquer de souffle, il peut rapidement retrouver suffisamment de jus pour boucler le ménage.

Autre point positif, l’affichage de l’autonomie est assez précis et on sait à quoi s’en tenir. Quand on réveille l’écran, en appuyant sur le bouton qui sert à sélectionner les modes, ces derniers s’affichent ainsi que le pourcentage de batterie restant. Quand on commence à aspirer, c’est le temps restant qui s’affiche, en minutes et secondes.

Ergonomie validée dans son ensemble

L’écran, qui équipe de plus en plus d’aspirateurs balais, permet de communiquer des informations utiles à l’utilisateur, comme l’autonomie. Celui du H7 est un écran OLED simple, mais efficace. Roborock ne joue pas la carte de l’écran couleur avec des animations comme le font Dyson ou Dreame avec son V11 par exemple. Mais cela n’est pas nécessaire puisqu’on a tout ce qu’il faut, l’écran du H7 offrant des indications claires et lisibles. Si on veut être un peu tatillon, peut-être peut-on lui reprocher de ne pas être placé face à l’utilisateur (à l’arrière du bloc moteur) mais sur la face avant. Mais il suffit de baisser un peu le bras pour pencher l’aspirateur afin de lire les informations. En l’occurrence, on y trouve une icône indiquant si l’aspiration est verrouillée, l’autonomie de la batterie (en pourcentage hors utilisation et en durée pendant l’aspiration) et les trois modes, le mode choisi apparaissant sur un fond blanc.

Au passage, justement, on apprécie la possibilité de verrouiller l’aspiration pour qu’elle fonctionne de manière continue, ce qui est pratique quand on a de grandes surfaces à nettoyer. Ce bouton sert aussi à activer la sécurité enfant (par un appui long). D’autant plus pratique que cette touche est placée sur le côté gauche de la poignée, en haut et on l’atteint donc très facilement avec le pouce, même en cours de nettoyage. Idem pour le bouton circulaire de changement de mode, qui lui est positionné sur l’arrière du bloc moteur, face à l’utilisateur.

Parmi les promesses de Roborock, la batterie serait très légère et permettrait au H7 de s’alléger. La partie bloc moteur/collecteur pèse seulement 1,4 kg environ selon notre balance et c’est plutôt appréciable quand on utilise le H7 avec de petits accessoires pour nettoyer un canapé par exemple ou retourné avec son seul tube d’aspiration pour aspirer en hauteur. En revanche, pour le nettoyage des sols, à elle seule, la brosse multifonction pèse plus de 800 g, ce qui fait que le H7 n’est pas particulièrement bien équilibré. Même si le poids total reste tout à fait acceptable (moins de 2,5 kg en configuration nettoyage des sols), pour le déplacer d’une pièce à l’autre, il faut le porter à deux mains (pour soutenir la partie tube d’aspiration/brosse) ou faire rouler la brosse au sol. Pendant une longue séance de ménage, en revanche, avec la brosse posée au sol, il ne pèse pas sur le bras.

Au sujet de cette brosse multifonction, nous avons également un petit regret : elle pourrait être un peu plus souple. En effet, elle est articulée principalement dans un sens (quand on relève et abaisse l’aspirateur). En revanche, dès qu’on penche un peu l’appareil d’un côté ou de l’autre, au-delà d’un certain angle, la brosse se soulève du sol.

Quant à l’emplacement des poussoirs qui servent à ouvrir la trappe du collecteur (à l’intérieur de la poignée) et à détacher le collecteur du bloc moteur (à la base de la batterie), il est un peu déroutant au début. Avant de nous y habituer, nous avons plusieurs fois fait l’erreur et détaché le collecteur en voulant en fait le vider.

Quelques manipulations à prévoir pour l’entretien

Si on choisit d’utiliser le H7 avec sac, une fois qu’on a saisi comment l’installer, il se retire facilement de son support en tirant sur sa languette. Sur le côté du sac, une bande transparente permet de surveiller le niveau de remplissage. Dans ce cas, un seul filtre doit être lavé, le filtre HEPA, facile d’accès à l’arrière du bloc moteur. Si on utilise l’aspirateur sans sac, un second filtre est présent en haut du bloc moteur. Pour y accéder, il faut détacher le collecteur puis le bloc de filtration (il faut forcément y mettre le mains) pour enfin accéder au filtre. Les deux filtres sont lavables à l’eau, ce qui est un bon point. Le collecteur et le bloc de filtration peuvent également être lavés – Roborock recommande de nettoyer l’ensemble au moins une fois par mois. À titre de comparaison, sur les récents modèles de Dyson, un seul filtre nécessite l’attention de l’utilisateur. Toutefois, dans des conditions d’utilisation classiques, les filtres du H7 ne s’encrassent pas particulièrement vite.

Quant aux accessoires, la mini turbo-brosse peut être ouverte pour éliminer facilement cheveux ou poils d’animaux. Sur la brosse multifonction, un tel dispositif n’est pas prévu. Il faut retourner la brosse et en déloger les cheveux ou poils enroulés à l’aide de ciseaux, ce qui se fait sans problème étant donné la largeur de son ouverture. Par ailleurs, les cheveux n’ont pas spécialement tendance à s’y emmêler. Quant aux poils d’animaux, ils restent très peu accrochés sur les filaments en fibre de carbone.

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