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[Test] Ghost Recon Wildlands [PC, PS4, XBO]

Ghost Recon est mort. Vive Ghost Recon. Il faut remonter cinq années en arrière pour trouver la trace du dernier épisode d’une des séries phares estampillées…

Ghost Recon est mort. Vive Ghost Recon. Il faut remonter cinq années en arrière pour trouver la trace du dernier épisode d’une des séries phares estampillées Tom Clancy. Et les faits sont là : Ubisoft veut faire évoluer son jeu, lui offrir la liberté auquel il prétend depuis longtemps mais qui lui a toujours été refusée. Wildlands arrive donc sur nos PS4, Xbox One et PC, et souhaite nous transmettre des sentiments nouveaux. Annoncé comme une expérience unique en coopération, le jeu devait avoir l’intelligence de s’ouvrir à tous, sans la moindre exception. Une réussite ?

Beau comme un camion bolivien

Bienvenue en Bolivie. C’est au sein de ce pays de plus de dix millions d’habitants que vous allez devoir vous familiariser avec ce nouvel opus. Vous incarnez toujours un membre de l’unité d’élite des Ghosts avec pour objectif d’atteindre un certain El Sueño, grand méchant de cet opus. Ce dernier est à la tête d’un des plus grands réseaux de drogue au monde et notamment de cocaïne, les Santa Blanca. Vous devrez alors vous infiltrer au sein de ces cartels pour comprendre mieux la personnalité de ce personnage aussi charismatique qu’effrayant et pouvoir ainsi espérer l’approcher. Votre but ? Détruire et révéler les connexions qui existent entre Santa Blanca et le gouvernement local.

Ne vous inquiétez pas, si l’histoire contée dans cet opus vous semble peu attrayante, vous pourrez aisément passer outre. Il faut être clair d’emblée, Wildlands ne nous offre pas un scénario complexe comme ce pouvait être le cas dans les précédentes productions made in Ubisoft (on pense à Far Cry 3 ou Watch Dogs). El Sueño parait pourtant être un méchant charismatique qui aurait eu le droit d’être un peu plus sur le devant de la scène, mais le jeu ne se focalise finalement que très peu sur son histoire. Dommage, mais finalement, pas dramatique. La force de ce Ghost Recon est ailleurs. Son terrain de jeu, immense, fait de lui un bac à sable en trois dimensions où il y a beaucoup à faire et énormément à découvrir. Tout est présent pour que le joueur se sente à l’aise : une prise en main rapide de son personnage, des objectifs clairs et énoncés de façon précise, un background de qualité. Et puis, cette Bolivie plus vraie que nature.

Le jeu fourmille de détails, les panoramas sont sublimes et les effets de lumière de qualité. Malheureusement, tout est gâché par du clipping et de l’aliasing bien trop présents. Sur cette version PC, qui tournait en 1440p, avec les options en Très élevées (pour une moyenne de 33 images par seconde), la qualité générale était très satisfaisante mais gâchée par des textures parfois étrangement pixelisées. On ne sait pas vraiment ce que donnent les versions consoles, mais le fait est là : le pays que nous parcourons est fidèlement représenté et joliment modélisé.

21 régions composent la Bolivie de Wildlands, doux mélange entre civilisation moderne et plaines désertiques. On ressent l’expérience emmagasinée précédemment avec des titres comme Far Cry, The Division ou Watch Dogs. Le jeu ressemble parfois beaucoup à ses aînés, au point où l’on finit même par s’amuser à comparer les points de ressemblances entre tous les titres développés par Ubisoft. Ce manque criant de personnalité lui fait perdre l’effet de surprise, c’est un fait certain. Mais il a le mérite de prendre en grande partie leurs bonnes idées. Mais au-delà des aspects techniques et scénaristiques, l’opus devait surtout remplir toutes ses promesses en terme de gameplay et d’aventure solo et co-op. Et vous allez comprendre dans la page suivante, que de notre avis, tout ne fonctionne pas comme prévu.

[nextpage title=”Un jeu de co-opains ?”]

La liberté offerte par Wildlands se ressent dès que l’on pose nos doigts sur la manette. Tout est offert au joueur pour qu’il puisse faire évoluer son personnage dans les conditions qui lui sont chères. C’est là l’un des attraits du jeu : ne jamais forcer quoi que ce soit. Vous avez un ennemi à abattre et c’est à vous de choisir comment. Face aux différents membres du cartel qui vous attendent, soit vous pouvez agir, soit réfléchir. En clair, atteindre El Sueño n’est pas fixé dans le temps. Sur cet aspect, Ghost Recon est une vraie réussite puisque la partie d’un ami ne sera certainement pas similaire à la vôtre. Chaque joueur ayant ses propres convictions et compétences, tout est mis en oeuvre pour que chacun trouve son bonheur.

Le titre n’oublie pas, bien évidemment, d’arborer un petit côté RPG. Au-delà de la désormais traditionnelle création d’avatar, il faudra également passer du temps à faire évoluer son personnage, ses aptitudes et son armement. De ce point de vue-là, Wildlands a fait fort avec de nombreuses armes présentes et déblocables dont une grande partie peut également être modifiée selon nos souhaits (chargeur, silencieux, couleurs, crosse,…). Plus on montera en niveaux et plus notre héros pourra voir ses compétences s’améliorer, facilitant ainsi l’accès à des bases ennemis ou augmentant la puissance de notre drone. Ce dernier est d’ailleurs un atout de taille et une belle idée de gameplay. À l’instar de ce qu’avait pu faire Ubisoft avec Watch Dogs 2, le drone nous rendra de fiers services et a, pour le coup, une véritable utilité.

Pour se déplacer dans cette Bolivie ruisselante aux 11 écosystèmes différents, vous aurez à votre disposition pas moins de 60 types de véhicules disponibles dont les désormais célèbres tanks, avions et hélicoptères, accompagnés des tracteurs, jeeps et bateaux de pêcheurs. La conduite n’est pas contre par une franche réussite et il faut bien avouer que la “souplesse” des différents véhicules mérite une vraie prise en main.

Pan-Pan, t’es mort

Quant aux combats, ils sont intéressants mais gâchés par une I.A. déroutante. Tout d’abord, nos alliés, qui peuvent paraître écervelés et robotiques notamment lorsqu’il s’agit de répondre à nos ordres, ont une influence limitée. Bien évidemment, ils sont indispensables en phase de combats puisque le surnombre se fait vite ressentir lorsque vous vous retrouvez seul, mais ne leur en demandez pas plus. Ils sont même “invisibles” aux yeux de l’ennemi qui peut vous voir à des dizaines de mètres au loin mais qui n’a pas l’air de remarquer leur présence. Une question d’accoutrement serait-on tenté de dire, avec humour. Le fait de leur donner des ordres n’influe finalement que trop peu sur notre partie et on aurait aimé qu’ils prennent des choix propres en fonction des situations et qu’ils aient plus de libertés dans leur façon de combattre ou d’interagir avec le reste du monde.

Les ennemis, quant à eux, sont bêtes comme leurs pieds. Aucune tactique de leur part, leur soif de vous tuer les conduit bien souvent à se mettre à découvert ou à vous foncer dessus. Parfois, ils se réunissent tous au même endroit, ce qui permet d’en finir rapidement. Et que dire du système d’alarme. Lorsque vous les attaquez, ils vous “traquent”, ce qui semble logique. Mais il vous suffit de disparaître à trente mètres de là pour être laissé tranquille. Un vrai défaut que l’on retrouve malheureusement dans nombre de jeux en monde ouvert.

Tu veux jouer avec moi ?

Mais la grande faiblesse de Wildlands, c’est qu’il s’est bien trop occupé à vouloir être LE jeu le plus fun en co-op. Alors, oui, c’est vrai qu’avec des amis, jouer à cet épisode de Ghost Recon est une bonne expérience, drôle, bien mis en scène et variée. On s’amuse à choisir nos cibles, notre plan d’attaque et notre tactique globale. Mais le problème survient quand vous n’avez pas 3 copains disponibles pour vous accompagner. Seul, l’expérience devient de fait très vite limitée. Au bout d’une dizaine d’heures de jeu, c’est l’ennui qui commence à pointer le bout de son nez, comme pour nous rappeler que le jeu “est pensé pour la co-op, alors trouve toi des amis !”. Vous êtes donc prévenus, passez en revue votre répertoire pour trouver des joueurs intéressés pour vous accompagner dans ce périple avant de vous lancer dans l’aventure.

Ghost Recon Wildlands, disponible sur PC, PS4 et Xbox One
PS. : les illustrations présentes dans ce test sont des visuels éditeurs.

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Notre avis

Beau, long et rempli de bonnes idées, Ghost Recon n'en reste pas moins une petite déception, marquée par l'absolue nécessité de joueur avec des amis et des lacunes d'ordre techniques. Reste une expérience sympathique, dotée d'un univers démesuré et qui reprend les qualités des précédentes productions Ubisoft. Si vous comptiez le faire avec quelques collègues en ligne, vous pouvez foncer tête baissée. Si vous recherchiez une aventure pour vous seul en revanche, attendez-vous à tuer le temps et vos ennemis dans une certaine monotonie.
Note : 7  /  10
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