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[Test] NBA 2K20 : retour de la franchise de basket la plus célèbre au monde

NBA 2K20 signe le retour de la franchise de basket la plus célèbre du monde, forte d’un mode Carrière écrit par la boîte de production de LeBron James et de l’addition de la ligue majeure de basketball féminin. Mais c’est également le retour de la monnaie virtuelle et des potentielles polémiques autour des micro-transactions, déjà très présentes dans le catalogue de l’éditeur 2K.

Marque de l’excellence dans le gameplay du ballon orange, NBA 2K20 renouvelle et améliore encore son gameplay pur, offrant toujours le plus grand éventail de possibilités manette en main. L’attention est toujours plus de mise pour éviter de voir une passe finir dans les stands, et la sensation de planter un trois point reste toujours aussi grisante. On apprécie le retour des feintes de corps en off-ball, permettant de varier les possibilités de jeu offensive. La gestion plus attentive de l’endurance, déjà amorcée l’année dernière, se confirme, pénalisant les accrocs de la gâchette et privilégiant les poussées modérées d’accélération sous peine de finir très vite dans le rouge. La défense, déjà un point central dans 2k19, reste une des priorités les plus claires cette année et un manque de jugement dans le timing des contests finira presque toujours en un panier pour l’équipe adverse.

L’IA fait preuve d’un zèle tout particulier et se donner à cœur joie au double marquage dès lors que l’on a la balle entre les mains. Éternel point faible de la série, le mode tutoriel 2KU se voit enfin sectionné en plusieurs catégories individuelles permettant de bien assimiler certaines techniques de jeu plutôt que de larguer le joueur en plein match avec de vagues indications – ce qui n’est pas du luxe quant on sait à quel point la franchise peut s’avérer obtuse pour le néophyte, avec son inertie et ses commandes uniques en son genre.

Toujours dans la pure tradition de rendre hommage aux équipes ayant façonné l’histoire de la ligue, le jeu remet à jour et peaufine les équipes dites “classique” avec l’ajout entre autres des Portland Trail Blazers mené par Brandon Roy de 2010 ou encore des Los Angeles Clippers “Lob City” de 2014. Les anciennes gloires se retrouvent renforcés par de nouveaux rendus criants de fidélité pour des joueurs comme Kareem Abdul-Jabbar ou Oscar Robertson – et l’addition d’équipes légendaires par décennies (80s, 90s, 2000s et 2010s) plaira forcément aux plus nostalgiques d’entre nous. Reste le problème des fonds de banc des équipes classiques qui n’ont pas eu droit à une apparition en bonne et due forme, faute d’avoir des statistiques ou une longévité suffisante. Il est toujours perturbant de finir des matchs avec des clones au même nom de famille.

2K20 emboîte le pas à la concurrence en intégrant les douze équipes de la WNBA, ligue majeur de basketball féminin. Bien qu’uniquement jouables en exhibition ou en mode saison – et c’est bien dommage – cette addition est bienvenue. Chapeauté par Springhill Entertainment, l’histoire du mode MaCARRIERE de cette année diffère sensiblement de ce qui a pu être apporté par le passé. L’histoire qui mène votre joueur créé de toute pièce à travers les finales de basketball universitaire, les drafts combines, matchs de Summer League jusqu’au premier match officiel en équipe de ligue majeure est plus condensée mais aussi plus barbante. Si on peut féliciter la volonté de rendre peu ou prou de façon détaillée l’expérience d’un jeune prospect avant ses premiers pas dans la ligue, les séquences de jeu sont rares entre de longs couloirs de cinématiques aux mises en scène allant de convenable à totalement douteux. Quand Scottie Pippen débarque sans crier gare dans les vestiaires pour parler de son expérience, l’envie de passer la cinématique (une nouveauté cette année, et pas des moindres) se fait sentir. Les grands noms du cinéma et de la télévision annoncé dans la bande-annonce d’il y a quelques mois sont bel et bien là, mais opère une figuration paresseuse. Seul Thomas Middletich, dans le rôle de l’agent, accompagne le joueur plus de 2 minutes au fil de cette histoire bouclée en moins de 3 heures, avant de disparaître avec les autres stars.

Le gros morceau toujours mis en avant par 2K reste le mode MaCARRIERE, là où MonJOUEUR, avatar façonné presque totalement à l’envie prend forme et fait sa place au sein d’une équipe tout au long de plusieurs saisons NBA. Flexibilité des builds est visiblement le mot d’ordre donné aux équipes de développement cette année : plutôt que d’assigner dès le départ des archétypes de départ (Défenseur, Passe et dribble…) comme par le passé, l’éditeur laisse d’abord le choix de privilégier et de balancer les spécialités par un système de graphique en camembert (sic), se découpant en quatre catégories : Finition, Tir, Dribble et passes, Rebond et défense. Selon les priorités assignées à chacune, le plafond des attributs évoluera forcément mais le mot final est toujours accordé au joueur permettant de personnaliser en profondeur et de trouver le modèle parfait. En complément, l’ajout d’une option de test concret sur le terrain avant de confirmer définitivement son archétype est une addition simple mais qui fait toute la différence.

Le Neighborhood, ce gros hub à l’utilité des plus contestables fait son retour dans la version allégée offerte l’année dernière – il faudra encore se balader dans un simili quartier pour acheter ses baskets, équipements et participer aux matchs MonPARK, là ou un simple menu contextuel aurait fait l’affaire. De l’autre côté du spectre, on en vient – tristement – à être étonné de la rapidité avec laquelle on obtient de la VC, fameuse monnaie virtuelle qui permet entre autres d’améliorer les performances de son joueur virtuel. Un regret toutefois – et pas des moindres : on nous avait fait miroiter la possibilité de personnaliser à sa guise son joueur gratuitement mais la réalité est bien différente. Les changements se font uniquement sur le MonJOUEUR utilisé dans le mode en ligne MonPARK sans possibilité de transférer la monnaie accumulée sur l’ancien modèle et le fichier MaCARRIERE reste quant à lui inchangé.

Peut-être le plus accidenté de cette édition annuelle, le mode MyGM permettant d’incarner le General Manager d’une équipe de son choix se voit sévèrement tronqué de plusieurs options pourtant présentes au cours des années passées. Exit le réglage de longueur des quarts temps, le mode scénarisé en guise de tutoriel ou encore de personnalisation des baskets et des rosters de joueurs, le mode est désormais formaté pour mettre les joueurs sur le même pied et permettre l’inclusion d’un leaderboard en ligne – une option dont les adeptes du jeu hors ligne auraient préféré se passer. Avec ses boucles de dialogues répétitives et son manque d’enjeu, on a vite fait de laisser tomber MyGM pour privilégier MyLEAGUE et ses possibilités de personnalisation sans fin. Créer ses propres équipes d’expansion, façonner les tactiques de jeu au même titre que le look du stade et des maillots (ou simplement télécharger les assets crées par d’autres joueurs) reste encore un plaisir.

L’équivalent basketball du mode Ultimate Team de chez Fifa, MonEQUIPE revient avec ses boosters de cartes de joueurs à foison et ses modes de jeux tellement nombreux qu’ils en donnent le vertige. Entre le mode 3 contre 3 appelé Triple Menace et les matchs à plusieurs graduations de difficulté hors et en ligne auxquelles on ajoute la collectionnite aiguë causée par ces belles cartes à l’effigie des joueurs, on comprend vite la tentation de passer des heures sur ce mode – jusqu’à un certain point. MonEQUIPE a fait beaucoup parler de lui en mal avant même la sortie du jeu. La bande-annonce mise en ligne montrant les différents moyens de récolter des récompenses après un match par le biais d’une machine à sous a été mal reçue et à raison tant elle semble superflue et pernicieuse. En y regardant de plus près, la nature éphémère de l’utilisation des cartes de joueurs, permettant de les incarner en match, lié aux contrats expirants ne trompent pas – pour le jeu à long terme, à moins d’un grind et d’un talent hors du commun, il faudra passer à la caisse de VC pour renouveler ses atouts fétiches et récupérer les récompenses de challenges. L’icône de la barre de tâches inchangé depuis 2K19 sur PC, les nombreuses plaintes à propos des serveurs, l’affiche dévergondée des micro-transactions et les promesses non tenues font une mauvaise publicité à 2K20. Un gâchis quand on voit la qualité intrinsèque du jeu derrière ce vernis mercantile.

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Notre avis

Chaque année 2K pousse le seuil de qualité de jeu encore plus loin - mais également le seuil de tolérance. La dictature du tout en ligne instauré par la monnaie virtuelle se propage même là où on aurait pu s'en passer, poussant à laisser sur le bas côté des pans entiers d'une galette payée 60 euros. Un constat encore plus triste quand une fois sur le terrain, la fluidité d'un gameplay inégalée crie l'amour du jeu au masculin comme au féminin de la part des développeurs.
Note : 7  /  10

Les plus

  • L'expérience de prospect du scénario MaCARRIERE
  • La possibilité de passer les cinématiques
  • Un gameplay toujours aussi bon
  • Les équipes de WNBA
  • MaLEAGUE, complet de bout en bout

Les moins

  • ...limitée et finalement vaine.
  • L’IA trop adepte du double marquage
  • Le Neighborhood encore superflu
  • Le mode MonGM, sacrifié de bout en bout
  • Trop de VC
2 commentaires
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