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Next Two : notre aventure dans la voiture autonome de Renault

Imaginez. Vous sortez votre smartphone de votre poche une application lancée et trois commandes plus tard votre voiture arrive devant chez vous, chauffée, radio allumée et…

Imaginez. Vous sortez votre smartphone de votre poche une application lancée et trois commandes plus tard votre voiture arrive devant chez vous, chauffée, radio allumée et prête à partir. Il vous suffit de monter dedans, programmer le GPS et attendre d’arriver à destination.

Non, vous n’êtes pas David Hasselhoff dans K2000. Nous sommes simplement en 2020 et vous possédez une Renault. Le tableau est un peu moins idyllique en réalité, mais le futur n’est pas si loin. Nous avons pu mettre les mains dessus en fin de semaine dernière en essayant Next Two, le prototype de voiture autonome du fabricant.

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Si Google a beaucoup fait parler de lui avec ses fameuses Google Car se conduisant toutes seules, le constructeur français n’est pas en reste et on peut lui faire confiance pour utiliser son expertise à bon escient. Il ne part pas de rien, puisqu’en l’état actuel des choses, la Next Two n’est en fait qu’une Renault Zoé arrangée.

Arrangée par Visteon, une société américaine qui se spécialise justement dans les technologies embarquées. C’est le partenaire choisi par Renault pour s’occuper de la partie informatique de la Next Two. Elle est basée sur une architecture x86 et un processeur Intel Core i7, nous indique Pierre Sigrist qui gère le département “software” de la division européenne de Visteon. Il tient à préciser que Next Two est agnostique sur le plan logiciel.

En pratique

Les présentations faites, il est temps de monter à bord aux côtés de Frédéric Mathis, chef du projet Next Two. L’unique chose qui choque vraiment est la présence d’un écran sur le tableau de bord. Prototype oblige, il n’est pas encore bien intégré, mais il servira de centre de contrôle, aussi bien pour les médias que pour la navigation.

Il suffit d’appuyer sur un bouton et la voiture passe en mode automatique, la magie opère alors. La voiture s’insère sur le circuit derrière quelques véhicules qui simulent un trafic. Pour le moment il faut se limiter à 30 km/h, mais le fait est que cela marche. Premier virage, le volant tourne tout seul et le véhicule suit la courbe sans problème, freinant en cas de besoin.

Comme nous sommes en mode automatique, il est possible d’accéder à tout le pan “multimédia” de Next Two : YouTube, visioconférence, cartographie, il est même possible de passer dans une ambiance zen, colorée et en odorama. Oui, il y a un diffuseur de parfum dans la Next Two. Toute cette connectivité est permise par une puce 3G/4G intégrée dans le véhicule.

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Plus intéressant, en fonction de son parcours, et selon les endroits où l’on passe, nous pourrons recevoir des notifications et des infos complémentaires sur les points d’intérêts à proximité, devant un monument par exemple. Cela ouvre la voie à un business intéressant, nous y reviendrons. On pourra également se servir de l’affichage comme d’un écran déporté pour son smartphone. Pratique pour téléphoner.

Une petite pression sur l’accélérateur, ou un petit coup de volant et la voiture repasse en manuel, la partie multimédia est alors indisponible pour que le conducteur reste concentré sur la conduite. Logique.

Triptyque technologique

Pour fonctionner, la Next Two s’appuie en réalité sur trois technologies distinctes. Le GPS servira en premier lieu à calculer l’itinéraire. Viennent ensuite des détecteurs de lignes blanches qui serviront à centrer le véhicule sur la route.

On comprend donc aisément qu’il faut nécessairement une chaussée avec des marquages au sol nets pour fonctionner. Ce n’est pas le cas de tout le réseau routier en France. Renault le sait et a pensé à ajouter un système de radar qui permettra de s’appuyer sur le chemin emprunté par le véhicule qui précède.

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Si l’ordinateur estime que les informations sont trop incomplètes pour rouler en toute sécurité, elle ralentira et demandera au conducteur de reprendre le volant, jusqu’à s’arrêter s’il ne fait rien. La sécurité est évidemment une préoccupation majeure du constructeur. Cela marche donc, mais des barrières existent et elles ne sont pas nécessairement technologiques.

Enjeux sociétaux et juridiques

Comme nous le précise Frédéric Mathis, globalement, la technologie est prête, il faut évidemment encore des ajustements, mais le gros du travail a été fait. Selon lui, deux problèmes s’opposent à l’arrivée des véhicules autonomes sur le marché.

Le premier est évidemment juridique, ne serait-ce que pour l’homologation, mais il existe surtout un problème de responsabilité. En cas d’accident, qui doit être tenu responsable ? Le fabricant du véhicule ou le conducteur qui regardait dans Lolcats sur YouTube ? Dans le premier cas doit-on plaider la défaillance technique ? Est-ce comparable aux cas des régulateurs de vitesse défectueux ? Personne ne le sait pour le moment, mais Frédéric Mathis espère que le législateur aura tranché sur ces questions d’ici 2017. Cela permettrait d’atteindre l’objectif de mise sur le marché en 2020.

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L’exemple du régulateur n’est pas anodin, c’est le second problème : les français sont-il prêts à laisser le contrôle de leur véhicule à un ordinateur, au péril de leur vie en cas d’accident. Il faut dire qu’au premier virage nous n’étions pas vraiment rassurés.

Les statistiques l’ont prouvé, la plupart des accidents sont dus à des erreurs humaines, mais est-ce un argument suffisant ? Renault cherche donc des solutions pour rassurer les utilisateurs. Pour l’instant, cela passe par un avatar qui sera affiché dans le HUD du véhicule. Si ces barrières sont levées, la voiture autonome pourrait bien à terme changer en partie le business automobile… grâce à la publicité.

Vers une voiture financée par la publicité ?

Et si Renault s’inspirait du business model d’Amazon pour ses tablettes, c’est-à-dire d’en financer une partie par la publicité ? Frédéric Mathis nous confie que la piste est étudiée. Puisque le véhicule est connecté et est capable de pusher des informations aux passagers au fur et à mesure de leur voyage, pourquoi ne pas intégrer un système de coupons ouvrant un droit à des réductions dans tel ou tel commerce ? Pourquoi ne pas mentionner la proximité d’un restaurant dans les environs ? Des possibilités qui ouvrent la voie à des véhicules subventionnés par la publicité.

“L’idée n’est pas de spammer les utilisateurs, mais de proposer des offres véritablement susceptibles de les intéresser”, tempère le chef de projet. La publicité serait très précisément ciblée, et n’apparaîtrait donc que ponctuellement, et sans doute seulement en mode autonome.

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Si les utilisateurs ne croulent pas sous les pubs, elles ne seront pas suffisantes pour couvrir une partie notable du prix du véhicule. La partie “cellulaire” nécessaire au fonctionnement Next Two pourrait en revanche l’être, le client ou le constructeur n’aurait pas à puiser dans leurs fonds propres pour rétribuer les opérateurs pour la connectivité 4G nous explique Renault. On pourrait aussi imaginer plus de publicité pour un prix inférieur à l’achat ou même pour payer les intérêts du prêt souscrit pour l’achat du véhicule. Les solutions sont nombreuses et il reviendra au fabricant de placer les limites et d’établir les offres.
En définitive, la différence de prix entre une voiture classique et une voiture autonome ne devrait pas être sensible lors de la mise sur le marché estime Frédéric Mathis. L’électronique ne représente pas un surcoût notable. Il ne reste donc plus qu’à attendre.

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24 commentaires
  1. Dans le principe, c’est bien. Seulement…
    Toujours le cocaïnomane en costard et chaussures pointues à l’affût,
    pour maintenant nous éjaculer dans le cerveau à longueur de trajet.
    J’imagine que contrairement aux autoradios actuels dans les voitures,
    l’ordinateur ne permettra pas de désactiver ces agressions, à moins d’un gros hack !

  2. J’aurais plus confiance quand les voitures se conduiront toutes seules que maintenant, avec les cons au téléphone, en excès de vitesse ou en train de se maquiller… Ça s’annonce plutôt prometteur.

  3. Personnellement je ne suis pas convaincu. On parle ici d’une voiture assisté et non pas autonome. L’avantage d’avoir une voiture autonome pour moi serait de pouvoir travailler / dormir / rentrer de soirée malgré mon état d’ébriété.

    Or cela n’est pas possible. Que Renault ait voulu mettre des barrières est très bien mais cela montre pour moi les limites du système. Les lignes blanches en sont un exemple, j’en vois un autre : les panneaux de signalisation. Si c’est pour être dérangé toutes les 5 minutes, je trouve cela bof.

    Je suis aussi contre la pub et globalement contre la connectivité d’une voiture. Surtout si l’écran peut servir pour ton portable. Le GPS ne passe pas par le réseau mobile. La seule réelle utilité serait la mise à jour des cartes et du système de la voiture, mais dans ce cas une connexion wifi suffit.

    Maintenant il faut saluer la prouesse technique.

  4. Convaincus ou non ca finira par arriver et les jeunes n’auront plus a passer le permis. Du moins ils se forceront pas a le passer si y’a une voiture autonome par ménage^^

  5. Premiere photo sous la vidéo: Un ‘tain de bandeau de pub sur l’écran…….

    Si ce genre de projet se concrétise vraiment, il faudra y interdire toutes publicités sur les écrans de la voiture !

  6. Mais lol c’est juste l’équivalent du lane assiste de chez VAG, toutes les voiture du groupes ont ca en option depuis passé une année pour les gros model… sans la mauvaise blague des pub.

    Et effectivement c’est absolument pas des voitures autonomes type google car mais juste une évolution de la sécurité contre le dépassement de ligne couplé à un tempo-mate intelligent.

  7. @g0r007 : non, c’est différent du lane assist, la voiture peut vraiment passer en mode autonome (mais limité pour le moement).
    D’ailleurs, l’option équivalente au “lane assist” existe aussi sur les modèles Renault actuels, dont la Mégane (se nomme Visio System chez Renault)

  8. @g0r007 : Ca t’arrive de lire avant de commenter ? Oui, c’est un dev de voitures autonomes : “Il suffit d’appuyer sur un bouton et la voiture passe en mode automatique, la magie opère alors. La voiture s’insère sur le circuit derrière quelques véhicules qui simulent un trafic. Pour le moment il faut se limiter à 30 km/h, mais le fait est que cela marche. Premier virage, le volant tourne tout seul et le véhicule suit la courbe sans problème, freinant en cas de besoin.”
    Donc oui, autonome, mais encore très limité…

    Et l’équivalent du “lane assist” de VAG (auquel tu compares ce système) existe aussi chez Renault, sur les modèles actuels, ça s’apelle “Visio System”…

  9. A moins de barder un tel système d’options de sécurité quasi inviolable (test d’alcoolémie obligatoire avant de démarrer, brouilleur pour éviter l’utilisation de téléphones portables…), je n’ose même pas imaginer ce que ça donnerait entre les mains des mêmes inconscients qui constituent un danger sur les routes. Même si ça dégage le conducteur de beaucoup de manipulations, j’imagine que c’est pour lui permettre de ne pas être trop fatigué par le trajet, et non pour lui donner la possibilité de vaquer à autre chose.

    @Melendril: “L’avantage d’avoir une voiture autonome pour moi serait de pouvoir travailler / dormir / rentrer de soirée malgré mon état d’ébriété”
    Surtout pas ça! Avec la pression qu’ont déjà certains dans notre société, là on leur dira, “vous pourrez toujours dormir dans votre voiture pendant que vous rentrerez chez vous”.
    Quant est en état d’ébriété, il ne conduit pas quelque soit le type de voiture.

  10. @g0r007 : l’équivalent du «lane assist» de VAG existe aussi chez Renault, et s’appelle «Visio System»….
    Le système décrit ici est différent, la voiture est bien totalement autonome, en dessous de 30 km/h… Ce n’est pas juste une alerte de franchissement de ligne…

  11. Tu prends plaisir à conduire quand c’est pour te taper tous les jours 2h de bouchons pour aller bosser, ou 8h pour avaler les 800 Km qui te séparent de tes vacances ?

  12. Qui a dit que l’auto c’était terminé ??
    Ce n’est pas très loin d’être au point, seuls les esprits sont certainement loin de l’être ! Mais c’est certainement une des solutions de sécurité.
    Oui de sécurité car lorsque l’on ne conduit pas, ou peu, on s’en moque de rouler plus lentement. On peut faire tout autre chose : regarder télé, video, travailler, participer à des video conférences, etc
    Bravo ! (j’aimerais bien n’avoir que 10 ans pour profiter de tout ce qui va arriver !)

  13. C’est autonome, limité uniquement par les tracés des lignes sur la route.
    Donc, grosso modo, on entre sur l’autoroute, laisse le véhicule en automatique et on reprend le volant en sortant de l’autoroute.
    Le financement par la pub trouvera-t-il une fin un jour? Sera-t-il possible de désactiver les pubs via un surcoût (comme les applications pour smartphone)?

    Intéressant, un pas vers la voiture complètement autonome, ou le volant pourra disparaître et en fait n’être qu’un véhicule de transport particulier automatique. Le futur pourra aller vers plus des services avec des voitures de ce type, on prendra des “courses” comme les taxis, mais les voitures pourrait “monter” dans le train puis finir le trajet, ou nous déposer à l’aéroport.
    Niveau nouveau business model y a de quoi faire et de quoi être innovant.

  14. Super boulot de Renault avec des capteurs envisageable en série, pas comme Google car qui est un avions de chasse à roulette, ou Audi qui équipe la route et la voiture de capteurs pas encore envisageable en série.
    L’approche d’utilisation du type je connecte / Je déconnecte quand je veux est vraiment intelligente.

  15. la pub toujours la pub ! je prefere payer 15€ par mois pour éviter d’être emmerder chaque fois que je prend ma voiture ! c’est deja assez exaspérant de voir des bannières “intelligentes et ciblées” grace à Amazon ! ou juste en allant sur gopro aussi !
    “AdBlock CAR” 8)

  16. Woah… Une voiture capable d’en suivre une autre si toutes les conditions le permettent…
    Sans vouloir enfoncer Renault, ce n’est pas ce que j’appelle une prouesse technologique.
    Surtout qu’en plus, sur la vidéo, la voiture est en infraction au code de la route : elle n’a strictement rien à faire sur la voie de gauche, puisqu’elle ne dépasse pas (un dépassement devant être fait avec un différentiel d’au moins 20 km/h).
    Une voiture capable d’éviter un obstacle qui arrive de nulle part (un piéton qui regarde pas avant de traverser, une portière qui s’ouvre…), capable d’adapter sa conduite vis-à-vis de personnes ne respectant pas le code de la route (un vélo qui grille un feu, une moto qui remonte les files, une voiture qui ne respecte pas ses distances de sécurité…), là ce sera intéressant. En revanche, comme précisé dans l’article, il faut vraiment que la législation se mette en place au plus vite.

  17. C’est bien, au moins en cas de soucis (Genre un camion qui rate son virage et qui te fonce dedans) , on verra pas venir la mort puisque trop occupé à regarder des vidéo d’accident de voiture autonome sur Koreus XD

  18. @krimog : quand ça bouchonne sur l’autoroute ou le périph, tu mets des amendes pour “infraction au code de la route” à tous les voitures qui ne sont pas sur la voie de droite ?

  19. Tant que l’avenir n’est pas aux voitures totalement automatisées et laisse sa place à des hybrides manuels/automatiques ça me va. Autant sur un long trajet je veux bien laisser ma place à une machine, que sur un trajet du quotidien je préfère prendre la main.

  20. @ Balek : Aucun rapport, le Visio System c’est juste un avertisseur de franchissement de ligne, sa fait bip bip quoi.

    Le lane assiste conduit vraiment le véhicule, il maintient le véhicule dans la voie en permanence, couplé a un tempo-mate avec radar ca te donne un véhicule totalement autonome et sans limite de vitesse. Seul contrainte, si tu enlève les mains du volant pendant plus de 4s tu as droit a un gros bip d’alerte, c’est pas sensé remplacer le conducteur, c’est une assistance, c’est pratique quand tu tripote ton autoradio ou que tu tourne la tête.

    Tu peux avoir l’option pour pas trop chers à partir de la gamme berline compact (seat leon, audi a3 et vw golf).

    Et pour info tu trouve des video sur youtube datant de 2008 avec ce système, ca date quand même chez les allemandes : http://www.youtube.com/watch?v=kwY8BnnIh6s

  21. @g0r007 : non, ça ne corrige la déviation que sur de légères courbures, quasi ligne droite : dans un virage, ça ne fera rien du tout et previendra le conducteur de la même manière…
    donc rien d’autonome. C’est bien pour ça que ce n’est qu’un assistance, et pas une conduite autonome comme il est question dans cet article.

  22. Edit : ligne droite veut dire autoroutes ou grandes nationales 😉
    Et, oui je suis d’accord avec toi, le système renault ne fait qu’avertir, alors que le lane assist actionne la direction.

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