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Obama annonce un fonds pour doter la police de 50 000 caméras embarquées

Les plaintes, de plus en plus vives depuis les événements dramatiques de Ferguson trouvent aujourd’hui un écho dans l’annonce faite par le président Barack Obama d’équiper…

Les plaintes, de plus en plus vives depuis les événements dramatiques de Ferguson trouvent aujourd’hui un écho dans l’annonce faite par le président Barack Obama d’équiper les policiers de caméras embarquées.

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Les caméras embarquées existent déjà à bord des voitures de police, elles sont d’ailleurs régulièrement les stars de programmes télévisés, mais les policiers ne bénéficiaient pas encore d’une caméra embarquée directement sur leur uniforme. Cela va bientôt devenir une réalité comme le confirme la Maison Blanche ce lundi 1er décembre, après que Barack Obama a reçu représentants de la société civile et forces de l’ordre.

Obama envisage de débloquer, par décrêt, un fonds pour la mise en place de ce nouvel outil. 263 millions de dollars seront ainsi investis, sur trois ans, afin de se procurer ces caméras et de former les forces de police à leur usage. Sur cette somme, 75 millions de dollars seront d’ailleurs alloués à l’achat de quelques 50 000 caméras, cofinancé par les autorités locales. Il a par ailleurs demandé au Congrès qu’il travaille de concert avec son administration pour permettent aux forces de l’ordre de disposer « des ressources nécessaires pour financer la formation et les technologies nécessaires qui peuvent améliorer la confiance entre les communautés et la police ». Un gage anti-bavure ?

La polémique enfle depuis cet été et la mort de Michael Brown, tombé sous les tirs d’un policier à Ferguson alors qu’il n’était pas armé. Le policier, qui a récemment affirmé avoir la « conscience tranquille » pour « avoir effectué son travail dans les règles », ne sera pas poursuivi, cette annonce a enflammé les rues de Ferguson et d’autres grandes villes comme Chicago ou Los Angeles.

Crédits : keystone
Crédits : keystone

Puis viendra le tour de Tamir Rice, 12 ans, d’être abattu par la police alors qu’il jouait avec un faux pistolet le 26 novembre dernier. La vidéo de son meurtre a soulevé l’indignation et accable le policier qui a tiré sur le jeune garçon de manière expéditive. Et cette question en filigrane : tirer pour neutraliser ou pour tuer ?

Dans ces deux affaires se sont à chaque fois les vidéos qui ont été au cœur du scandale et ont servi de preuve. Dans la première, le tollé suscité a conduit à une enquête du Département de la Justice, celle de Tamir Rice n’a fait qu’accentuer une demande régulièrement formulée lors des manifestations de Ferguson : le port d’une caméra embarquée par les policiers. Celle-ci peut s’attacher au col ou à la chemise de l’uniforme mais également aux lunettes de soleil de l’officier.
Les parents de Michael Brown ont d’ailleurs lancés une campagne « pour s’assurer que chaque officiers de police travaillant dans les rues de ce pays portent une caméra embarquée ».

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La police de Ferguson lors des manifestation suite à la décision de ne pas poursuivre le policier ayant abattu Michael Brown

Ces mini-caméras sont d’ores et déjà à l’essai dans plusieurs villes des États-Unis dont Washington et New York et utilisées à Laurel dans le Maryland. Dans la capitale fédérale, le programme, en phase de test depuis octobre et ce pour 6 mois, prévoit la destruction des images enregistrées et non utilisées pour une enquête au bout de 90 jours. Surtout, les autorités espèrent une réduction des plaintes déposées contre les agents de police de l’ordre de 80% !

Ces affaires ont remis la question du racisme et de la violence policière au cœur du débat, sans oublier l’affaire Trevor Martin. Une (première ?) réponse vient donc d’être fournie par la Maison Blanche.

“Cette fois, ce sera différent” a assuré le président.

Ces caméras, qui enregistreront en continu les activités quotidiennes des policiers, ne couvriront qu’une partie des 750 000 policiers déployés sur tout le territoire et n’éviteront certainement pas les polémiques. The Verge prévoit ainsi que leur déploiement se confrontera à la loi sur les archives publiques présente dans certains États comme Washington notamment mais également à des questions de vie privée et de simple logistique (gestion de centaines d’heures de vidéos enregistrées par exemple).

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En France, 235 caméras-piétons sont testées par des policiers et des membres de la BAC (brigade anti-criminalité) dans plusieurs villes de France, dans le cadre d’une expérimentation lancée en mai 2013.

Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur de l’époque, avait salué le programme : « la présence de la caméra contribue à la désescalade des tensions. Elle constitue, en outre, un élément de preuve irréfutable sur les conditions d’intervention, lorsque celles-ci sont remises en cause par les usagers ».

Le candidat Hollande avait par ailleurs promis de s’attaquer aux violences policières et autres contrôles d’identité arbitraires en proposant la remise d’un récépissé après chaque contrôle policier, abandonné en cours de route et remplacé par le retour du port du matricule, 20 ans après son abandon, rendu obligatoire depuis le 1er janvier 2014 pour tous les policiers et gendarmes.

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4 commentaires
  1. Des cameras partout …. tient, cela me rappel un film …..

    Sans MDP, tout le monde pourra en profiter comme cela.

  2. POUR….
    Les cameras permettra de justifier les 2 partis :
    Le policier cowboy, qui abuse de sont autorité
    Le délinquant qui refuse obtempéré..

    @ezekiel.666 : Les cameras ne seront pas partout, juste sur les officiers de police en intervention.

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