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[Test] The Banner Saga : Du très bon tactical en terre viking

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The Banner Saga raconte la majeure partie de son histoire sur les routes, dans un monde sur le déclin. Le contexte posé, le joueur dirige alternativement…

Une journée typique à casser du Dredges dans un village dévasté.
Une journée typique à casser du Dredge dans un village dévasté.

The Banner Saga raconte la majeure partie de son histoire sur les routes, dans un monde sur le déclin. Le contexte posé, le joueur dirige alternativement deux troupes en exode, dirigées tant bien que mal par une poignée de leaders en proie au doute, avec le dialogue pour seule arme. Le jeu est bavard, très descriptif, le rythme volontairement pesant. On sent tout le poids de l’attelage, des caravanes roulant pas à pas qui n’attendent qu’un évènement “aléatoire” pour relancer le rythme. Le jeu sollicite constamment son joueur avec un lot inépuisable de situations inattendues, des attaques surprises aux rencontres fortuites, des villages désertés et des dissensions au sein des troupes. Quitte à épuiser son joueur en excuses pour l’obliger à blablater, à la limite de l’étouffement.

Les cut scene rappellent le Disney de la grande époque.
Les cut scene rappellent le Disney de la grande époque.

Pourtant The Banner Saga force le respect. Loin d’être original dans son propos, on salue le soin apporté à l’écriture (pour peu que vous maitrisiez l’anglais), à la mise en place d’une ambiance tout au long de l’aventure, aussi bien dans les dialogues que dans les didascalies. On apprécie la qualité de la prose, les dialogues à choix multiples, qui ne se limitent pas aux options aseptisées et très mécaniques d’un Mass Effect. Toujours quatre ou cinq réponses possibles, aucun code couleur “gentil ou méchant”. Le propos est plus nuancé, les réactions plus plausibles, les enchaînements plus naturels. On peut négocier, trancher dans le vif, provoquer, ignorer son interlocuteur, à cheval entre réputation et survie. Le cours de l’histoire ne s’en trouve jamais bouleversé mais participe à créer un ensemble homogène qui se répercute directement sur le moral des troupes, voire sur la composition de l’équipe. Des trahisons, des morts, des déceptions : la grosse ambiance de fin du monde avec son lot de mystères et de révélations.

Les dialogues sont toujours un peu tendus, même quand tout va "bien".
Les dialogues sont toujours un peu tendus, même quand tout va “bien”.

The Banner Saga est un RPG étonnant, tant par la finesse de son écriture que par les idées de gameplay, donnant un agréable coup de fouet au tactical RPG, et plus largement au sens du mot épopée. Le cheminement peut paraître austère, dirigiste, mais c’est le prix à payer pour jouir d’une ambiance de fin du monde faite de compromis et de choix brutaux. Ce qui peut paraître lent, exagérément boursouflé dans les premières minutes de jeu, participe à mettre en place des situations, un plan de route, des routines de combat qui relèvent d’un incroyable sens du détail. Certes, on n’échappe pas à quelques effets grandiloquents (sûrement à cause du thème viking) mais The Banner Saga reste avant tout une affaire de calculs minutieux, case par case, un choix après l’autre.

The Banner Saga, sur PC, 23 euros environ

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Notre avis

Solide
Note : 8  /  10
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