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Sous la menace, l’éditorialiste féministe Anita Sarkeesian est obligée d’annuler un discours

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Anita Sarkeesian se voit dans l’obligation d’annuler un discours qu’elle devait tenir à l’université d’État de l’Utah pour des raisons de sécurité. On félicite le gamergate…

Anita Sarkeesian se voit dans l’obligation d’annuler un discours qu’elle devait tenir à l’université d’État de l’Utah pour des raisons de sécurité. On félicite le gamergate qui a certainement eu ce qu’il voulait.

AnitaSarkeesian

On n’a pas parlé des affaires sur tout ce qui concernait Zoe Quinn ou du gamergate et autres polémiques du genre sur ce site. Mais là, on va quand même le faire tant ça devient grave.

L’éditorialiste féministe Anita Sarkeesian, auteure de la chaîne YouTube Feminist Frequency, avait annoncé il y a quelque temps son intention de faire un discours concernant la misogynie et le harcèlement dans la culture du jeu vidéo. Il devait se tenir au sein de l’université d’État de l’Utah aujourd’hui même.

Hier matin, plusieurs employés de l’université ont reçu une lettre de menace. Publiée par le Standard Examiner, son auteur menace de commettre « la fusillade estudiantine la plus meurtrière dans l’histoire des États-Unis » si le discours de Sarkeesian n’était pas annulé.

J’ai à ma disposition un fusil semi-automatique, plusieurs pistolets, et un large panel de bombes. Ça va être la fusillade estudiantine la plus meurtrière dans l’histoire des États-Unis et je vous donne une chance de l’empêcher.

Se présentant comme étudiant, l’auteur y fait également une référence à la tuerie de l’École polytechnique de Montréal qui avait fait 14 morts en 1989 et précise qu’il était prêt à reproduire ce même type d’incident.

Le message se termine sur un ultimatum de 24 heures qui a vraisemblablement fait plier l’université, craignant à juste titre pour l’intégrité physique de Sarkeesian et celle de son auditoire. Cette dernière a annoncé sur son compte Twitter l’obligation pour elle d’annuler son intervention, invoquant des raisons de sécurité évidentes et le refus par les forces de police d’établir un périmètre de sécurité autour de l’université.

Sur son site officiel, l’université à quant à elle donné les raisons pour laquelle la sécurité ne pouvait pas être assurée sur le campus. Les lois de l’Utah ne permettent pas d’empêcher une personne avec un permis de transporter une arme avec lui, même dans une université.

Sarkeesian a été informée que, selon la loi de l’Utah concernant le port d’armes, si une personne est en possession d’un permis valide et porte une arme, elle est autorisée à venir avec elle sur le site.

Le #gamergate dans le collimateur

S’il n’en fait pas mention dans la lettre, le mouvement gamergate est évidemment dans tous les esprits. Ce mouvement, prétendument inquisiteur sur les thèmes du sexisme dans l’industrie du jeu vidéo ainsi que sur les relations entre journalistes spécialisés et les développeurs, a fait son apparition après l’affaire Zoe Quinn. On en n’a pas parlé sur le Journal du Gamer, mais dont vous aurez un très bon résumé factuel sur Pixels, la rubrique techno du Monde.

Largement controversé, certains de ses membres qui s’en revendiquent sont accusés d’utiliser des méthodes comme le harcèlement en ligne (menaces de viol, de mort, etc.) pour parvenir à leurs fins. Ainsi, la lettre de menace contre Sarkeesian ne serait pas une méthode très éloignée de celles qui ont été pratiquées sur Zoe Quinn, par exemple.

Quoi qu’il en soit, Sarkeesian pointe du doigt le mouvement rappelant que l’auteur d’une des menaces de mort qu’elle a reçues revendiquait son affiliation avec le gamergate.

Voilà. Bonne ambiance. Je retourne tester The Evil Within. Je trouve que l’air y est plus respirable.

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