Blizzard : les fans appellent au boycott après l’exclusion d’un joueur soutenant les manifestants de Hong Kong
L’éditeur mythique de World of Warcraft, Overwatch ou Diablo est actuellement au centre d’une polémique après avoir exclu un joueur qui a exprimé ouvertement son soutien aux manifestants hongkongais durant un tournoi Hearthstone. Depuis, les fans appellent au boycott des jeux du studio via le hashtag #BoycottBlizzard.
L’affaire a démarré dimanche dernier, lors d’une interview donnée après la compétition Grandmasters 2019. Blitzchung, un joueur professionnel de Hearthstone, a enfilé un masque similaire à celui porté par les manifestants pro-démocratie à Hong Kong et les a soutenu publiquement. Ce passage a provoqué d’intenses réactions, si bien que Blizzard a suspendu le joueur pendant un an et l’a banni du tournoi. Pour justifier sa décision, Blizzard s’appuie sur un point assez vague de son règlement qui interdit aux joueurs de faire quoi que ce soit qui puisse « les discréditer, offenser une portion ou un groupe du public ou, de manière générale, nuire à l’image de Blizzard ».
Il n’a pas fallu longtemps avant que l’affaire ne prenne de l’ampleur auprès des joueurs. L’éditeur à succès, qui a pourtant biberonné ses fans avec des titres cultes comme World of Warcraft, Overwatch ou Diablo, est actuellement dans la tourmente. Sur les réseaux sociaux, de nombreux fans ont appelé au boycott avec le hashtag #BoycottBlizzard, en indiquant ne plus vouloir dépenser un centime dans les jeux du studio. Mark Kern, un des développeur majeur de WoW classique, a lui même indiqué soutenir ce boycott.
This hurts. But until Blizzard reverses their decision on @blitzchungHS I am giving up playing Classic WoW, which I helped make and helped convince Blizzard to relaunch. There will be no Mark of Kern guild after all.
Let me explain why I am #BoycottBlizzard
— Grummz (@Grummz) October 9, 2019
Durant un tournoi Hearthstone organisé par l’éditeur ce mardi, et diffusée en direct sur Twitch, l’une des équipes a brusquement brandi un panneau où était inscrit le slogan « Free Hong Kong ». La diffusion a continué comme si de rien n’était, mais l’image des protestants a été brusquement coupée. Mais les fans ne sont pas les seuls à s’insurger de la réaction de Blizzard. Des employés du studio ont également manifesté devant les locaux et recouvert de feuilles les devises de la société « Pensez mondial » et « Chaque voix compte » gravées sur des plaques au sol.
Not everyone at Blizzard agrees with what happened.
Both the "Think Globally" and "Every Voice Matters" values have been covered up by incensed employees this morning. pic.twitter.com/I7nAYUes6Q
— Kevin Hovdestad (@lackofrealism) October 8, 2019
Pendant ce temps, Blizzard fait toujours la sourde oreille, quand bien même le studio a depuis toujours montré une certaine proximité avec ses joueurs. Pour l’heure, l’entreprise semble tenter de réprimer la polémique pour éviter qu’elle ne gonfle encore. Forcément, l’enjeu est crucial pour Blizzard, puisque la Chine représente l’un de ses marchés les plus prometteurs. On sait également que Tencent, géant chinois des télécoms, possède Activision Blizzard à hauteur de 5%, ce qui pourrait être l’une des raisons pour laquelle le studio tente d’éviter les vagues. Reste à attendre une prise de position officielle de la part de Blizzard. Le 1er novembre, le studio organisera la Blizzcon, sa convention annuelle durant laquelle l’éditeur devrait présenter la prochaine extension de World of Warcraft. Ce sera peut-être l’occasion pour le studio d’exprimer sa position une bonne fois pour toutes.