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Covid-19 : cette étude identifie les lieux les plus à risque

Des statisticiens de l’université de Stanford ont analysé les déplacements de plusieurs millions de personnes au cours de la première vague pandémique de COVID-19. Ils se sont aperçus que les restaurants et les salles de sport comptent parmi les lieux les plus à risque.

Crédits : stevepb / Pixabay.

Le deuxième déconfinement devra se faire intelligemment pour éviter une troisième vague pandémique de COVID-19, surtout à l’aube des fêtes de fin d’année. Une nouvelle étude scientifique et statistique, publiée dans la célèbre revue Nature, pourrait aiguiller les autorités sur les mesures à prendre pour y parvenir. Ces travaux, menés par Serina Chang, chercheuse en science informatique à l’université de Stanford, et ses collègues, ont ainsi permis d’établir le risque de contamination attaché à différents lieux ouverts au public dans dix grandes villes américaines. Conclusion : les lieux les plus à risque sont ceux, clos, qui sont généralement peu ou mal ventilés et dans lesquels les personnes y restent longtemps à proximité les unes des autres, sans masque.

Restreindre plutôt que confiner ?

Les chercheurs ont analysé les déplacements effectués par 98 millions de personnes, grâce à leurs données mobiles de géolocalisation, entre les mois de mars et mai derniers. Ils ont plus exactement calculé les relations entre 57 000 quartiers d’habitation, où ont été recensés des malades, et 553 000 “points d’intérêt” fréquentés par ces derniers – dont des commerces, des lieux de culte, des hôtels, etc. Les chercheurs ont enfin appliqué leurs résultats à un modèle mathématique, régulièrement utilisé en épidémiologie, appelé SEIR. “Notre modèle prédit qu’une petite minorité de points d’intérêt ‘super-contaminants’ est responsable de la large majorité des cas de transmission, soulignent les auteurs de l’étude après analyse. Restreindre la capacité maximale d’accueil de chacun de ces lieux sera plus efficace (pour réduire la propagation du virus) que de réduire uniformément la mobilité de la population.” En effet, les chercheurs montrent par exemple qu’à Chicago, 10% des lieux examinés auraient été à l’origine de 85% des contaminations recensés par la ville américaine. Selon eux, réduire la capacité d’accueil de ces lieux à seulement 20% entraînerait une croissance du nombre de contaminations de “seulement” 10% – en comparaison à 39%, si la réouverture est totale.

Restaurants, salles de sport, etc

Les lieux les plus à risque identifiés par l’étude sont, sans surprise, les bars et restaurants. D’après les statisticiens américains, le risque de contamination au COVID-19 serait quatre fois plus élevé dans un restaurant que dans une salle de sport, pourtant en deuxième position sur la liste. Pour preuve, après la réouverture des restaurants à Chicago le 1er mai, la ville avait diagnostiqué 596 000 nouveaux cas, rappelle Sciences Et Avenir. L’étude souligne même qu’en moyenne, sur une population de 100 000 habitants, environ 8 000 personnes se contamineraient après un passage au restaurant. En outre, les hôtels et les lieux de culte seraient plus risqués que les cabinets médicaux et les supermarchés. Les travaux ne prennent néanmoins pas en compte les établissements scolaires (où le téléphone portable est souvent absent), les maisons de retraite et les entreprises comme lieux d’intérêt, pour diverses raisons techniques.

Le facteur socio-économique

Ils attestent par contre de l’impact des inégalités socio-économiques sur le risque de contamination. “Nous avons découvert que les populations désavantagées ne parviennent pas à réduire efficacement leur mobilité et que les points d’intérêt qu’elles visitent sont généralement plus denses et donc plus risqués”, affirment les chercheurs. Autrement dit, les populations les plus pauvres seraient doublement à risque. La plupart d’entre elles n’ont non seulement pas accès à des emplois pour lesquels le télétravail est possible et doivent donc impérativement se déplacer, mais en plus elles se rendent plus régulièrement aux endroits les plus denses, comme les centres commerciaux, où le risque de contamination est plus élevé.

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3 commentaires
  1. Merci de préciser “aux états-unis” dans le titre car cette étude ne me semble guerre exploitable en France (mesures prises dans les bars et restaurants, transports en communs bondés car tout le monde ne se déplace pas seul dans sa voiture, application de traçage non activée par défaut en France…).

  2. Une bonne étude bien à charge. Pleine de biais: quid des transports en commun? Les lieux de travail? et reunions devant les écoles? Des réfectoires? des maisons de retraite? des files d’attente devant les centres de dépistage… et les petits magasins contaminant ou pas?
    Pourquoi moins chez le médecin et les supermarchés? Y aurait-il une corrélation entre le lavage des mains, des surfaces de contacte et du rapport nombre de personnes/surface?

    Bref on nous apprend qu’il y a plus de contamination dans les lieux ou les gens se regroupent et stagnent sans masque. Quels génies. Presque 1 an pour déduire cela (sans en savoir plus), on s’étonne que la recherche n’avance pas!

  3. La recherche avance sur des faits, pas des hypothèses.

    Ici on parle de constatation de contamination, sans prévaloir de la manière dont le virus se déplace, pour 3 bonnes raisons :
    – Ce sont des sujets différents
    – Ce sujet peut être traité sans le second, car les données ne sont pas les mêmes, même si le premier peut aider au second
    – On peut apprendre des choses sans avoir le second point
    – On ne sait même pas définitivement comment le virus se déplace

    Aussi, on ne peut pas se prononcer si on n’a pas les données. Ça ce n’est valable que pour les pseudo-scientifiques qui pensent que Facebook est le meilleur centre de recherche. Si on n’a pas de données de contaminations chez le médecin, ça n’a aucun sens d’en parler.

    Mais tant qu’on aura des génies comme robert qui se croient plus intelligents que les chercheurs, les arnaques comme Hold Up ont encore de beaux jours devant elles.

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