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Dans sa jeunesse, la Terre avait une atmosphère similaire à celle de Vénus

Des géologues suisses ont reconstitué la composition du manteau terrestre en une poudre qu’ils ont fait fondre, pour retrouver les conditions extrêmes de la Terre primitive.

Il y a 4,5 milliards d’années, la Terre était couverte de lave (Crédits : WikiImages / Pixabay).

Si on surnomme Vénus “la jumelle de la Terre”, ce n’est pas pour rien. Dans leur jeunesse, il y a 4,5 milliards d’années, les deux planètes avaient beaucoup plus en commun qu’aujourd’hui. Des chercheurs de l’École polytechnique fédérale de Zurich affirment même, à travers une étude publiée dans Science Advances, que leurs atmosphères étaient très similaires. Les scientifiques savaient déjà qu’à cette époque, bien avant l’apparition d’une quelconque forme de vie terrestre, notre planète n’était qu’une grosse boule de magma. A sa surface, des flots de lave en fusion remplaçaient les fleuves et les océans. Mais qu’en était-il de son atmosphère ? “Il y a 4,5 milliards d’années, le magma échangeaient constamment du gaz avec l’atmosphère : l’air dans le ciel et le magma en surface s’influençaient l’un et l’autre”, explique Paolo Sossi, l’un des principaux auteurs de l’étude, dans un communiqué relayé par SlashGear.

Afin d’en avoir le cœur net et pour en savoir davantage sur la composition de l’atmosphère terrestre ancestrale, les chercheurs suisses ont tenté de reproduire les conditions géologiques de la jeune Terre. Ils ont constitué une poudre riche en minéraux du manteau terrestre, comme le fer, où est produit le fameux magma. Ils l’ont ensuite fait fondre à plus de 2 000 °C à l’aide d’un puissant laser. Le résultat a ainsi produit des gaz, tels que la Terre devait en produire en énormes quantités à l’aube de l’ère précambrienne. A savoir : une grande part de dioxyde de carbone (CO2), de l’azote (N) et de la vapeur d’eau (H2O). Les scientifiques se sont aussi rendus compte que ces gaz influençaient effectivement le magma lui-même, en retour. Riche en oxygène, les gaz rejetés pourtant dans l’air ont oxydé la lave riche en fer, produisant de la rouille et participant à son refroidissement. Autrement dit, les chercheurs ont fini par recréer, à très petite échelle, les roches qui composent aujourd’hui en majorité le manteau terrestre : des péridotites. En conclusion, une telle reproduction a montré que le comportement géologique de la jeune Terre amenait au développement d’une atmosphère plus chaude et plus haute, mais aussi responsable d’une plus grande pression en surface (environ 100 fois plus élevée que la pression atmosphérique de surface actuelle).

Une atmosphère inhospitalière à l’apparition de la vie ?

En cela, notre planète ressemblait alors beaucoup plus à sa voisine, Vénus, qui reste encore aujourd’hui un véritable enfer. Malheureusement, la plus grande proximité de cette dernière avec le Soleil a entraîné la perte de sa vapeur d’eau. A l’inverse, cette dernière a été conservée sur Terre ce qui a permis la formation des premiers océans, futurs cocons de vie. Les résultats de cette étude ne permettent cependant pas de confirmer l’hypothèse selon laquelle les acides aminées, les molécules caractéristiques de la vie, se soient formés dans l’atmosphère terrestre primitive. En effet, selon l’expérience dite de Miller-Urey, des décharges électriques (comme des éclairs) auraient transformé l’ammoniac (NH3) et le méthane (CH4) ambiant en acides aminés. Cependant, d’après les conclusions de Paolo Sossi et ses collègues, ces gaz n’auraient pas été suffisamment abondants pour produire une telle réaction.

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