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La Chine envoie trois astronautes vers sa station spatiale

Un lancement chargé de symbolique politique.

Trois astronautes (ou taïkonautes, pour être précis) ont décollé ce matin, à 3h22 heure de Paris, à bord du vaisseau Shenzhou-12 monté sur la fusée Longue Marche F2. Destination la station spatiale chinoise, baptisée, Tiangong (“Palais Céleste”), en cours de construction à proximité de l’ISS. Ils demeureront un total de trois mois en orbite, ce qui constituera le record chinois en cas de succès.

Une fois terminée, Tiangong sera d’une taille comparable à celle de Mir, la légendaire station spatiale soviétique. Celle-ci avait tenu quinze ans. L’équivalent chinois, lui, est prévu pour en durer au moins dix. Avant d’avoir une station entièrement fonctionnelle, les trois astronautes ne devront pas lésiner sur l’huile de coude pour préparer au mieux l’assemblage et l’arrivée des futurs équipages.

Un produit des relations sino-américaines

Ce projet de station spatiale chinoise s’est concrétisé lorsque les États-Unis ont purement et simplement refusé sa participation à l’ISS, à la fin des années 1990. Le message était clair de la part de l’Oncle Sam : l’espace a beau être un territoire neutre, pas question de trop faciliter la vie à l’un de ses meilleurs ennemis. Qu’à cela ne tienne : la Chine a annoncé dans la foulée qu’elle allait construire sa propre station ! 

Un projet titanesque estimé à 115 milliards de dollars d’après MaxiSciences, qui s’est depuis concrétisé. Satisfait de ses progrès et peut-être légèrement vexé, Pékin a même choisi de refuser une invitation à participer à l’ISS en 2018, préférant se concentrer sur ses infrastructures.

Timing parfait ?

Nous en parlons régulièrement en ce moment : nous sommes dans les premiers instants d’une nouvelle course à l’espace. Cette fois, les enjeux sont très différents de la première “course” qui avait opposé les américains aux soviétiques. Et il faut bien admettre que si la Chine a longtemps été à la traîne, elle semble aujourd’hui rattraper son retard à vue d’œil. Le timing est même presque parfait, car l’ISS devrait théoriquement prendre sa retraite en 2024.

La NASA a expliqué que cette date pourrait être repoussée, mais le raisonnement est le même : à un moment donnée, l’ISS sera mise hors service et c’est bien la Chine qui pourrait posséder les clés de la seule station spatiale en activité. Une perspective qui angoisse certainement la NASA, pour des raisons assez évidentes. Car dans un contexte de tension politique plus vive que jamais entre les deux nations, c’est bien l’espace qui pourrait servir de juge de paix. Et vu les ressources que les américains mettent en jeu pour maintenir une certaine avance dans ce nouvel eldorado, cela représenterait un terrible camouflet politico-technique.

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