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Mars : Perseverance parcourt ses premiers mètres en autonomie

Six mois après son arrivée sur Mars, le rover martien Perseverance a réalisé ses premières manoeuvres en autonomie. Un tournant qui va démultiplier les possibilités de l’engin.

Laisser son enfant dans son nouvel environnement n’est pas toujours évident pour les parents; dans certains cas, comme le premier jour d’école, c’est le parfois la première longue séparation après avoir passé des mois au contact l’un de l’autre. C’est un petit peu la situation à laquelle se trouvent confrontés les ingénieurs de la NASA en ce moment, à deux différences près; leur bébé à eux, Perseverance, pèse une belle tonne et ils ne l’ont pas déposé à la maternelle, mais sur Mars. On peut affirmer sans trop de risques qu’il aura la cour de récréation pour lui tout seul !

Les heureux parents ont récemment annoncé les premiers pas de leur bambin, dans un faire-part de la NASA. Le rover a pris son courage à mains pour crapahuter sur quelques mètres de façon autonome grâce à son logiciel de navigation embarqué. Pile poile dans les temps d’après le pédiatre, puisqu’il fêtera le premier anniversaire de son lancement, le 30 juillet prochain.

Une navigation autonome mais supervisée

C’est une étape importante pour le rover. Jusqu’à présent, les ingénieurs lui tenaient encore la main : toute la planification des trajets était faite directement sur Terre. Dans un premier temps, chaque trajet était minutieusement planifié à l’aide de lunettes 3D; les équipes sur Terre pouvaient ainsi visualiser directement le terrain avoisinant, pour décider du meilleur itinéraire. Mais une telle opération prenait systématiquement trois à cinq heures par manoeuvre.

Désormais, Perseverance sera de plus en plus amené à le faire tout seul, comme un grand. Une évolution considérable, qui permettra d’explorer un terrain de jeu de quatre kilomètres carrés sur une période de deux mois. La NASA l’estime capable de voyager à 120 mètres par heure, soit six fois la vitesse de son prédecesseur Curiosity.

Il utilisera pour cela AutoNav; ce puissant logiciel de navigation est capable de reconstituer une carte en 3D du terrain, pour décider en temps réel du meilleur itinéraire. Mais ses géniteurs ne sont pas encore prêts à lui lâcher la bride entièrement : ils restent à proximité pour scruter ses moindres faits et gestes, prêts à le rattraper au moindre faux pas. Pas question de laisser quelque chose de si précieux barouder sans supervision… et d’hypothéquer une escapade à 2,7 milliards de dollars.

Vandi Verma, une ingénieure de la NASA, en conditions de pilotage du rover. Les lunettes 3D lui permettent de visualiser les alentours de Perseverance sur Mars comme si elle y était. © NASA/JPL-Caltech

Le début des grandes manoeuvres

Il disposera tout de même d’une certaine autonomie, qui facilitera grandement la vie des ingénieurs; un peu comme un parent qui n’est soudainement plus obligé de porter son enfant en permanence. Une liberté qui leur ouvre de nombreuses portes. “Nous pourrons aller visiter des endroits où les scientifiques veulent se rendre au plus vite”, explique Jennifer Trosper, véritable gourou des rovers qui a travaillé sur tous les véhicules martiens de la NASA. “Nous pouvons désormais conduire à travers des terrains bien plus complexes au lieu de les contourner. C’est quelque chose que nous n’avons jamais pu faire auparavant.

Cela lui permettra de s’attarder sur une zone particulière du cratère de Jezero, identifiée comme un ancien lac asséché depuis presque 4 milliards d’années. La NASA estime donc qu’il y a une possibilité d’y trouver des traces de vie passée. Elle compte donc sur son rover pour récolter de beaux souvenirs; ces échantillons seront ensuite rapatriés vers la Terre dans une mission ultérieure pour être passés au peigne fin. Une sacrée responsabilité !

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1 commentaire
  1. Et ça évitera de dessiner des bites dans l’espace au frais du contribuable !!! (j’espère que le second degré est suffisamment visible)

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