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Près d’un tiers des espèces d’arbres sont menacées d’extinction

D’après l’édition 2021 du Global Tree Assessment, 30% des espèces d’arbres seraient menacées d’extinction, en particulier la déforestation liée à l’agriculture et l’exploitation directe.

Chaque année, l’association à but non-lucratif Botanical Gardens Conservation International publie un énorme rapport sur l’état des arbres dans le monde, baptisé “Global Tree Assessment”. Comme on peut s’y attendre dans un contexte d’exploitation à outrance de ces ressources, les conclusions de ces centaines de chercheurs sont plus pessimistes à chaque itération; et malheureusement, l’édition 2021 ne fait pas exception.

On y apprend que 30% des 58,497 espèces d’arbres recensées à l’échelle de la planète seraient menacées d’extinction, dont 440 en “danger critique” avec moins de 50 individus restants à l’état sauvage. 7% seraient “possiblement menacées”, tandis que 41,5% ne seraient pas en danger. Pour la partie restante, les chercheurs ont soit manqué de données, soit de temps pour les étudier.

© Botanic Gardens Conservation International

 

Une menace très hétérogène

L’Amérique du Sud et l’Amérique Centrale abritent le plus grand nombre d’espèces menacées; elles sont suivies de près par l’Asie du Sud-Est et l’Afrique. La situation est la moins sévère dans les régions comme l’Europe continentale, où la diversité des arbres est moindre. Elle est en revanche particulièrement problématique dans certains écosystèmes aussi uniques que précieux, où ces arbres jouent un rôle écologique immense.

On peut par exemple citer Madagascar; elle n’a beau mesurer que 1580 kilomètres de de long pour 580 kilomètres de large, cette petite île abrite une diversité exceptionnelle, dont des centaines d’espèces d’arbres. Parmi elles, plus de 90% sont endémiques de l’île, c’est-à-dire qu’elles n’existent nulle part ailleurs… mais 60% des espèces d’arbres de l’île présentent un risque d’extinction. Cela serait évidemment un véritable désastre pour cette niche écologique inestimable.

© Botanic Gardens Conservation International

L’agriculture et l’exploitation directe mettent une pression énorme

Sans surprise, le premier facteur de risque est la déforestation, qui peut être motivée par plusieurs objectifs. Certains cherchent à libérer de l’espace pour l’agriculture ou le bétail; ces secteurs représentent respectivement, 29% et 14% de la menace totale qui pèse sur les arbres. Il peut aussi s’agir du développement de zones résidentielles (13%) ou encore la production de ressources ou d’énergie (9%). Mis bout à bout, les différents motifs de déforestation représentent près de 70% de la pression sur les arbres.

La déforestation pour ces raisons est à différencier de l’exploitation directe, qui vise par exemple à récolter le bois plutôt qu’à faire place nette; cette industrie contribue à cette menace à hauteur de 27%. On peut aussi citer les feux de forêt (13%), les espèces invasives ou les autres espèces problématiques (5%). Le changement climatique a également un impact significatif, “clairement mesurable” à hauteur de 4%.

© Botanic Gardens Conservation International

Agir vite, mais pas n’importe comment

Les experts espèrent donc sensibiliser les décideurs et le grand public à cette question cruciale. En effet, personne n’ignore que les arbres sont des acteurs majeurs du climat tel qu’on le connaît. Leur disparition constitue l’un des points de basculement climatiques potentiels qu’il nous faudra absolument éviter; dans le cas contraire, la dynamique délétère que l’on connaît aujourd’hui pourrait connaître une accélération dramatique. Le constat est clair : il faut donc agir, et vite.

En guise de conclusion, les auteurs insistent toutefois sur la nécessité de mettre en place une approche patiente et responsable, sans se précipiter; car dans le cas contraire, ces initiatives pourraient se révéler contre-productives. Une étude récente a par exemple révélé que de nombreux efforts de conservation se contentent de planter des arbres en masse et au hasard; une pratique qui peut tout simplement signer l’arrêt de mort d’une niche écologique, alors qu’elle part d’une initiative louable.

Le rapport est disponible ici.

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