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Les changements climatiques perturbent le comportement des animaux

Chacun connaît déjà des exemples qui prouvent que l’environnement change le comportement des animaux; ce constat serait en fait global.

Aujourd’hui, chacun sait que l’activité humaine a un impact considérable sur notre environnement, qui change de façon rapide. Ce qui est plus compliqué, c’est d’évaluer la portée et les conséquences à grande échelle de ce changement; nous savons encore très mal comment les différentes espèces animales y réagissent. C’est l’objet des travaux d’un groupe de l’université d’Helsinki repérés par Futura. Ils se sont intéressés à l’impact du changement climatique sur le comportement des animaux.

Pour cela, ils ont réalisé une méta-analyse, c’est à -dire un papier de recherche qui passe en revue toute la littérature scientifique sur un sujet donné pour en tirer des informations complémentaires. Leur analyse a ainsi ciblé cinq domaines comportementaux précis; ils se sont intéressés à l’agression, l’exploration, l’activité, l’audace et la sociabilité sur un panel de plus de 100 espèces.

Nouvel environnement, nouveau comportement

Ils ont constaté une corrélation “très nette” entre ces deux facteurs; cela suggère que les changements d’environnement ont bien tendance à modifier le comportement des animaux. Et c’est d’autant plus marqué pour tous les comportements exploratoires. “Nous avons constaté le plus gros changement au niveau de leur propension à explorer leur environnement”, explique Petri Niemalä, l’un des chercheurs associés à cette étude.

Et parmi ces changements environnementaux, ce sont les changements climatiques locaux qui auraient l’impact le plus remarquable. Un dérèglement des précipitations ou de la température peut donc perturber la faune jusque dans son comportement instinctif. Par exemple, une augmentation de la température ou une baisse du niveau de l’eau ont tendance à rendre les poissons plus agressifs.

Et il y a encore plus inquiétant. Même les paramètres de base, qui provoquent ces changements climatiques, modifient déjà sensiblement leur comportement avant même d’altérer leur environnement. On peut ainsi citer la concentration en dioxyde de carbone, l’introduction de nouvelles espèces, ou encore l’urbanisation. Les chercheurs ont par exemple constaté que cette dernière favorisait l’exploration chez les oiseaux, mais avec l’effet inverse sur les lézards.

Une forme d’adaptation à court terme ?

Comme le suggère ce dernier exemple, cette vaste méta-analyse ne permet pas de tirer des conclusions très fines. Pour en savoir plus sur la nature de ces changements; on ne sait donc pas encore bien en quoi ils consistent ni de quels paramètres ils dépendent. La question principale reste donc de trouver comment et pourquoi ils affectent le comportement des animaux.

Ces changements de comportement seraient une adaptation à court terme à un nouvel environnement, un peu comme un caméléon qui change de couleur. © Pierre Bamin – Unsplash

Faute d’avoir des études plus précises à se mettre sous la dent, les chercheurs avancent déjà un début d’explication. “Les changements de comportements pourraient servir de tampon pour amortir les effets négatifs immédiats du changement d’environnement”, expliquent-ils dans leur communiqué. “Par exemple, ils peuvent servir à compenser des difficultés à se reproduire, ou une surmortalité liée aux nouvelles conditions environnementales”, précise-t-il.

C’est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle. D’un côté, cela prouve que le règne animal est capable de s’adapter à de nouvelles conditions avec une rapidité surprenante, bien supérieure au rythme de l’évolution et de la sélection naturelle. Une information qui incite à l’optimisme dans le contexte actuel.

En revanche, cela démontre une nouvelle fois l’impact nauséabond de notre activité sur la faune. Et surtout, cela montre à quel point nous sommes encore loin d’en comprendre toutes les implications à long terme. Nous ne savons donc toujours pas où se situe le point de non-retour. Il est alors plus urgent que jamais d’analyser cette dynamique dans de nouveaux travaux, et surtout, de persister dans nos engagements en faveur de l’environnement.

Le texte de la méta-analyse est disponible ici.

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