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Le créateur de Pokémon Go veut ressusciter les jeux en réalité augmentée

Avec sa plateforme Lightship, Niantic veut permettre à d’autres développeurs de créer des jeux AR à l’échelle de la planète comme Pokémon Go.

Depuis que Mark Zuckerberg a dévoilé son fameux projet de monde virtuel, la notion de metavers est encore aussi floue que sa définition exacte. Mais n’en déplaise au fondateur de Facebook, il existe déjà des produits qui ont construit leur succès sur un concept vaguement comparable; c’est notamment le cas du studio Niantic, qui veut faire passer son catalogue AR à la vitesse supérieure.

La firme a annoncé que sa plateforme baptisée Lightship était désormais accessible aux développeurs du monde entier. Elle a déclaré qu’elle allait “ouvrir le coffre-fort technologique développé pour ses autres jeux”. Son objectif : permettre aux autres éditeurs de construire leurs propres “applications AR à l’échelle de la planète”.

D’ici l’année prochaine, Niantic aimerait également intégrer Lightship à l’écosystème des lunettes de réalité augmentée. Sur le papier, cela ressemble fort à l’évolution logique des systèmes existants; par exemple, dans Pokémon Go, le joueur peut déjà interagir avec son environnement via la caméra de son smartphone. Mais l’écran ne représente qu’une petite fenêtre sur ce monde virtuel. Avec de vraies lunettes, il ne fait aucun doute que Pokémon Go et consorts seraient immensément plus immersifs, mais aussi plus ergonomiques.

Niantic, le métavers avant Facebook

Le studio s’est d’abord illustré avec l’excellent Ingress, qui a bousculé tout le paysage vidéoludique à sa sortie en 2012. Pour la toute première fois, les joueurs ont pu goûter au grand frisson de la réalité augmentée. Il suffit désormais d’un simple smartphone pour faire le lien entre le monde réel et le monde virtuel; un métavers avant l’heure, en somme.

Mais à cette époque, le concept est novateur et très excitant mais la technologie n’est pas encore au point. Un constat qui a rebuté de nombreux utilisateurs; ce n’est qu’en 2016 que Niantic signe le partenariat d’une vie avec Nintendo, et accouche ainsi de Pokémon Go. Ce jeu basé sur le même moteur qu’Ingress a bénéficié de toute l’expérience du studio. Bien plus abouti que son prédécesseur, il s’est immédiatement transformé en un véritable carton planétaire.

En plus de Pokémon Go, Niantic a déjà accumé de l’expérience avec Ingress, Harry Potter Wizards Unite, et plus récemment Pikmin Bloom. © The Pokémon Company / Niantic

Dans la foulée, nous avons vu fleurir des dizaines de pâles copies bien décidées à surfer sur cette vague; on se souvient par exemple de Mojang, qui s’est mis en tête de transposer son légendaire Minecraft. Mais la grande majorité s’est lamentablement pris les pieds dans le tapis, et cette niche vidéoludique a commencé à perdre de la vitesse. Même Niantic en a fait les frais. Son dernier titre Harry Potter Wizards Unite avait tout pour réussir; mais malgré l’expérience acquise sur Go et Ingress et cette franchise cultissime comme base de travail, le jeu a fini par faire un sacré flop.

Le jeu vidéo 2.0 ?

Beaucoup y ont vu la fin d’un phénomène de mode éphémère, d’une niche vidéoludique vouée à disparaître. Mais lorsqu’on lit la feuille de route Niantic, on peut se demander si ce n’est pas tout le contraire qui semble se profiler. Avec Pokémon Go dans ses valises, la firme dispose d’une expérience et d’un bagage technique tout simplement inégalés sur ce terrain; en fait, on pourrait même considérer que Niantic a déjà produit des sortes métavers abstraits depuis des années, bien avant que Facebook / Meta n’entre dans la danse !

Au bout du compte, la philosophie et la technologie de Niantic sont évidemment très différents de la vision de Zuckerberg. Mais les implications pourraient néanmoins être considérables. Si la firme réussit son pari, elle pourrait débloquer l’immense potentiel qu’aucun jeu AR n’a jamais pu exprimer dans son intégralité. Et par la même occasion, participer à redéfinir les notions de métavers et de jeu vidéo. Il sera donc intéressant de voir quel type de développeur s’intéressera à Lightship; si les gros studios répondent à l’appel, le paysage vidéoludique pourrait bien changer radicalement.

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1 commentaire
  1. “Le studio s’est d’abord illustré avec l’excellent Ingress, qui a bousculé tout le paysage vidéoludique à sa sortie en 2012”- merci de rappeler l’existence de ce jeu, mais il n’a jamais bousculé quoi que ce soit

    “Il suffit désormais d’un simple smartphone pour faire le lien entre le monde réel et le monde virtuel; un métavers avant l’heure, en somme.” – le rédacteur a-t-il compris ce qu’est ou ce que doit être le métavers ? Un jeu AR n’est rien d’autre qu’un jeu en réalité augmenté, le seul lien avec le métavers est la réalité augmentée, techno nécessaire dans les deux cas.

    Oui l’expérience de Niantic est importante et utile pour le métavers, non Niantic n’est pas un précurseur du concept.

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