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La Chine construit un énorme bateau pour lancer des fusées depuis la mer

La Chine continue de s’imposer comme l’une des grandes nations de l’aérospatiale, et va bientôt s’équiper d’un nouveau pas de tir flottant.

La Chine progresse décidément à grande vitesse dans sa ruée vers l’espace. Pékin a récemment annoncé que le pays avait entamé la construction d’une base de lancement navale; une sorte de porte-avions à destination de l’aérospatiale qui leur permettra d’augmenter leur capacité à lancer leurs propres engins.

la Chine a déjà procédé à deux lancements de sa fusée Longue Marche 11 à partir de la mer. Ellen est ainsi devenue la troisième nation à y parvenir, après les États-Unis et la Russie. Mais ce nouveau bateau constituera une avancée considérable par rapport à ces barges trafiquées. Il s’agit ici d’une vraie base de lancement flottante et mobile de 160 mètres de long pour 40 mètres de large, soit à peu près la taille d’un porte-avions.

Une base opérationnelle multifonctions

Et il ne s’agira pas seulement d’une plateforme mobile sur laquelle les ingénieurs ont greffé un pas de tir. Il disposera de son propre pas de tir mécanisé et intégré à la structure du bateau. Celui-ci sera spécialement adapté au lancement des fusées Longue Marche 11 et “Smart Dragon”. D’après Space.com, il servira aussi de plateforme de lancement pour leur future fusée à ergols liquides.

À terme, les autorités chinoises espèrent aussi que ce bateau pourra participer à la récupération d’éléments de fusée. Une approche comparable à celle de SpaceX, qui utilise des barges autonomes afin de récupérer les différents modules qui retombent vers la Terre.

C’est en tout cas une approche aussi compliquée sur le plan technique qu’intéressante d’un point de vue logistique. Car avec une base de lancement mobile, il est théoriquement possible d’atteindre l’orbite sans dépenser trop de carburant. Et cette flexibilité au niveau du choix de l’orbite initiale est une donnée cruciale pour les ingénieurs.

Dans un premier temps, cela permet d’adapter le plan de vol pour que l’intégralité du vol se déroule entièrement sur le territoire chinois; une façon d’éviter d’éventuelles frictions avec ses voisins au sujet du partage de l’espace aérien. Cela permet aussi de procéder aux lancements loin de toute zone habitée, ce qui constitue un avantage en termes de sécurité.

Cette base de lancement mobile sera à peu près aussi longue qu’un porte-avions. © Michael Afonso

Lancer mieux, pour lancer plus

Mais surtout, cette flexibilité permettrait aux ingénieurs chinois de réaliser des lancements bien plus efficaces; en effet, cela permet de se rapprocher à loisir de l’équateur. C’est intéressant pour les ingénieurs. Car à ces basses latitudes, c’est la Terre elle-même qui leur donne un petit coup de pouce. Plus on se rapproche de cette ligne de démarcation, plus on se déplace rapidement par rapport au centre de la Terre.Une personne située aux pôles sera quasiment immobile dans le référentiel terrestre, alors qu’un humain situé à l’équateur s’y déplacera à environ 1670 km/h. Et cela vaut aussi pour les objets inanimés comme des fusées.

La Terre se comporte donc un peu comme une fronde; lorsque des fusées décollent de l’équateur dans le sens de sa rotation de la Terre, elles sont accélérées par rapport à une fusée qui décollerait d’une latitude plus élevée. Cela permet donc d’utiliser moins de carburant (ou plutôt de Delta-v) pour atteindre la même orbite, ou pour atteindre la vitesse de libération nécessaire pour échapper définitivement à l’attraction terrestre.

Lorsqu’elle sera déployée en 2022, cette base flottante sera donc une avancée considérable pour le programme spatial chinois. Il continue d’avancer à une vitesse impressionnante; le mois dernier, la Chine a d’ailleurs battu le record de lancements annuels, avec 40 lancements en 2021. Et avec ce nouvel élément pour renforcer leur arsenal aérospatial, il ne fait aucun doute qu’ils pourront encore augmenter la cadence. De là à devenir la première puissance mondiale dans l’espace ? Réponse d’ici quelques années.

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1 commentaire
  1. La comparaison avec un porte avion est un peu abusive.
    Le bateau présenté ici ferait 160m. Les portes avions sont plutôt vers les 300 (entre 250 et 350 pour les portes avions modernes), donc le “presque aussi grand” semble un peu exagéré.

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