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La Russie veut tordre le bras des GAFAM avec de nouvelles restrictions

Le Kremlin veut forcer les géants du numériques à coopérer; afin de les garder à portée de main, une nouvelle loi leur impose désormais une présence physique en Russie.

Les géants américains du numérique auront-ils bientôt pignon sur rue à deux pas de la Place Rouge ? Aussi paradoxal que cela puisse paraître, c’est en tout cas la volonté des autorités russes. D’après Reuters, le gouvernement a récemment imposé à de nombreuses entreprises – dont plusieurs représentants des GAFAM – d’être officiellement représentées sur le sol russe.

D’après le texte de loi, les “entités étrangères qui exercent une activité sur l’Internet russe” et servent plus de 500.000 internautes par jour écopent de nouvelles restrictions. Elles sont désormais “obligées de créer une branche, d’ouvrir un bureau ou d’établir une entité légale russe”. Les entreprises en question devront également s’enregistrer auprès de l’agence nationale de régulation des communications, Roskomnadzor.

Une chasse au “contenu illégal”

Cette nouvelle mesure de répression de la big tech américaine est tout sauf étonnante; cela fait plusieurs années que le Kremlin livre une guerre ouverte aux acteurs qui ne partagent pas sa vision de la modération sur Internet. La liste des entreprises concernées comprend notamment Google, Facebook, Twitter, TikTok et Telegram. Reuters précise que ces entités ont un point commun; toutes ont déjà été sanctionnées pour avoir échoué -sciemment ou pas- à supprimer du contenu jugé illégal par les autorités russes. Apple, déjà visé pour abus de position dominante dans le pays par le passé, fait aussi partie de la liste.

On pouvait donc s’attendre à des représailles, et c’est désormais chose faite avec cette loi qui leur force la main. De plus, le Kremlin n’a pas été arrangeant au niveau des délais; toutes ces entreprises devront se plier à cette nouvelle règle “d’ici la fin de 2021”. Il leur reste donc à peine plus d’un mois pour ouvrir une antenne au pays de Vladimir Poutine.

Ceux qui échouent à tenir ce délai s’exposent à des représailles économiques sévères; d’après Reuters, ils pourraient par exemple être entièrement privés de publicité dans le pays. C’est donc un sacré coup de pression de la part de l’administration russe, qui cherche autant que possible à s’émanciper de l’influence du numérique à l’américaine. Les GAFAM préféreront-ils quitter le marché russe, ou finiront-ils par se plier aux exigences de Roskomnadzor ? L’avenir nous dira si cette offensive a porté ses fruits.

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