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La FTC porte plainte contre Nvidia pour le rachat d’ARM

Le géant technologique pourrait se voir interdire le futur rachat d’ARM. Les régulateurs américains estiment en effet que la transaction offrirait une trop grande hégémonie à l’entreprise.

Les grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités. Et lorsqu’il est question de la possible domination d’une entreprise sur le marché de la tech, les régulateurs préfèrent ne pas prendre de risque. Depuis plus d’un an, le géant Nvidia a pour projet d’acquérir ARM, spécialisée dans la fabrication de processeurs basés sur l’architecture du même nom. Oui mais voilà : ce rachat, estimé à 40 milliards de dollars risque “d’étouffer toute compétition dans les technologies de nouvelle génération”, craignent aujourd’hui les régulateurs américains.

Selon un communiqué officiel publié jeudi par la FTC (Federal Trade Commission), on apprend ainsi que le gendarme à la concurrence américaine a ouvert une enquête il y a déjà un mois, afin d’évaluer les conséquences que pourrait avoir l’acquisition d’ARM par l’une des plus grandes entreprises de puces électroniques au monde. Concrètement, l’acquisition du fondeur par SoftBank — la maison mère de Nvidia — pourrait impacter tout le marché, depuis les systèmes d’assistance à la conduite, jusqu’aux data centers. En s’offrant ARM, la firme pourrait en effet privatiser les technologies ARM, et notamment les architectures de ses processeurs de pointe. Une perspective qui serait sans doute dommageable pour la concurrence.

Si la plainte de la FTC est officialisée cette semaine, le discours n’est pas inédit. Dans ses arguments, l’agence fédérale américaine n’est pas sans rappeler l’enquête actuellement menée par l’Union européenne, qui depuis mi-novembre, a sommé au gouvernement britannique d’approfondir ses recherches sur cet éventuel rachat, sans toutefois écarter la possibilité d’une interdiction.

La FTC durcit le ton

Depuis l’arrivée de Joe Biden à la Maison-Blanche, élus et régulateurs américains ont durci le ton contre les grandes entreprises technologiques, régulièrement accusées d’abuser de leur position hégémonique sur un marché de plus en plus concurrentiel. Habituellement, ce sont les GAFAM qui font les frais de ces sanctions. Avec cette prise de position contre Nvidia, la FTC ambitionne désormais d’envoyer “un signal fort montrant que nous agirons de façon agressive pour protéger nos infrastructures essentielles de fusions verticales illégales qui ont des conséquences graves et d’une grande portée sur les innovations futures”, expliquait il y a peu Holly Vedova, directrice à la FTC de l’antenne de la concurrence. Rendez-vous le 10 mai prochain pour assister au début de l’audience administrative opposant Nvidia et ARM aux législateurs donc.

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