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Le Kazakhstan débranche Internet pour faire taire ses opposants politiques

En quelques heures, le gouvernement kazakh a débranché l’ensemble de son réseau Internet, alors que de violentes manifestations ont lieu dans tout le pays.

Pour endiguer la colère de ses opposants politiques, le Kazakhstan préfère les faire taire. Depuis déjà plusieurs jours, le pays est en proie à de violents mouvements contestataires, qui font notamment suite à l’augmentation exponentielle des prix du gaz. Face aux manifestants, le gouvernement n’a d’abord pas hésité à riposter, entraînant plusieurs dizaines de morts, et des milliers de blessés selon les autorités locales. Une escalade de la violence, qui a rapidement dépassé la question du carburant pour devenir un symbole politique. Désormais, c’est contre le régime de Kassym-Jomart Tokaïev que le pays se soulève, et tout particulièrement contre l’ancien dirigeant Noursoultan Nazarbaïev, qui après trente ans à la tête du pays, conserve une importante influence sur l’exécutif.

Le régime débranche Internet

Malgré quelques tentatives pour apaiser la colère des manifestants, le gouvernement kazakh a acté de nombreuses mesures répressives pour endiguer la crise. Mercredi, le pouvoir a déclaré l’état d’urgence dans tout le pays, assorti d’un couvre-feu de 23 heures à 7 heures du matin. Depuis quelques jours, c’est tout le réseau Internet et mobile qui a été coupé.

Dès le début de la semaine, l’accès aux messageries mobiles Telegram, Signal et WhatsApp a été fortement perturbé. Un peu plus tard, c’est l’ensemble du réseau mobile qui a été mis à l’arrêt. Un opérateur local a d’ailleurs confirmé la situation, “conformément au paragraphe 1-2 de l’article 41-1 de la loi de la République du Kazakhstan sur les communications”. C’est finalement aux alentours de mercredi à 18h30, que tout le réseau Internet du pays a fait l’objet d’un blocage. Selon la chaîne de télévision Mir24, seul le réseau téléphonique semble encore opérationnel.

Après un bref retour à la normale le temps d’un discours présidentiel appelant à une intervention des forces russes mercredi soir, le réseau a fait l’objet d’une nouvelle censure quelques heures plus tard, pour finalement être partiellement rebranché jeudi en fin de journée.

Selon l’organisme Netblocks, ce n’est malheureusement pas la première fois que le pays doit faire face à des perturbations sur le réseau Internet suite à une crise politique. Pour le gouvernement, il s’agit non seulement de désorganiser les contestataires en les privant de moyens de communication, mais aussi de limiter la circulation des informations hors du pays. L’opération de cette semaine reste cependant “d’une ampleur inédite”, tant dans sa rapidité d’exécution que dans son ampleur pointent régulateurs et ONG, qui appellent les autorités à “immédiatement restaurer l’accès à Internet pour tous”. 

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