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Un fossile géant exceptionnel a été sauvé des eaux en Écosse

Grâce à l’œil aiguisé d’une doctorante écossaise en paléontologie, son équipe a mis la main sur un spécimen de ptérosaure à la taille exceptionnelle.

Dans des travaux publiés la semaine dernière dans la revue Current Biology et présentés par le Smithsonian Magazine, des chercheurs de l’université d’Édimbourg ont fait état d’une découverte incroyable : un squelette très bien préservé appartenant à un ptérosaure d’une taille exceptionnelle.

L’histoire débute sur l’île écossaise de Skye, un véritable paradis paléontologique où de nombreux spécimens remarquables ont déjà été identifiés. Ce jour-là, c’est un groupe de professeurs et d’étudiants qui était parti faire la chasse aux pièces rares, et ils n’ont pas été déçus; ’Amelia Penny, doctorante en paléontologie, a fini par repérer un élément inhabituel à la faveur de la marée basse.

Dès lors, toute l’équipe s’est mise au travail pour extraire cette pièce de son carcan de calcaire afin de la préserver. Et les conditions étaient tout sauf optimales. Habituellement, il s’agit d’un travail de longue haleine; l’objectif est évidemment de récupérer la pièce sans l’endommager. Tout sauf évident lorsque l’on a aucune idée de ce que qui se cache sous les premières couches de roche.

© Jagielska et. al.

Une course contre la marée

Mais dans ce cas précis, l’équipe a été pressée par le temps, ou plus précisément par la marée montante qui commençait à faire des siennes. Ils ont donc travaillé rapidement et dégagé le fossile aussi vite que possible. Et bien leur en a pris, car cette trouvaille s’est révélée exceptionnelle à bien des égards.

Cette mâchoire âgé d’environ 170 millions d’années cachait en fait un squelette dans un état de préservation tout simplement exceptionnel. Il appartenait à un ptérosaure, un proche cousin volant des dinosaures qui a domestiqué ce mode de locomotion près de 50 millions d’années avant les oiseaux.

Après les travaux préliminaires, il est apparu que ce spécimen baptisé Dearc était un vrai mastodonte dans sa catégorie. Techniquement, il ne s’agit pas du plus gros ptérosaure jamais découvert. Ce titre revient toujours au légendaire Quetzalcoatlus, un véritable titan dont l’envergure supérieure à dix mètres en fait toujours le plus grand animal volant à n’avoir jamais vécu sur Terre.

En revanche, le spécimen écossais provient d’une période bien plus ancienne. Il date du début de l’évolution des ptérosaures, bien avant l’apparition de Quetzalcoatlus. Les fossiles récupérés suggéraient jusqu’à présent que les ptérosaures nés à cette époque étaient nettement plus petits; les chercheurs considéraient qu’ils ne dépassaient pas les deux mètres d’envergure.

Quetzalcoatus demeure encore la plus grande espèce de ptérosaure jamais documentée, mais ce spécimen écossais reste exceptionnel à bien des égards. © Mark Witton and Darren Naish

Un spécimen “vraiment spécial

À ce titre, Dearc sgiathanach est “exceptionnel” puisque le squelette retrouvé affiche une envergure supérieure à 2,5 mètres. Et il ne s’agit que de la face cachée de l’iceberg. En effet, ce spécimen en particulier était encore très jeune; il n’avait que deux ans au moment de sa mort. Cela suggère que les adultes entièrement développés pouvaient être encore significativement plus gros ! Un véritable jackpot paléontologique qui a ravi l’équipe.

Même dans le contexte des découvertes impressionnantes déjà réalisées sur l’île de Skye ces dernières années, celle-ci est vraiment remarquable”, explique le docteur Nick Fraser, responsable pour le compte des Musées Nationaux d’Ecosse. “Le niveau de préservation est vraiment incroyable”, renchérit Steve Brusatte, le professeur qui a dirigé l’équipe à l’origine de la découverte.

Le fossile de Dearc est donc rapidement devenu l’un des éléments les plus courtisés de la collection écossaise. Son état de conservation exceptionnel permettra certainement aux chercheurs de collecter des détails importants sur son anatomie et sa morphologie. Ces détails les renseigneront à leur tour sur le mode de vie de l’animal, et par conséquent sur toute la dynamique de l’écosystème auquel il appartenait.

Trouver un tel spécimen, à la fois remarquable et si bien préservé, c’est vraiment spécial”, continue Fraser. “ C’est une addition unique, et un spécimen qui sera étudié pendant de longues années”, conclut-il.

Le texte de l’étude est disponible ici.

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