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Kylin : l’OS chinois qui rêve de remplacer Windows et macOS

Alors que la guerre technologique fait rage entre Washington et Pékin, la Chine accélère le développement de son propre système d’exploitation. Le pays souhaite prendre ses distances à l’égard de Windows et macOS, deux systèmes d’exploitation américains.

La Chine croit toujours au succès de son propre système d’exploitation. Si les provocations et petites phrases assassines ont disparu depuis le départ de Donald Trump, le conflit commercial sino-américain est toujours là. Une guerre technologique a lieu entre les deux superpuissances, débutant même avant l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche. La bataille est décisive et concerne aussi les systèmes d’exploitation.

Les mesures prises contre Huawei ont montré qu’il était possible de faire vaciller un géant. Outre l’interdiction des équipements et services 5G du groupe dans de nombreux pays, Huawei s’est retrouvé privé des technologies (et des puces 5G) américaines et des services de Google. Pour le grand public, cette absence a été le plus visible et a grandement contribué aux difficultés du géant chinois. Le constructeur espère se relancer avec Harmony OS et ce n’est pas le seul projet de la Chine en matière de systèmes d’exploitation.

Kylin, l’espoir chinois depuis 2001

Pékin rêve toujours d’avoir son propre « OS » pour rivaliser avec son rival américain. L’idée n’est pas nouvelle et la deuxième économie mondiale a décidé d’accélérer. Le South China Morning Post rapporte que Pékin a dévoilé une plateforme pour donner un nouveau souffle à son projet de système d’exploitation pour ordinateur. Kylinsoft, filiale de l’entreprise publique China Electronics Technology Group, vient de se rapprocher de plus de 10 entités chinoises pour promouvoir « openKylin ». Parmi les participants, on retrouve notamment le Centre national de recherche sur le développement de la sécurité de l’information industrielle.

Cette plateforme, se voulant ouverte (open-source), entend fédérer une communauté de développeurs dans le but de développer plus rapidement Kylin OS. D’après nos premières constatations, openKylin ressemble pour l’heure à une (énième) distribution basée sur Ubuntu. Nous avons pu l’installer et nous continuerons de tester plus en profondeur cette version.

Le nom de ce système d’exploitation, aussi appelé Kylin, vous est peut-être familier, et pour cause : il existe depuis 2001. Les premières tentatives de Pékin ont débuté au début siècle avec le développement de « Kylin ». À cette période, le projet était de proposer un OS pour l’armée et les services du gouvernement en se basant sur FreeBSD (un système d’exploitation UNIX libre).

La Chine redouble d’efforts pour s’éloigner des solutions américaines

Au fil des évolutions, l’OS chinois a migré vers un noyau Linux pour prendre le nom de Kylin Linux. En 2014, le système The Register rappelle qu’une version basée sur Ubuntu a même vu le jour après la signature d’un accord entre Canonical et les autorités chinoises. Le système d’exploitation n’a pourtant jamais vraiment décollé dans son pays d’origine, figurant loin derrière ses homologues américaines. Comme ailleurs dans le monde, c’est Microsoft et Windows qui dominent le marché (75 % dans le monde ; 85 % en Chine selon le SCMP). Le système d’exploitation d’Apple (macOS) progresse aussi dans le monde, captant environ 15 M du marché. Enfin, les distributions basées sur Linux (dont la plupart des OS chinois) se partagent « une faible part de marché, mais stable dans le monde ».

La décision chinoise témoigne de la volonté de son gouvernement de conserver la main sur ses réseaux de télécommunications ; dont Internet. Pékin entretient cependant un rapport « amour-haine » avec Microsoft ; multipliant les efforts pour se débarrer de Redmond tout en étant dépendant de Windows. En 2014, la Chine utilisait encore massivement Windows XP et avait essayé de convaincre Microsoft de continuer à supporter son vieillissant OS. Plus tard, la société américaine a également lancé une version spéciale de Windows 10 appelée Zhuangongban. Cette dernière répondait aux exigences du gouvernement chinois.

Quelques années après, la Chine espère réduire sa dépendance aux technologies américaines. Une décision qui passe notamment par le développement de son propre OS alors que le contexte géopolitique reste tendu.

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9 commentaires
  1. @NIob: c’est surtout dur de réinventer la roue… faire nouveau pour faire nouveau n’a jamais eu aucun intérêt. Par contre créer de nouvelles solutions/approches ça c’est difficile

  2. Je vais tester cet os cet aprem sur un vieux PC pour savoir si c’est si pire que ça… Après tout, c’est toujours une distribution de Linux.

  3. Kilin etait un animal fabuleux de la mythologie Chinoise ! Voir cette Licorne ou simplement entendre son nom été de très bon présages ! …
    A voir comment les Chinois vont occuper les Océans, le Sky et le Space, ils ne faut les réduire ce serais une erreur stratégique, et les US l ont compris trop tard.

  4. Pour rappel, la chine est le pays qui fait de l’hyper-control, de la censure et de l’espionnage industrialisé. Vous croyez pas qu’ils vont pas mettre des mouchards pour ensuite le rendre obligatoire ?

  5. L’impossible n’est pas chinois ..
    Il faut libérer tout le monde des monopoles et la prison américaine..

  6. Bonjour, choisir un OS Linux, c’est s’assurer que le matériel sera reconnu lors de l’installation. Après il faut choisir une interface graphique stable.

    Ce que peut apporter la Chine c’est des progiciels chinois, ils remplaceront à terme les logiciels professionnels propriétaires de Windows ou Apple MacOS (Autocad, Adobe Photoshop illustrator, …) et d’autres plus spécialisées pour les sciences.
    LibreOffice pourrait gagner une multitude de développeurs, Postgresql devenir encore meilleur.

    Comme la chine fabrique des cartes graphiques et autres, elles seront, je n’en doute pas, parfaitement reconnu par le GLinux chinois.

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