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Entre deux annulations, Netflix mise sur les remakes de son propre catalogue

Pourquoi terminer les projets déjà lancés quand il suffit de reproduire une série à succès dans un autre pays ?

Lorsque Netflix annule un projet, les fans en colère portent souvent les mêmes discours : “pourquoi annuler ma série alors que Riverdale et Elite n’en finissent plus ?” Au grand dam de ces abonnés, la dernière annonce de la plateforme ne risque pas de les enchanter. Dès le 3 février prochain, il n’y aura plus une mais bien deux séries Elite au catalogue. Après la version originale produite en Espagne, voici venu Class, la version indienne de cette même histoire.

À l’image de Money Heist : Korea faisant office de reboot à La Casa de Papel, Netflix réitère l’expérience avec une autre série à succès. Les séries adolescentes aux scénarios improbables à base de réseaux criminels et de drogues fonctionnent, alors le service de SVOD ne s’en prive pas. Malheureusement, rien de bien original au programme pour celles et ceux ayant déjà visionné l’original. Trois élèves issus de la classe moyenne font leur entrée dans l’école la plus prestigieuse de New Dehli, et se retrouvent embarqués dans un groupe criminel contre leur gré.

Même si cette série trouvera sûrement son public, l’annonce à de quoi refroidir bon nombres d’utilisateurs, surtout après les récentes annulations qui ont fait débat. Mais plus qu’une potentielle déception, cette annonce est avant tout révélatrice de l’étrange fonctionnement de Netflix.

Trop de contenu tue le contenu

Face au vaste catalogue de la plateforme de streaming, certains diront qu’il suffit de se reporter sur autre chose quand une série est abandonnée. Netflix donne naissance à tellement de nouvelles productions tous les mois qu’il n’est effectivement pas difficile de se changer les idées. La firme adopte ainsi un rythme de production effréné, une méthode industrielle qui est loin d’être idéale pour faire émerger de véritables œuvres ambitieuses. Le service préfère miser sur des productions moins coûteuses, mais produites en grand nombre. Faire naître un remake est donc l’opération parfaite. Le N rouge peut compter sur la réputation de la licence Élite pour attirer des spectateurs, et sur une intrigue qui a fait ses preuves pour les garder. C’est aussi l’occasion pour la plateforme de conquérir un nouveau marché, et donc de continuer son expansion à travers le globe.

Les difficultés économiques du N rouge ne sont plus un secret. Les augmentations de tarifs et autres annulations à tout va en sont la preuve concrète. Le géant du divertissement surproduit afin d’assurer l’apparition d’un phénomène parmi les quantités de projets diffusés. Certaines séries comme Mercredi font le buzz, s’assurent alors un bel avenir et viennent remplir les caisses de la plateforme.

Quand un tel mastodonte fait son apparition, le reste des productions passe très souvent inaperçu. Résultat des courses, on assiste à un Hunger Games culturel ou seul le plus fort en ressort vivant. S’en suivent alors des vagues d’annulations, l’ingrédient numéro un pour une mauvaise réputation. Certains abonnés perdent foi en Netflix, se désabonnent et génèrent de nouvelles pertes.

Un raisonnement flou

Pourtant, le géant du streaming ne prend pas ces fins prématurées “à la légère” comme l’explique Peter Friedlander, chef des séries scriptées chez Netflix US et Canada, dans une interview accordée à Variety. “Les annulations sont la partie la plus difficile de notre travail” ajoute-t-il.

Même si le Top 10 hebdomadaire offre une bonne idée des tendances actuelles, Friedlander assure que les décisions sont prises en imaginant le futur du projet plutôt que sur une simple base d’audimat. Cette donnée n’est jamais partagée par Netflix et laisse le grand public dans un flou constant. Contrairement à la télévision, il est impossible de connaître le succès réel d’une série et de s’en prendre au diffuseur en cas d’annulation abusive.

Face au succès récent d’Amazon Prime qui dépasse Netflix pour la première fois aux États-Unis, ce modèle n’est peut-être plus le bon. La SVOD signée Jeff Bezos concentre son contenu sur quelques œuvres cultes qui vont jusqu’au bout des choses, et les utilisateurs en sont ravis comme le montrent les statistiques. L’avenir du streaming promet d’être chargé en évolution pour s’adapter au besoin des abonnés.

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1 commentaire
  1. Cette mode de refaire des contenus en les adaptant à d’autres cultures est ridicule. Quel gâchis d’énergie juste pour entretenir la xénophobie latente de gens qui ne savent pas (ou refusent de) se projeter dans un autre référentiel. Et quel manque d’imagination de la part des producteurs qui font ce choix.

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