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Encadrement des influenceurs : c’est quoi cette lettre ouverte qui fait le (bad)buzz sur Twitter ?

Après l’annonce d’un projet de loi visant à encadrer le statut juridique des influenceurs, 150 figures de proue du marché ont signé une lettre ouverte, qui n’a pas fait l’unanimité.

On vous en parlait il y a quelques heures, le gouvernement entend encadrer plus strictement le métier d’influenceur, notamment en définissant un cadre juridique au statut, mais aussi en comblant plusieurs zones de vide laissées par une profession construite sur le tard depuis le début des années 2010. En parallèle de l’annonce du texte de loi qui devrait être débattu demain à l’Assemblée nationale, le Journal du Dimanche a publié une tribune co-signée par 150 influenceurs et influenceuses pour défendre leurs droits. Un discours critiqué par le grand public, mais aussi par certains signataires.

Les influenceurs en danger, vraiment ?

Face aux préjugés, aux fantasmes et aux incompréhensions, nous créateurs de contenu, tenions à vous dire qui nous sommes“, martèle la lettre ouverte publiée samedi sur le JDD. Parmi les 150 signataires, on retrouve quelques-uns des plus gros créateurs et créatrices de contenu de France, comme Amixem, EnjoyPhoenix, Squeezie, Cyprien, McFly ou encore Doigby. La liste est longue, et tous semblent s’accorder sur la nécessité d’encadrer la profession sans tomber dans l’extrême contrôle, en brisant “le modèle vertueux que nous construisons aux quatre coins de la France“.

“Notre histoire est complexe. Elle ne se résume ni à une vidéo de 30 secondes ni à des dérives que nous dénonçons fermement”.

Derrière cette lettre ouverte, qui ne contient finalement aucun argument massue en faveur de l’influence, le discours des créateurs et des créatrices de contenu passe mal. Sur les réseaux sociaux notamment, la plaidoirie sonne comme le coup de gueule d’une profession inquiète de voir son modèle économique s’offrir le cadre légal qui lui manquait.

D’autant plus que si les signataires dénoncent les “arnaques, contrefaçons, pratiques commerciales douteuses dont certains ont fait croire ces derniers mois qu’ils étaient représentatifs de notre secteur“, le texte de loi ne prévoit a priori pas de restreindre le métier de créateur de contenu au-delà des limites du raisonnable. En réalité, il s’agit surtout de définir un cadre légal sur le statut, d’interdire certains placements de produits et publicité jugés dangereux, et d’encadrer les images retouchées.

Même les signataires se dédouanent

Au sein même de la communauté des créateurs de contenu, la tribune parue dans le JDD ne fait pas l’unanimité, y compris chez les signataires. Après la publication du texte, Squeezie a publié un droit de réponse aux airs de mea culpa : “J’ai fait l’erreur de donner mon accord pour que mon nom apparaisse dans une tribune très maladroite“. Le créateur de contenu qui cumule près de 18 millions d’abonnés sur YouTube a reconnu n’avoir “même pas lu” le texte final, justifiant son choix par “un moyen de nous défendre devant des lois trop extrêmes, qui auraient pu pénaliser à tort les honnêtes créateurs de contenu“.

Un discours suivi par d’autres figures de l’influence française, comme le vulgarisateur scientifique Dr Nozman, ou encore Henry Tran, qui de son côté affirme ne jamais avoir explicitement donné son accord pour apparaitre dans la tribune : “On m’a simplement demandé mon accord de principe d’appuyer un texte dans l’éventualité où des sanctions juridiques pénaliseraient sans distinction les arnaqueurs du web et les créateurs de contenu“.

Le principal reproche fait à la tribune est notamment de confondre les “créateurs de contenu” et les “influenceurs”, alors même que certains signataires ont plusieurs fois été pointés du doigt pour les dérives mentionnées par le gouvernement dans son projet de loi.

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