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Sextech : L’Homme pénétré, la BD qui va au fond du sujet

L’Homme pénétré brise les tabous autour de la sexualité et du plaisir prostatique, dans une enquête graphique pleine de bon sens.

La tendance est aux bandes dessinées documentaires, et la sexualité n’échappe pas à la règle. Après Le vrai sexe de la vraie vie publié en 2016 chez Lapin, ou encore l’excellent essai de Liv Stromquist sur L’Origine du monde, c’est au tour de La Boîte à bulles d’apporter sa pierre à l’édifice de l’éducation sexuelle, en publiant L’Homme pénétré, un essai documenté et didactique, qui brise les tabous en allant au fond des choses. Une lecture nécessaire.

L'homme pénétré BD sextech
© Amandine Jonniaux / JDG

Casser les tabous

La sexualité ne devrait plus être taboue en 2023. Chez les personnes à vulve notamment, la démocratisation des réseaux sociaux a vu naître avec elle un assouplissement du discours autour de la masturbation. L’explosion du marché de la sextech n’y est d’ailleurs pas étrangère, puisque la popularité des jouets sexuels est en hausse constante depuis le début de la pandémie de Covid-19. Depuis 2017, près de la moitié des Françaises et des Français ont indiqué avoir utilisé un sextoy au moins une fois dans leur vie. Les femmes accusent un léger avantage (49%), mais les hommes ne sont pas en reste, avec 47% de réponses favorables.

Si la moitié des personnes à pénis utilisent des sextoys, pourquoi la pénétration anale reste aussi taboue, alors même qu’elle ne l’est pas – ou dans une moindre mesure – chez les personnes à vulve ? La réponse est multifactorielle, et longuement détaillée dans l’essai graphique de Martin Py et Zoé Redondo. Amalgames approximatifs du genre et de l’orientation sexuelle, les préjugés qui entourent le plaisir prostatique témoignent en réalité d’une construction sociale patriarcale profondément ancrée dans nos mœurs.

L'homme pénétré BD sextech
© Amandine Jonniaux / JDG

Une enquête statistique en image

Si L’Homme pénétré entend s’appuyer sur des études statistiques, c’est avant tout sur des sondages réalisés en ligne par les auteurs que se basent les chiffres avancés dans la bande dessinée. L’ouvrage embarque aussi une longue bibliographie de textes universitaires et de références sur le sujet. Le résultat est sans appel : militant mais pas oppressant, la bande dessinée livre une réflexion sociétale profonde sur les mœurs de notre époque, tout en démocratisant l’idée du plaisir prostatique chez les hommes hétérosexuels.

Pour porter leur discours, les auteurs ne se contentent pas de faire défiler les chiffres, mais imaginent quatre profils archétypaux, à travers des personnages aux pratiques sexuelles variées, et aux histoires radicalement différentes.

Pourquoi c’est bien ?

L’Homme pénétré n’a pas pour objectif de convaincre les réticents à s’engager sur la voie du plaisir anale. Pas plus que la bande dessinée n’ambitionne d’ajouter une charge mentale supplémentaire à ses lecteurs et lectrices. Reste ce documentaire graphique constitue une petite mine d’or pour qui voudrait se renseigner sur le sujet, que ce soit d’un point de vue physiologique, sociétal ou émotionnel. Pas besoin d’ailleurs de s’identifier, ni même d’être directement concerné par le sujet pour s’informer et prendre du plaisir à la lecture.

Sur fond d’éducation sexuelle, de consentement et de masculinités, L’Homme pénétré s’impose comme une lecture nécessaire, remplie de conseils pratiques et de questions à poser avant de se lancer. Une enquête à placer entre toutes les mains averties.

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6 commentaires
  1. La ligne éditoriale de ce site est vraiment devenue n’importe quoi …
    Sous couvert “d’inclusivité” et de bienpensance vous favorisez des mœurs qui DOIVENT être du domaine de l’intime et du privé.
    Ou alors tout au moins être représentatif de tous les avis et toutes les mœurs , selon cette prétendue ouverture…
    Pourtant je n’ai pas vu d’article faisant l’apanage de la sodomie hétérosexuelle et de ses voluptés…

    Cette époque me déçoit toujours un peu plus

  2. C’est encore un tabou qui n’a pas/plus sa raison d’être, l’épanouissement sexuel est ici le but premier qui va bien au-delà de la dite orientation sexuelle d’une personne. De plus, c’est une activité qui peut très bien se pratiquer à deux ou plusieurs.

  3. @Louis je suppose que c’est pour mieux différencier des non binaires et des trans qui n’ont pas tous des vulves.

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