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Les joueurs voient bien quand les studios font n’importe quoi avec l’intelligence artificielle

Depuis le carton incroyable de ChatGPT, l’intelligence artificielle créatrice de contenus s’infiltre partout, y compris dans les jeux vidéo. Mais cela ne doit pas exonérer les éditeurs de faire des efforts de leur côté, car les joueurs ne sont pas très chauds à cette idée.

Ce n’était qu’une question de temps avant de voir l’intelligence artificielle se faire une place dans le secteur des jeux vidéo. Plusieurs éditeurs ont montré un grand intérêt, à commencer par Ubisoft qui a annoncé Ghostwriter, un outil destiné à la création de dialogues pour les PNJ (personnages non joueurs). Il s’agit d’aider le studio à accélérer le développement de ses mondes ouverts, soulageant ainsi le travail des scénaristes qui peuvent se concentrer sur l’histoire principale… À moins qu’il s’agisse d’un moyen de réduire le nombre de rédacteurs chargés des scénarios !

Les visuels créés avec l’AI se repèrent rapidement

Les premières critiques n’ont pas tardé à fondre sur Ubisoft, qui a l’habitude de foncer dans les technologies les plus à la mode sans trop réfléchir (qu’on se rappelle des NFT Quartz qui ont été abandonnés depuis). Plusieurs éditeurs chinois qui tentent l’aventure de l’AI générative essuient en ce moment la colère de nombreux joueurs. Dans un événement organisé le mois dernier autour de Baraka: Bladepoint, le studio NetEase a proposé aux joueurs de ce battle royale de créer des skins avec l’aide de l’intelligence artificielle. Seul problème, l’AI ne parvenait pas à générer des visages correctement, les joueurs se retrouvaient avec des avatars portant de trop grands yeux ou des bouches tordues.

En février, le développeur d’Alchemy Stars (qui appartient au géant Tencent) a dû s’excuser publiquement après avoir été pris la main dans le sac : des visuels avaient été en partie générés par de l’intelligence artificielle. HoYoverse a de son côté reproduit la voix d’un acteur de doublage durant un événement autour du jeu Tears of Themis. Les joueurs s’en sont rendu compte par le ton du vrai-faux doubleur…

Les éditeurs de jeux vidéo, en Chine ou ailleurs, cherchent à exploiter les possibilités assez folles offertes par l’intelligence artificielle, mais bon nombre d’entre eux vont visiblement beaucoup trop vite pour implémenter ces technologies. Cela intervient dans un contexte économique difficile pour certains métiers du secteur, notamment les artistes et les illustrateurs : les studios comptent sur MidJourney ou Dall-E pour produire rapidement et à peu de frais des visuels. À court terme, cela peut être rentable, mais les joueurs ne sont pas complètement fous et repèrent généralement très vite qu’ils ont été bernés par l’AI…

Il est pourtant possible de se servir de l’intelligence artificielle sans faire de vagues, comme chez Roblox qui l’utilise dans les outils destinés aux créateurs de contenus. L’avenir dans ce domaine semble appartenir à une utilisation de l’AI en tant qu’intermédiaire, pour aider les artistes à visualiser une scène qu’ils pourront reprendre, ou encore pour aiguiller les scénaristes dans le déroulé d’une histoire. Il va être bien difficile de supprimer complètement l’humain, et c’est tant mieux !

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