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Infections sexuellement transmissibles : un antibiotique préventif pourrait bientôt être testé

La prise d’un antibiotique préventif pourrait diminuer de trois quarts les risques de contracter certaines IST.

Les antibiotiques, c’est pas automatique. Pourtant, ces derniers pourraient jouer un rôle déterminant dans la lutte contre les infections sexuellement transmissibles. C’est du moins la conclusion que dresse une étude publiée au début du mois d’avril 2023 dans The New England Journal of Medicine.

En étudiant la charge bactérienne et virale de 501 participantes et participants, principalement des hommes gays et femmes transgenres ayant recours à des traitements PrEP (un traitement médicamenteux capable d’empêcher la transmission du VIH), l’enquête tire une étonnante conclusion. En prenant une charge antibiotique de 200 mg de doxycycline dans les trois jours ayant suivi un rapport sexuel à risque, la probabilité de développer certaines IST comme la syphilis, la chlamydia et la gonococcie serait réduite de trois quarts.

Des conclusions prometteuses, mais à pondérer

Ces résultats prometteurs restent toutefois à prendre avec des pincettes. Comme le rappelle le médecin et journaliste Martin Ducret au micro de Radio France, la diminution des risques d’IST liée à la prise d’un antibiotique préventif ne concernerait d’abord que les infections d’origines bactériennes, et n’aurait aucun effet sur le VIH, l’hépatite B ou encore les herpès génitaux. Hors de question donc, de supplanter une protection efficace comme le préservatif pour cette méthode, dont le taux de fiabilité n’a pas encore été étudié à grande échelle.

Ensuite, la prise d’antibiotique n’est pas anodine, rappelle le médecin. Cette dernière peut en effet entraîner la mutation des bactéries infectieuses en nouvelles souches résistantes aux médicaments administrés. C’est d’ailleurs ce qui est arrivé à un certain nombre de patientes et de patients ayant reçu de la doxycycline en prévention.

Pour le moment donc, difficile d’imaginer la mise en place d’un traitement préventif à grande échelle. Reste que les premières conclusions de l’étude semblent prometteuses, et que de nouveaux tests cliniques devraient être réalisés sur certaines populations à risque. Comme la PrEP, la doxycycline pourrait devenir un outil de prévention supplémentaire pour lutter contre la transmission des IST.

Il faudra toutefois valider les premières conclusions de l’enquête sur des échantillons de populations plus larges pour réellement être en mesure de tirer des enseignements valides et applicables au grand public. On rappelle aussi que seul le préservatif (interne ou externe) protège efficacement contre l’ensemble des infections sexuellement transmissibles. Pour le moment, il s’agit de la méthode la plus fiable, non seulement en termes de contraception, mais aussi en termes de risques liés à la santé.

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