Netflix : la formule Essentiel disparaît en France

Depuis quelques mois, Netflix n’en finit plus de bouleverser sa grille tarifaire. Entre augmentations et nouvelle offre supportée par la publicité, le N rouge travaille à la consolidation de son modèle économique. Il y a plusieurs mois, l’entreprise avait acté la disparition de sa formule Essentiel au Canada. Le territoire est un terrain fertile pour les phases de test, un déploiement international était ainsi à prévoir. Si l’Hexagone a pu bénéficier d’un sursis, sa disparition a finalement eu lieu ce mardi 12 décembre.

Pour rappel, Essentiel était affiché à 10,99 euros par mois et permettait de profiter d’un écran, tout le catalogue de la firme et d’une qualité HD. Il s’agissait de l’offre la moins coûteuse, même si elle avait déjà subi plusieurs augmentations au fil du temps. À mesure que la formule Standard avec pub se dotait de caractéristiques plus avantageuses, une qualité Full HD par exemple, la formule Essentiel semblait prise entre deux feux. À seulement trois euros par mois de moins que Standard, qui profite de deux écrans et une qualité Full HD, Essentiel n’était plus une bonne affaire. Ainsi, c’est par le biais d’un bandeau que Netflix a partagé la nouvelle. À la rubrique “changer d’offre” de la page “Votre compte”, on peut lire :

“L’offre Essentiel n’est plus proposée. Si vous modifiez votre offre, vous ne pourrez pas revenir à Essentiel” 

La formule Standard ou rien ?

Ce changement n’acte pas sa disparition complète pour autant. En effet, si elle n’est plus proposée aux nouveaux abonnés, Essentiel reste accessible aux actuels détenteurs d’un compte. Concrètement, si vous avez souscrit un forfait Essentiel, vous pouvez toujours en profiter. Netflix ne devrait logiquement pas contraindre ses abonnés à se tourner vers un forfait plus cher (pour l’instant). Néanmoins, si l’envie vous venait d’opter pour une autre, il vous serait impossible de rebasculer sur cette offre en voie de disparition. Il en va de même pour les détenteurs d’un abonnement Standard avec pub, Standard ou Premium qui souhaiterait réduire la facture.

Faire la part belle à la publicité

En 2022, Netflix accusait une importance baisse de son nombre d’abonnés. Pour la première fois en dix ans, la tendance était à la décroissance pour le géant du divertissement. L’entreprise de Ted Sarandos a ainsi planché sur des mesures visant à consolider ses appuis financiers, et conquérir de nouvelles parts de marché. Le lancement de Standard avec publicité, autrefois baptisé Essentiel avec pub, lui a permis de s’adresser à de nouveaux utilisateurs, aux revenus plus modestes ou plus réticents à débourser plus de dix euros par mois pour un accès à son catalogue. C’était aussi une occasion de diversifier ses sources de revenus, en se lançant dans le secteur très lucratif de la régie publicitaire.

Dans le même temps, la fin du partage de compte devait pousser les utilisateurs fantômes (ceux qui ne paient pas et qui profite d’un abonnement via un ami) à souscrire une offre de leur côté ou payer un supplément (5,99 euros par mois) pour partager des accès. Essentiel ne comptait ainsi plus dans les abonnements les plus rentables pour le N rouge, qui espère sans doute que sa disparition ne favorise une croissance des offres Standard et Standard avec pub. Reste que le secteur de la SVOD devient de plus en plus compétitif, et qu’un abonnement entrée de gamme à 13,49 euros pourrait en décourager certains, parmi ceux qui veulent toujours profiter d’une expérience sans page de réclame.

L’année 2024 promet d’être particulièrement observée par les professionnels de l’industrie. Netflix avait rappelé plus tôt cette année ces priorités pour les prochains mois. “Notre priorité immédiate est de développer notre adhésion publicitaire afin que Netflix devienne un achat essentiel pour les annonceurs, c’est essentiel pour que ce volet devienne important pour notre activité”. 

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