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Au Royaume-Uni, des data centers vont bientôt chauffer des piscines

Cette approche, qui permet de réduire les factures d’énergie des deux bâtiments à la fois, pourrait s’avérer très intéressante au niveau environnemental si elle était appliquée à grande échelle.

Les data centers sont des composants cruciaux de l’infrastructure informatique moderne. Ils centralisent des serveurs, des systèmes de traitement et des supports de stockage qui jouent un rôle central dans l’existence de tous les services numériques dont nous bénéficions aujourd’hui. Et leur importance ne va probablement faire qu’augmenter dans le futur, avec la montée en puissance des systèmes basés sur l’intelligence artificielle.

Mais cette dépendance aux data centers pose aussi une ribambelle de problèmes. Par exemple, tous ces équipements ont tendance à consommer des quantités d’énergie astronomiques, ce qui est tout sauf idéal dans le contexte actuel de crise environnementale.

C’est en grande partie à cause des innombrables systèmes de refroidissement, qui sont indispensables pour permettre à ce matériel de fonctionner correctement sur la durée. On se retrouve donc dans une situation où l’impact environnemental des data centers augmente de manière quasi exponentielle : plus la quantité de données augmente, plus il faut installer de serveurs, et plus il faut sacrifier d’énergie pour maintenir tout ce matériel déjà très énergivore à une température raisonnable.

Un échange de chaleur bénéfique des deux côtés

Pour sortir de ce cercle vicieux thermodynamique, plusieurs entreprises et laboratoires de recherche commencent à explorer diverses manières de recycler cette chaleur résiduelle au lieu de s’en débarrasser. C’est là qu’intervient Deep Green, une startup anglaise qui veut s’en servir pour chauffer des bassins.

La firme a déjà testé le concept à petite échelle à Exmouth, dans le sud-est de l’Angleterre. Et les résultats ont été plus que convaincants. Toujours selon le Guardian, la piscine locale a pu réduire sa facture d’énergie d’environ 60 %. Et en parallèle, le data center de Deep Green bénéficie d’une source de refroidissement gratuite, ce qui lui offre un avantage compétitif très sérieux par rapport à ses concurrents directs.

Le fait de pouvoir ainsi faire d’une pierre deux coups est loin d’être anecdotique. Car si ces acteurs s’y retrouvent au niveau économique, ils auront tout intérêt à miser sur cette approche intéressante d’un point de vue environnemental.

Forte de ce succès, Deep Green s’estime désormais prête à passer à la vitesse supérieure. Ce lundi, ses dirigeants ont annoncé qu’ils avaient reçu un investissement de 200 millions de livres sterling de la part d’Octopus Energy, un groupe spécialisé dans les énergies vertes. La startup compte désormais chauffer jusqu’à 150 piscines municipales grâce à la chaleur produite par les data centers locaux.

« Si seulement 1 % de la demande des data centers au Royaume-Uni opérait sur nos serveurs, nous pourrions déployer ce système sur l’ensemble des piscines publiques du pays. L’investissement d’Octopus est une première étape dans cette direction », explique Mark Bjornsgaard, directeur général de la firme cité par le Guardian.

Après les piscines, les bâtiments ?

Mais ce qui rend ce projet si prometteur, c’est que son intérêt ne se limite pas aux piscines. Ce concept pourrait aussi permettre de chauffer des bâtiments publics ou même des habitations privées, à condition d’adapter l’infrastructure existante.

Il sera donc intéressant d’observer le processus d’expansion prévu par Deep Green. S’il porte ses fruits, cela pourrait inciter d’autres opérateurs à l’imiter, et même à tenir compte de ces facteurs lorsqu’ils décideront d’ouvrir de nouveaux data centers. Car si le fait de les construire à proximité d’autres infrastructures capables d’exploiter cette chaleur résiduelle devenait la norme, le bénéfice au niveau environnemental pourrait être tout à fait significatif.

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2 commentaires
  1. C’est déjà le cas en France à Bailly-Romainvilliers depuis 2012 ou le centre aquatique et la zone commerciale sont chauffés par le datacenter à côté

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