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Google paie des éditeurs de presse pour produire du contenu IA

Google paie des éditeurs de presse pour produire des articles avec l’aide de ses outils d’intelligence artificielle générative. Du contenu sans aucune mention des conditions de sa production, et qui pose de sérieuses questions sur les droits d’auteur.

Le site Adweek a révélé que Google travaillait avec des éditeurs de presse pour intégrer des outils d’IA générative dans la production de contenus publiés sur leurs sites. Ces accords, qui permettent à ces éditeurs de toucher des dizaines de milliers de dollars par an, font partie de la Google News Initiative (GNI), un programme lancé il y a six ans destiné à soutenir l’alphabétisation médiatique, les outils de vérification des faits et d’autres ressources pour les salles de rédaction.

Absence de transparence

L’adoption d’outils permettant de créer du contenu avec l’aide de l’IA générative représente toutefois un pas en avant pour le moins controversé alors que le métier de journaliste est en train de changer profondément. Les outils en phase de test permettent à des éditeurs, souvent limités en ressources, de générer du contenu agrégé « plus efficacement ». Ce processus implique l’indexation et le résumé de rapports publiés par d’autres organisations (agences gouvernementales, autres médias), pour ensuite les publier sous forme de nouveaux articles.

Malgré les avantages apparents de cette méthode, elle suscite des inquiétudes concernant l’exploitation de travaux d’autres publications sans leur consentement explicite, même si Google affirme que les outils sont conçus pour produire un journalisme de qualité à partir de contenus publics. Les éditeurs gardent par ailleurs un contrôle éditorial complet.

Mais voilà, tout cela manque franchement de transparence. Les éditeurs n’ont pas l’obligation d’indiquer l’utilisation de l’IA dans la production des articles, et les articles ne contiennent pas de lien vers les sites agrégés. La pratique rappelle d’autres expériences où l’utilisation de technologies propriétaires dans les rédactions avait été encouragée par des géants de la tech. On songe par exemple aux accords passés entre Facebook et des éditeurs pour la production de contenus vidéo en direct. Ces accords se sont terminés en eau de boudin, avec des conséquences négatives pour l’industrie de la presse et des médias.

La mise en œuvre de ces outils IA par Google dans le cadre de la GNI est critiquée par des experts, qui y voient une tentative de l’entreprise de résoudre les problèmes commerciaux qu’elle a elle-même contribué à créer dans l’écosystème de la presse numérique. Jason Kint, CEO de Digital Content Next, souligne l’ironie de la situation où Google, souvent pointé du doigt pour son rôle dans les difficultés financières de la presse, propose des solutions qui, sous couvert d’innovation, pourraient saper davantage l’autonomie et la viabilité des médias traditionnels.

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Source : Adweek

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