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Comment Waze sème la panique dans les villages français

La célèbre application GPS est devenue un cauchemar pour de nombreux villages français. Elle redirige de nombreux automobilistes dans de petites communes, aux routes pas toujours adaptées.

En quelques années, Waze s’est imposée comme l’application GPS de référence pour de nombreux automobilistes. Lancée en 2008, elle a convaincu Google de débourser environ 905 millions d’euros en 2013 pour en faire le parfait allié de Maps. Même si tout ne fonctionne pas toujours parfaitement, Waze est un incontournable pour circuler en voiture au quotidien. L’app revendique 140 millions d’utilisateurs à travers le monde, dont 17 millions en France.

Cette popularité se traduit aussi par ce que des chercheurs américains appellent l’« effet Waze », comme l’explique Le Monde. Le quotidien explique que de nombreuses petites communes, villages comme petites villes, se retrouvent envahies par les automobilistes. Le constat est surtout visible les week-ends et lors des vacances scolaires, au grand dam des élus. En effet, la mission de Waze depuis sa création est de proposer l’itinéraire le plus rapide.

L’« effet Waze » sème la panique dans les villages

Pour cela, l’application au système collaboratif n’hésite pas à vous éloigner du trajet conseillé pour vous faire emprunter des routes secondaires. Si vous avez déjà utilisé Waze dans votre voiture, vous savez forcément de quoi je veux parler. Le problème de ces routes de villages ou petites villes est qu’elles ne sont pas adaptées pour gérer un tel flux d’automobilistes. Une situation qui perturbe aussi la tranquillité de villages aux quatre coins de la France.

Le maire de Saint-Montan, Christophe Mathon, explique qu’ « on peut observer jusqu’à 1 000 voitures par jour » dans cette cité médiévale de 180 habitants de l’Ardèche. « Nos rues ne sont pas adaptées pour recevoir une telle circulation. Des bus, des semi-remorques se sont déjà retrouvés coincés et ont été obligés de faire marche arrière. Ces manœuvres créent des bouchons monstres. Les habitants subissent la situation, et certains d’entre eux partent même dès le début de la saison estivale », poursuit le maire. Prisée des touristes, sa région voit ce défilé ininterrompu de véhicules entre avril et octobre. « Sur la route menant au village, des panneaux indiquent pourtant d’autres itinéraires mais les gens se laissent guider aveuglément par leur GPS. Tout ça pour gagner une poignée de minutes », ajoute-t-il. Comme à Saint-Montant, cet « effet Waze » perturbe de nombreuses communes françaises depuis quelques années.

Qu’est-ce que « l’effet Waze » ?

Si plus de 20 % des automobilistes utilisant des applications GPS empruntent les mêmes itinéraires alternatifs, l’app est susceptible de provoquer davantage d’embouteillages. C’est, en résumé, ce que suggérait une étude publiée en 2018 par des chercheurs de l’Institute of Transportation Studies de l’université de Californie à Berkeley.

Ce phénomène, baptisé « effet Waze » du nom de l’application GPS populaire, touche particulièrement les communes situées à proximité des grands axes routiers.

Face à la situation et en l’absence de réponse de Waze, les élus locaux tentent de réagir afin d’éviter que leurs villages ne se transforment en zone de passage. Cette réponse passe par de nouvelles limitations de vitesse, l’ajout de panneaux stops ou de feux tricolores.

Dans certains villages, ces mesures ont un impact sur l’application de Google. En effet, Waze affiche un marqueur orange et rouge grâce à la présence de ralentissements. La méthode rappelle qu’il est possible de déjouer les algorithmes de ces outils, comme en témoigne l’expérience menée par l’artiste Simon Weckert. En 2020, il a réussi à vider plusieurs rues de Berlin de tous véhicules en promenant 99 smartphones avec lui.

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Source : Le Monde

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