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Critique Arcane, que vaut l’adaptation de League of Legends sur Netflix ?

Ce 7 novembre sort la première salve d’épisodes de la très attendue série Arcane, adaptée du jeu League of Legends. A-t-elle su nous convaincre ? Réponse dans cette critique.

Tout le monde (ou presque) dans la communauté gaming connaît de près ou de loin le titre League of Legends. Depuis 2009, le MOBA de Riot Games s’impose dans sa discipline et ne cesse d’attirer des joueurs de tous les horizons, surtout depuis que le studio multiplie les modes de jeux et les supports disponibles. Un autre vient de s’ajouter à la liste, et il s’agit du petit écran.

Arcane est une série d’animation librement inspirée de l’univers – voire multivers – imaginé par Riot Games, y compris ses personnages, lieux et thématiques. À la croisée entre fan-service et véritable œuvre d’art animée, Riot Games espère convaincre les joueurs comme les non-joueurs à suivre les aventures de la meurtrière la plus loufoque qui existe. Est-elle la prochaine série vidéoludique à voir sur Netflix ? Réponse dans cette critique d’Arcane League of Legends.

Ces opposés que tout attire

Arcane c’est avant tout sa tête d’affiche, occupée par la fameuse Jinx et sa sœur Vi. Si les non-joueurs ne reconnaitront pas ces noms, il s’agit de combattantes féroces, que l’on voit évoluer de l’enfance à l’âge adulte. Lorsqu’elles sont petites, Vi et sa petite sœur sont les témoins d’une guerre sanglante, dans laquelle elles perdent tout parent. Au lieu de devenir orpheline, elles sont recueillies par Vander, une force brute avec le cœur sur la main.

Elles vont ainsi grandir entourés d’autres enfants, qui deviendront leurs compagnons d’armes et de bêtises. Ceux-ci voient leur destin basculer alors que la paix entre Zaun et Piltover, les villes jumelles, est sur le point d’être ébranlée. Les duos explosifs ne manquent pas dans Arcane, qui repose le principe de sa narration sur la dualité.

Critique Arcane league of legends vi et jinx
Crédits : Netflix

On retrouve cette notion dans la relation entre Powder (Jinx) et Vi, Zaun et Piltover, mais aussi entre la magie et la technologie. Cela crée une merveilleuse tension qui pousse la narration à évoluer d’elle-même, de manière organique. Chaque alter ego se tire vers le haut ou vers le bas mutuellement et c’est une dynamique qui réussit à propulser Arcane à un très haut niveau.

Par ailleurs, Arcane adopte un schéma narratif plutôt simple mais efficace, qui repose avant tout sur un mouvement qui va crescendo, au fur et à mesure que le suspense grandit, et ce jusqu’au climax à chaque fin d’épisode. Le tout est excellemment dosé avec les séquences d’actions et les séquences plus émotionnelles, un mélange qui fait recette.

La famille des champions est réunie

A chaque adaptation, vient la question de la fidélité. Arcane ne fait pas dans le fan-service, multipliant les références et les clichés simplement pour plaire aux joueurs de League of Legends. A la place, la série illustre parfaitement certains aspects de l’univers créé par Riot Games, tout en gardant en tête la cohérence et l’ouverture du scénario.

Selon nous, Arcane est aussi bien accessible aux joueurs de LoL comme aux non-joueurs car elle aborde des thèmes universels au travers de personnages spécifiques. Dans ce sens, le studio Fortiche a su respecter l’identité des lieux et des personnages, tout en leur insufflant une histoire, une âme.

Avec Arcane, on se rend vite compte que l’on ne connait pas si bien que ça les champions avec lesquels on joue pendant de nombreuses heures. Les histoires et personnalités apportées à chacun sont tout à fait cohérentes et somme toute bien travaillées. Pour beaucoup d’entre eux, l’évolution de leur caractère jusqu’à ce qu’ils atteignent le stade qu’on leur connaît est plaisante à suivre, et arrive même parfois à nous surprendre.

Critique Arcane league of legends effets speciaux
Crédits : Netflix

Piltover, la reine, Zaun, la souterraine

Visuellement, Arcane est un délice pour les yeux et cela ne fait que souligner le travail colossal d’adaptation de la part des équipes d’animateurs. Le studio use notamment des couleurs et des jeux de lumière pour participer à un changement de ton ou à mettre l’emphase sur une émotion, à la manière d’une photographie ou d’une peinture. Cet effet est renforcé par certaines scènes clés, qui revêtent une composition moins en relief par rapport aux autres, et qui semblent donc être figées sur une toile.

Une dimension artistique qui colle parfaitement au style Fortiche, déjà à l’œuvre avec le clip Get Jinxed, sorti en 2013. On reconnaît là la patte graphique du studio à ses personnages et décors peints, et à son style d’animation à la croisée des chemins entre la 2D et la 3D. Zaun comme Piltover prennent littéralement vie sous le crayon de Fortiche qui a une fois de plus tapé dans le mille.

Pour les y aider, Arcane adopte un style d’animation proche du réalisme, avec des jeux de caméra intéressants. On ressent l’intention du studio, qui tente parfois de répliquer la mobilité et la qualité d’une caméra physique, notamment lors des séquences d’actions, qui restent compréhensibles malgré l’intensité du moment, ou encore lors des phases où la caméra joue avec la focalisation pour donner du bokeh à l’image.

On remarque également une excellente réalisation des effets spéciaux qui, dans une série sur League of Legends est un indispensable à ne pas rater. Néanmoins, au vu de son héritage, Arcane aurait pu se permettre d’aller encore plus loin, ce qui constitue un de nos souhaits pour la suite, si suite il y a.

Une sublimation par la musique

Critique Arcane league of legends jinx adulte
Crédits : Netflix

Un autre domaine qui aurait demandé légèrement plus d’efforts est la synchronisation labiale. En effet, celle-ci n’est pas parfaitement fluide ou fidèle à certains moments. Pour autant, l’excellent doublage rattrape nettement ce défaut, qui est plus ou moins commun à toutes les séries d’animation. Ce dernier est bien exécuté et les voix collent bien aux personnalités des personnages. Néanmoins, nous ne pouvons pas nous porter garant de la version française au moment où nous écrivons ces lignes.

Le reste de la bande-son est quant à elle tout simplement magistrale. Les instruments accompagnent à la perfection les moments aussi tristes qu’intenses, en passant par le suspense insoutenable à lors de certaines séquences. Arcane introduit également quelques musiques modernes de manière assez subtile et toujours bien intégrées. Celles-ci créent un décalage entre le moment de l’histoire et notre époque, nous rappelant que les thèmes d’Arcane sont finalement intemporels.

Ils apportent aussi la petite touche badass que l’on attendait forcément dans une série sur Jinx et Vi. Netflix se paye même le luxe d’obtenir une chanson inédite d’Imagine Dragons en générique, à laquelle on ne reproche absolument rien (on l’a déjà mise dans notre playlist Spotify).

*Mise à jour : Nous avons modifié la note originale donnée à Arcane après avoir visionné l’entièreté des épisodes. Lors de la rédaction de cette critique, nous n’avions en effet vu que les 4 premiers épisodes c’est pourquoi nous avons passé sa note de 9 à 10. Un chef d’œuvre ! 

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Notre avis

En une phrase, Arcane est une adaptation de haut-vol. En seulement quelques épisodes, Netflix, et surtout le studio Fortiche, a su nous convaincre qu'il était encore possible de créer de bonnes adaptations à partir de jeux vidéo. Si le studio maitrise et met à profit ses techniques d'animation hors pair, Riot et Netflix ont su, eux, apporter une véritable plus-value à la franchise vidéoludique avec un scénario prenant, des personnages impactants et des rebondissements qui nous ont agréablement surpris.
Arcane fait aussi des efforts du côté de l'accessibilité en attirant les non-joueurs, non seulement grâce à sa storyline universelle, mais aussi grâce à son univers visuel tout simplement époustouflant. Chapeau bas aux artistes. Si vous hésitiez à la regarder, ne le faites plus ; elle vaut largement le détour.


L'avis du Journal du Geek :

Note : 10 / 10
1 commentaire
  1. “Netflix se paye même le luxe d’obtenir une chanson inédite d’Imagine Dragons en générique, à laquelle on ne reproche absolument rien (on l’a déjà mise dans notre playlist Spotify).”

    – Premier point : ce n’est pas Netflix, mais le multimilliardaire Riot Games qui est derrière Arcane.
    – Deuxième point : TOUTE la BO d’Arcane est inédite. La chanson d’Imagine Dragons, celle de Woodkid, celle de Sting, toute.

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